BLOGUE
Une rentrée ben correcte!
La rentrée amène son lot d’opinions, comme le reste de nos jours. On parle d’à peu près tout, on nous donne des idées pour les lunchs, les fournitures scolaires, les routines, les dodos, et j’en passe.
D’un bord : le team des mères parfaites. Elles, elles ont commandé leurs étiquettes à vêtements imperméables en bambou amazonien caritatif il y a des mois (versus hier soir, allo). Elles ont des kits pour toute la gang le jour de la rentrée, le char est lavé, elles ont eu le temps de se faire un pédicure en sortant du bain après avoir lu leur Elle Québec pendant que les enfants jouaient tranquillement à s’inventer des histoires dans un français impeccable. Bon.
De l’autre bord : le team des mères à boutte. Elles, ça fait des mois qu’elles bloguent que NON, elles n’en mettront pas jusque dans les bobettes, des étiquettes. OK LÀ? Pis elles manquent pas de nous le crier par la tête, ce qui ne fait qu’ajouter à la pression ambiante de choisir son camp.
Publicité
EN TANT QUE MÈRE : T’ES PARFAITE OU T’ES À BOUTTE?
Salut, moi je suis une mère normale. Des fois je suis parfaite. À preuve, j’ai du potage à la courge congelé et un chili d’urgence pour après le premier cours de natation jeudi soir. Des fois je suis à boutte. À preuve, on est revenus tard hier d’un party de famille pis on a mangé du St-Hubert. Ce matin les kids sont brûlés pis ils me tapent sur les nerfs solide. Ouin, pis?
En cette rentrée qui est (comme tous les événements de la Vie de Parents qui ponctuent l’année) stressante, différente, énergivore, je propose qu’on mise sur une affaire : être nous-mêmes. Pis arrêter de se comparer, un peu.
Je le sais. C’est infiniment dur. Perso, je passe ma vie à me demander pourquoi les autres mères ont donc l’air de flotter à travers tout ça, comment elles ACCEPTENT leur sort, les microbes, le chaos, la désorganisation, le manque de sommeil, leur corps, toute. Je me sens poche d’avoir du linge taché de je sais pas quoi, d’avoir les cheveux bizarres pis d’arriver en retard partout. Je me sens mal de chialer quand je sais pertinemment que le vrai monde doit aller au bureau alors que je peux (parfois) retourner me coucher à 9 h si ça me tente (si ça me met pas trop dans le jus) ou, au moins, travailler en linge mou sans avoir à être cute. Je me sens mal d’avoir envie de pas faire comme tout le monde (étiqueter des bobettes c’est non) et de faire comme tout le monde (racheter des bobettes pour rien, c’est non aussi… nous voilà au cœur d’un débat cornélien). Je me sens mal qu’à chaque achat de plastique je me sente moins écolo. Je me sens mal d’avoir l’air grano quand je me passe la réflexion que les céréales qu’ils donnent à la garderie sont pas mal sucrées à mon goût…. et la roue tourne.
L’affaire, avec ça, c’est qu’on ne finira jamais de se placer en position d’échec. Cette pression d’être ou parfaite ou super relaxe ou super détachée ou super ironique, elle ne va pas repasser du linge à notre place. Elle ne va clairement pas venir nous faire un massage ni nous payer une fin de semaine au spa. Faque.
On vise-tu juste une rentrée ben correcte?
Rédaction :
Singefluenceuse
Mise à jour : 7 septembre 2018
Partagez cet article