Attention, ça va brasser. Bien sûr qu’il existe une différence, voyons donc! Moi je me soucie des graines de toast sur le comptoir et des traces de doigt dans la vitre; mon chum, lui, me demande ce que je regarde dehors et me répond que le comptoir est ben propre! Je lui demande d’aller chercher du linge pour la petite et il me rapporte un haut lilas, des pantalons rayés rouge et bleu et des bas dépareillés! On mange du poulet et des pâtes pour souper et je lui dis qu’il manque quelque chose. Il me regarde les yeux ronds comme des 25 ¢ et me demande « quoi? » Ben des légumes, c’t’affaire! On sort au restaurant une fois par mois (quand on ne s’oublie pas, que les enfants sont pas malades et que les astres sont alignés). Mon chum met les coudes sur la table au restaurant. Je lui demande de les enlever, il me regarde et dit « de quoi? ».
Vous voyez ben que les messieurs ont été envoyés sur la planète Terre pour faire en sorte de calmer le pompon des mesdames. Non, mais sérieusement! Si on vivait juste les femmes ensemble, imaginez-vous tout le taponnage que ça demanderait. Regardons-nous le nombril un peu et soyons honnêtes. Nous autres, les filles, on accroche sur des subtilités qui n’effleurent même pas, de loin, l’esprit des gars. Pas parce que c’est pas important ; plutôt parce qu’au lieu de voir les détails, ils voient l’ensemble. Ils voient que tout le monde a déjeuné à sa faim au lieu de regarder les graines de toast, le couteau encore beurré et les napperons qui traînent. Ils voient un espace animé par les enfants libres de s’exprimer au lieu de voir les traces de doigts dans les vitres ou sur le meuble du salon (qu’il faut encore épousseter). Ils voient que les vêtements choisis conviennent à la température et les aiment parce qu’ils rendent leur fille jolie et qu’elle se sent confortable pour jouer, alors les couleurs et motifs dépareillés, ça vient en tout dernier. Ils oublient les légumes dans l’assiette parce que pour eux, l’essentiel, c’est une viande et un accompagnement.
Et finalement quand la sortie du mois arrive, que les parents peuvent enfin vivre leur amour à l’unisson dans un restaurant un peu bruyant, animé par les rires, la musique et le plaisir du cœur, l’homme s’appuie les coudes sur la table pour admirer sa douce moitié, toute en beauté.
Cette douce moitié, cette maman, qui se bat contre le temps, qui essaie de tout faire comme avant… et qui, finalement, réalise que, parfois, les gars ont tellement raison!
Rédaction :
La plume d’Andrée-Anne
Mise à jour : 29 mai 2018
Par Valérie Leblanc - 1 août 2018
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