C’est arrivé lundi passé. J’étais seule avec mon 2 ans et demi, malade, qui me faisait des crises pour tout et son contraire. Pis oui, j’ai appliqué des techniques d’éducation positive. Pis oui, j’ai compris son émotion. Je comprends ben qu’il s’endure pas, pauvre pet, il a l’oreille bouchée par du mucus et son oreille est moins grosse qu’une petite chip laissée au fond d’un bol parce que tout le monde a déjà pris les belles grosses.
Fait que j’étais là, à bout de conseils, de trucs, avec mes cheveux sales, mes leggings tachés de yogourt, à pas travailler alors que j’avais plein de deadlines, à prendre soin d’un toddler qui s’endure pas. Fait que quand il m’a hurlé que « MAMAN IL FAUT PAS RANGER LE CASSE-TÊTE! » me suis assise par terre pis j’ai pleuré.
Il est venu me voir, m’a dit : « Je vas te faire un câlin. » J’ai dit merci, il s’est planté devant moi et m’a dit « Il faut pas pleurer, Maman, je me suis calmé ».
Eh Sainte. Je peux vous dire que je me donnais pas une grosse note sur cent.
J’ai évidemment débriefé le tout avec ma psy (allo, je vois une psy, et je pense qu’on devrait être aussi gêné de ça que de se brosser les dents, c’est-à-dire en être fier). Intelligente et objective qu’elle est, elle m’a fait réaliser que, des fois, on n’est pas « disponible » pour notre enfant. Parce que, parfois, comme parent, on aurait besoin que quelqu’un prenne soin de nous.
BOOM.
Réalisation, anges descendus du ciel, éclairs de génie, toute.
C’est ÇA! C’est ça l’affaire dont personne ne parle. Ou parle de manière détournée. On encourage beaucoup les parents à prendre soin d’eux, mais de manière superficielle : verre de vin, massage, souper en amoureux… correct, m’a le prendre… mais qui vient te faire un câlin, mettons que t’as pas envie d’imposer ça à ton enfant de 2 ans? Ton chum est pas là tout le temps, des fois, t’en a même pas, pis ça se peut qu’avoir un enfant, ça te replonge dans plein de choses par rapport à ton enfance à toi. Ça vous dit quelque chose?
Je sais que je ne peux pas vous faire un câlin virtuel, qui vaudrait vraiment pas deux cennes de toute façon, mais je peux vous dire que je comprends. Je te comprends, mère qui crie, mère qui pleure, papa qui dit rien et qui veut mourir devant une énième crise, papa qui a pas envie de répondre avec des félicitations positives à son enfant de deux ans qui agit, on va se le dire entre nous, comme un fou furieux.
Sens-toi pas bizarre, sens-toi pas poche. C’est correct. Ça se peut qu’on n’ait pas pris soin de toi quand c’était ton tour il y a trente quarante ans. Ça se peut que t’aies envie de te cacher dans tes couvertes, que quelqu’un t’amène de la crème glacée et te dise que tu peux écouter la TV toute la journée sans laver de vaisselle. Ça se peut que t’aies envie d’appeler ta mère pour qu’elle vienne te flatter le dos et qu’elle le fasse pas nécessairement. T’as le droit.
T’as le droit d’avoir besoin d’aide, de reconnaissance. C’est aussi correct de pas le dire devant tes amis célibataires parce que tu as peur qu’ils te répondent que c’était ton CHOIX d’avoir un enfant.
Chu là. Je comprends.
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