C’est pas gentil

 

Je sais pas vous, mais moi, quand j’entend un parent qui dit (que dis-je, qui hurle) ÇA, C’EST PAS GENTIL! à son enfant, je vire bleu vert. Ce n’est pas une affaire de juger, car croyez-moi, j’offre en masse ma part de jugement avec mon cas personnel, je ne suis pas parfaite. Mais j’essaie (je dis bien j’ESSAIE, la patience étant une ressource parfois non renouvelable) d’être gentille.

 

Une amie me passait la réflexion qu’elle faisait parfois, toujours sans le vouloir, une forme d’intimidation envers ses enfants. Rien de bien méchant ou qui mérite d’être jugé, mais des phrases typiques, qu’on échappe au détour d’une discussion dans l’entrée en enlevant des bottes. Des « tu es trop petit pour ça » ou des soupirs et des roulements d’yeux parce qu’on se fait crier après à cause d’une niaiserie (ça, c’est moi. Des jours les yeux me roulent tellement que je suis étonnée qu’ils reviennent pour regarder devant je vous jure).

 

Être gentil, non seulement c’est vraiment tough (être un modèle pour son enfant, on vous l’a dit 7689 fois ou pas une) dans un monde comme le nôtre où on se fait traiter de tapette par un automobiliste alors qu’on marche lentement main dans la main avec son chum dans la rue (j’aimerais l’inventer), mais c’est aussi pas suuuuuper valorisé. On n’a qu’à regarder ce qui est arrivé avec Donald Trump et l’animatrice de l’émission Dis-moi Lou. Elle, elle était vraiment smatte non? Je vois nulle part de Dis-Moi Lou Tower. On vit dans un monde où c’est souvent chacun pour soi, chacun son boutte de couverte, et watchez-ben ça aller avec le coronavirus : INFECTE-MOÉ PAS MAUDIT POISON JE PRENDS PAS DE CHANCE M’A TE LAISSER GÉRER TA TOUX SIFFLANTE TOUT SEUL.

 

Je comprends. Moi aussi, essentiellement, j’ai envie de protéger les miens. Mais j’essaie d’élever mon enfant à laisser passer les gens, à dire merci, à regarder qui pleure pour aller le consoler. Pas à pousser un autre pis à le pointer en riant (vu à la garderie, sans joke, cette semaine).

 

Et ça commence par être gentil avec eux. À leur parler doucement, à ne pas les critiquer constamment, à ne pas trop rouler des yeux parce qu’ils sont lents, lunatiques, éparpillés, parce qu’ils cherchent leur plaisir. Ce serait pas ton rêve, toi, de pas aller travailler pis de regarder des revues en pyj toute la journée?

 

 

 

 

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