Les 24 heures dont les journées ont toujours disposé n’ont pas changé dans la dernière décennie et, pourtant, on dirait qu’on manque de plus en plus de temps. On court, on planifie, on travaille, on inscrit les enfants à toutes sortes d’activités, on s’oublie, on divorce. L’instant présent n’existe plus.
La société nous impose son rythme de consommation effréné, nous faisant croire qu’on a besoin d’aller vite, que c’est bien vu d’être occupé et que la multiplication de toutes nos occupations vaut l’idéal convoité de maîtriser toutes les sphères de notre vie, du moins, en apparence. Mais la pression qui vient avec le fait de maintenir cette façade, c’est un couteau à double tranchant.
Profiter du moment « présent » avant de mieux passer à autre chose, c’est là où moi, je démissionne. Planifier des rencontres les unes après les autres pour tout entrer et tout faire, c’est un gros non dans ma vie. Ça le sera toujours. J’aime le vrai, le transparent, l’instantané qui trouve toute sa richesse dans la spontanéité. Bien sûr, la vie nous emmène dans des zones où le contrôle prend le bord. Les obligations financières nous contraignent à vivre un horaire parfois infernal. Si cette planification est souvent nécessaire, il est de notre ressort d’y intégrer de la liberté, afin de pouvoir respirer à profondément. Pour nous, pour notre santé mentale et physique, mais aussi pour celle de nos enfants.
Si je me base sur ce que je vois autour de moi et que je regarde les chiffres de la dernière étude de l’EQDEM (étude québécoise des enfants à la maternelle), on observe une hausse des difficultés dans plus d’une sphère du développement de l’enfant, non pas chez les enfants issus de milieux défavorisés, mais plutôt des milieux favorisés. Doit-on y voir un signe? Doit-on changer certaines façons de faire afin d’aménager et, surtout, simplifier nos agendas surchargés?
Nous devons laisser les enfants être plus libres, heureux et… sales! Leur permettre d’explorer et de se développer sainement. Si leur liberté devient notre source de bonheur et guide nos priorités, alors, on sera sur la bonne voie…
La plume d’Andrée-Anne
Par Les Alternatives Éducatives inc. - 30 mars 2018
Avant même l’arrivée de notre premier enfant, nous nous projetons dans l’avenir avec des images bien précises de notre vie
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