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Arrose ta tulipe
Je trouve que lorsqu’on devient parents, un de nos rôles est d’être pour nos jeunes une source de motivation. Nous ne sommes pas juste des parents, mais des modèles. Pour nos enfants, soyons positifs.
Nos enfants ont tout à apprendre de nous. Inspirons-les positivement en étant des modèles respectueux, humbles et authentiques. Soyons justes, vrais, avec nos défauts, nos belles qualités et nos manies de parents… apprenons-leur à retirer du positif de chaque situation, aussi difficile qu’elle puisse être. Montrons-leur avec humilité que les adultes, bah, ça se trompe, et qu’on n’est pas parfaits.
Apprenons à nos cocos à assumer leurs décisions et leurs responsabilités en assumant les nôtres sans chialer constamment. Apprenons-leur à nous respecter en les respectant dans leur intégrité. Apprenons-leur à être indulgents à notre égard comme nous le sommes envers eux.
N’oublions pas que nous sommes des personnes d’influence pour nos petits et nos grands! Parlons d’eux avec bienveillance, même si on est dans une phase difficile ; ils croient dur comme fer ce que l’on dit d’eux. Si nous disons constamment à notre jeune qu’il est tannant, avec le temps, puisque nous sommes ses personnes de référence, il se conformera à nos paroles. La fréquence y joue pour beaucoup aussi ; dire une fois à notre poulet qu’il est un petit diable passe encore, mais lui dire 800 fois par jour… c’est une autre histoire. Les enfants n’ont pas la capacité de se dire : « attends une minute, ça dépend là, il y a des jours où je suis tranquille et sage… ». Si l’on croit et dit que notre jeune est un génie, alors notre façon d’interagir avec lui sera différente que si l’on croit l’inverse et il y a même un nom pour ça, on appelle ça l’effet Pygmalion.
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Une façon que j’applique pour inspirer le positif, c’est de formuler le plus souvent possible des phrases affirmatives plutôt que négatives (« Ne cours pas » devient « Marche », « Ne crie pas » devient « Parle », etc.). Jusqu’à un certain âge, les enfants ne comprennent pas la négation. Avez-vous déjà remarqué que lorsqu’on leur dit de ne pas courir, ils partent à courir? Lorsqu’on dit de ne pas toucher une boîte, ils y touchent (et on se sent tellement écouté dans ce temps-là hen!?). Ça peut sembler futile, mais essayez donc de formuler des consignes positives pendant toute une journée. Vous m’en donnerez des nouvelles, une vraie gymnastique linguistique, mais oh combien efficace et favorable!
Mettons aussi en avant-plan leurs forces, qualités et bons coups, plutôt que de mettre l’emphase sur leurs faiblesses, travers et mauvaises habitudes. J’ai beau vouloir de belles tulipes dans ma cour, si je mets de l’engrais juste sur mes pissenlits… bah j’aurai une cour enjolivée de pissenlits.
Nos maisons sont les laboratoires de la vie. C’est dans nos maisons que nos cocos vont développer leurs habiletés sociales ; en y assimilant les règles, le cadre familial, la gestion de leurs chicanes, leurs émotions, les causes à effets de leurs actions, les conséquences positives ou négatives de leurs choix, alouette! Expliquer ce que l’on veut plutôt que chialer, chicaner et répéter sans cesse sur ce qu’on ne veut pas devient alors une belle option et chez nous, ça fonctionne à merveille. C’est tellement plus concret pour nos petits et quand une situation semblable se présente, ils connaissent une option pour agir autrement. Il fut un temps où mon fils, lorsqu’il se réveillait, entrait dans notre chambre en catimini, s’approchait à quelques centimètres de mon visage de Belle au bois dormant et hurlait « MAMANNNNNNN !! MOI DEBOUTTTTTTTT! » Laissez-moi vous dire que ça vous réveille sur un pas pire temps. Un matin, on a pratiqué comment je voulais me faire réveiller. Le lendemain, il est rentré en me chuchotant qu’il était debout, m’a donné un bisou et il est sorti. Quel beau réveil!
En terminant, nos enfants naissent tous avec un coffre à outils. Notre rôle est évidemment de leur fournir les outils, mais aussi, et surtout, de leurs montrer à bien s’en servir. J’ai la mentalité qu’on n’éduque pas un enfant, on l’élève. Ce n’est pas en bombardant notre petit de critiques, de reproches et de sarcasme qu’on l’aide à grandir (même si à nous, ça nous fait du bien sur le coup, je veux bien l’admettre). Je pense plutôt que c’est en reflétant une image positive, juste et humble à l’enfant qu’on y arrive. Je crois aussi que c’est en accordant le moins d’importance possible aux gestes désagréables et le plus possible à ceux qui sont positifs qu’on obtient des changements convenables. Et je crois, en finissant, qu’on ne « casse » pas le caractère d’un enfant, on lui montre plutôt comment s’en servir, à bon escient et au bon moment.