Le défi aujourd’hui, pour bien des couples, c’est de savoir bien communiquer. Malheureusement, ce n’est pas donné à tous, on ne se le cachera pas. La communication est un art et celui qui le maîtrise, maîtrise la conversation. Mon conjoint et moi, on a beau parler français pis français québécois à part de ça, je vous jure que parfois, j’ai la nette impression de parler le Mandarin et lui, le Chinois. Entre ce qu’il pense me dire, ce qu’il veut me dire et ce qu’il me dit, pis ce que j’entends, ce que je comprends et ce que je veux comprendre, v’là six façons de ne pas se comprendre et on n’a pas rajouté les enfants dans l’équation. Pas étonnant qu’on dise que les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus. Au fil du temps, nous avons fini par trouver un juste milieu entre nos deux planètes. On avait trouvé notre homéostasie, notre façon de communiquer bien à nous. Puis on a décidé d’avoir des enfants…
Pis là, je te vois, tu vas me demander qu’est-ce qui a de SI différent dans la communication de couple lorsqu’on a des enfants, autre le fait d’avoir des enfants? Je te dirais TOUT.
Tout d’abord, quand tu as des enfants, tout sujet confondu les concernant peut vite se transformer en obstination I-N-T-E-R-M-I-N-A-B-L-E avec ton/ta chum/blonde, même la température. Fait vécu! Tu l’as trop habillé, pas assez, elle va avoir chaud, ben non, il va être correct. Vous voyez?!
Ensuite, lorsque tu as des enfants, tu es incapable d’avoir une discussion normale. C’est quasi-impossible pour moi d’aligner deux phrases sensées sans que l’un de mes enfants ne pleure, crie, demande du jus, du lait, de l’eau, un couteau, une fourchette, de lui changer la couche, de venir avec lui ou il s’est fait mal. Et ça, c’est sans compter les : NON…descends de là. Non, qu’est-ce que j’ai dit? Enfin! ça finit pu. Et si tu as la chance d’avoir une mémoire de poisson rouge comme moi, et bah, tu te souviens plus ou moins de la conversation que tu avais avec ton chum avant de te faire interrompre, alors, tu te dis que lorsque les enfants seront couchés, ça sera le bon moment pour en rediscuter en long et en large… sauf que ledit sujet, finalement, reste en suspens parce que soit tu oublies, soit les enfants ont cinquante-six-mille-raisons-pour-ne-pas-se-coucher et que toi, faut que tu te couches pour aller travailler le lendemain, ou toute autre raison connexe ou pas.
Puis, avec les petits, on jurerait que tout est une question de timing. En un claquement de doigts, ton beau moment parfait peut se transformer en apocalypse. T’es en train de discuter tranquillement et là, sans que tu comprennes ce qui vient se passer, ton p’tit te fait une crise monumentale. Pourtant deux secondes avant, il faisait sa vie bien sagement. Il a aussi, le mauvais timing entre nous, les parents. On ne se le cachera pas, parfois on court nous-mêmes après le trouble sans le vouloir. Ton chum décide de te parler pendant que toi t’essaies d’habiller les enfants – des enfants qui se débattent comme des diables trempés dans l’eau bénite pour ne pas s’habiller, évidemment. Tu entends à peine ce qu’il vient de te dire tellement tu te déchaînes à vouloir habiller les enfants. Faque ça finit par un : « HEIN, J’AI RIEN COMPRIS? » Pis un : « AHHHH LAISSE FAIRE! » Pourtant, tout juste cinq minutes auparavant, on l’avait, le fameux timing, mais non, il a fallu qu’il choisisse LE moment pour te demander ce qu’il fallait apporter chez belle-maman. En bout de ligne, tu finis par être frululue de t’être débattue avec tes enfants pour les habiller, ton chum est frululu après toi, parce que tu ne l’as pas écouté pendant qu’il te parlait, tout ça en l’espace de quelques minutes…
Enfin, il y a le manque de sommeil qui n’aide pas la cause de la communication sereine, constructive et efficace. Parlons-en du manque de sommeil. Après ta troisième nuit de pouette à cause de je-ne-sais-pas-pourquoi-il/elle-ne-veut-pas-dormir-mais-je-suis-à-boutte, tu es tellement fatiguée qu’un rien peut te faire sortir de tes gonds. Ton chum a oublié de ranger la vaisselle et v’là ta raison pour déverser toute ta colère sur lui, même si dans le fond, on sait tous que c’est parce que tu n’as pas dormi que tu t’énerves autant… n’est-ce pas? Et étrangement avec la fatigue vient toujours le fameux ton bête. Tsé le ton bête que ton chum utilise pour te signifier qu’il n’est pas content que tu l’aies empêché de dormir parce que tu t’occupais de bébé malade en pleine nuit? Mais que toi non plus, tu n’as pas plus dormi que lui, alors tu lui réponds sur le même ton? Oui, ce ton bête là! Tu as beau te mordre la langue jusqu’au sang, il sort tout seul, c’est plus fort que toi…
Bref, même si j’ai abordé l’un des nombreux aspects de la parentalité avec humour et sarcasme, il n’en reste pas moins qu’être parent, c’est exigeant pour le couple. Ça nous pousse à nous redécouvrir sous de nouveaux angles, parfois sous nos côtés les moins reluisants mais surtout et avant tout sous nos meilleurs jours. Elle nous pousse à nous améliorer et à ne donner que notre meilleur. Elle nous oblige à travailler en équipe, jour après jour, et à trouver de nouvelles solutions afin de mieux communiquer, ensemble, dans la même langue.
Alors soyons ingénieux et/ou créatifs en trouvant de nouvelles façons de communiquer, quitte à revenir au bon vieux petit mot dans la boîte à lunch OU PAS. Sinon, Messenger fait bien l’affaire aussi.
Par Clément ltée, Équipe Vie de Parents - 10 mai 2018
Ah le printemps, on vient qu’on ne sait plus comment s’habiller nous-mêmes, alors les minis… c’est pas évident.
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