(ou la Germaine qui s’accroche même quand on veut rien savoir)
Ben oui, je l’avoue : je suis rushante. Je m’imaginais en mère vraiment cool, pourtant. Je me disais que j’allais pas capoter sur le brossage de dents, que se coucher dix minutes plus tard, c’était vraiment pas la fin du monde, que j’allais jamais dire aux amis (non, je tiens pas une garderie, je parle d’amis adultes ici) de parler moins fort pendant la sieste. Mais, comme le reste de la parentalité… la maternité est faite de plusieurs deuils. Le premier, pour moi, c’était celui de la mère relax que je pensais devenir. Non, je suis pas relax.
J’ai eu la chance de retourner travailler assez rapidement après la naissance de mon garçon. Deux mois après avoir accouché, je prenais un contrat. Liberté! Je n’étais pas qu’une mère! Joie! Mon chum s’occupait du bébé de deux mois qui faisait du reflux pendant que je vivais une vie normale! Jusque-là, oui, j’étais presque relax. Mais c’était avant que janvier arrive.
En janvier, c’est mon chum qui est retourné travailler et moi qui ai pris la relève. Je vivais un vrai « congé » de maternité, j’étais, comme plusieurs de mes amies, 5 jours sur 7 seule avec bébé. Pis là, c’est arrivé : je suis devenue rushante. J’avais développé une façon de faire avec bébé quand on était seuls, pis dès que mon chum l’avait dans les bras ou lui donnait son biberon (vous me voyez venir) je lui disais quoi faire.
Bon, en un sens, c’est normal. Quand on passe beaucoup de temps seul avec notre enfant (ou nos enfants), c’est vrai qu’on devient un peu l’expert de « il aime mieux telle couverte » ou « les patates douces ça lui dit rien pantoute »… mais si on ne donne jamais la chance à l’autre parent de développer ses trucs… il les développera jamais, et on sera toujours perçu, nous, comme le magicien qui comprend l’enfant avant même qu’il parle.
Il nous reste donc, mesdames et messieurs, deux options :
Aucune n’est facile. La première, pour l’avoir vécue, n’est pas si évidente que ça non plus. Il faut passer du temps avec nos enfants. On se sent déjà assez coupables de même alors je ne vais certainement pas vous dire de ne pas retourner travailler si vous en avez envie, mais pour y être allée à deux mois, j’avoue avoir trouvé ça un brin épuisant. La deuxième option est donc pour moi la plus valable, la plus durable… mais la plus difficile. Soyons francs, c’est comme si je vous disais de relaxer ou d’avoir plus confiance en vous. HAHAHAHAHAHA. La carrière de Céline Dion ne s’est pas bâtie sur une seule chanson, on s’entend que c’est un marathon, le lâcher-prise. Ça se travaille, comme un muscle.
Fait que, ensemble, on essaie-tu? Mettons, une fois sur deux, quand on a envie de dire à notre conjoint de se dépêcher de finir de donner le bain pour que les enfants se couchent dix minutes plus tôt parce qu’ils sont fatigués… on essaie-tu d’aller lire une revue dans le salon pendant 5 minutes? Si la couche est un peu lousse, on fera du lavage. Si on mange pas de légumes ce soir, on en mangera demain. Si les culottes matchent pas avec le haut, on aura l’air hippie.
Ouin, pis?
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