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BELLES mamans
J’étais hier avec une gang de mamans, en pause d’une activité parentale dont je vous passe les explications, toutes autour d’un buffet vraiment pas trash composé de sandwiches, crudités et… trous de beigne.
Les commentaires fusaient de toutes parts : «Oh la la, bon, au moins, on va toutes prendre du poids en même temps» «Avoir su, j’aurais mangé moins au souper» «Je ne perds plus le poids des Fêtes aussi facilement qu’avant»… commentaires qui dédouanaient cependant la maman en devenir de 2 jumeaux qui était avec nous, parce que ELLE, elle avait le «droit».
Et si on se donnait le droit, enceinte ou pas, de ressembler à des humaines plutôt qu’à des images?
Je sais, et je n’y fais pas exception, accepter son corps, c’est tout un dossier, c’est la seule chose qui prend plus de temps que remplir un papier gouvernemental et attendre son approbation dans la Maison des fous qui s’ensuit. Et je conviens, par mon passé d’actrice, qu’il y a des gens dont c’est un peu «le métier» de représenter une forme d’«idéal». Mais il faut que ça change.
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Pour détendre l’atmosphère, j’ai dit aux Mamans : les filles, vous êtes belles, vos corps sont parfaits, et c’est pas un trou de beigne (un TROU DE BEIGNE, je répète, c’est gros comme une balle de ping pong misère) au Nutella qui va changer ça.
De quel droit je donne cette permission? Aucun droit. Mon corps est loin d’être celui de Jennifer Aniston, mais loin, aussi, d’être celui de Debbie Lynch-White. Je ne suis pas un «exemple» de quoi que ce soit. Reste que j’avais envie de le faire. De le dire, tout haut : Heille, on peux-tu arrêter d’accepter que ce soit ça, le discours ambiant autour de la bouffe? On a le droit de manger. Pis manger des choses sucrées, ce n’est pas TRICHER. C’est vivre.
Et qu’on se le dise : on n’est pas Jennifer Aniston. Même si Instagram nous donne l’impression d’être des personnalités publiques, aucun chroniqueur n’ira dire qu’on avait l’air conne dans notre polar rose au Costco la semaine dernière. Alors pourquoi on s’imposerait de vivre comme si on était surveillées?
Je vous écris de mon ordinateur portable, le dos voûté en forme de crevette et la petite bedaine de gâteau au fromage qui fait coucou par en avant. Dans ma maison pas vraiment en ordre, où les moutons de poussières disent bonjour aux traces de doigts sur mes électros. Pis?
Betty Crocker aurait sûrement bien des choses à dire à mon sujet, mais j’aurai à lui répondre que les gâteaux que je fais sont meilleurs que ses gâteaux à l’huile de palme qui se vendent dans des boîtes déprimantes. Laura Secord peut me juger, elle est juste un médaillon de madame sur une boîte de chocolat à la paraffine. La nutritionniste qui dit que les carottes sont les bonbons de la nature peut aller se faire voir : je vois qu’elle aurait bien besoin qu’on lui donne la permission d’arrêter de sourire pour se reposer la face.
Moi, je suis moi, dans mon royaume où beurre, sucre et confettis côtoient épinards, chia et omega de tous les chiffres.
Pas de chicane dans ma cabane.
Vous êtes belles, les mamans.
Rédaction :
Singefluenceuse
Mise à jour : 25 janvier 2020
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