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Accueillir la neurodiversité
Comme tout parent, pour mon fils, je rêve d’un monde meilleur. Une société où il fera bon vivre, où notre planète bleue se portera mieux, où les guerres seront éradiquées. La paix règnera partout. Et pour mon grand, cette quiétude sera établie dans son esprit, afin qu’il puisse concentrer ses efforts sur ses passions, et non à déstigmatiser son petit côté « extra ». Cette tâche-là, son père et moi nous en occupons depuis 4 ans.
Selon les professionnels, le cerveau de mon garçon possède un fonctionnement autistique de haut niveau. Pour eux, c’est un trouble. C’est simple et rapide, hein? Mais moi, je refuse de croire en ce «trouble». En la différence, oui, bien sûr, mais la personne que j’ai en face de moi chaque jour est allumée, rieuse, bienveillante et, surtout, persévérante, car c’est au quotidien que mon enfant doit apprendre à déchiffrer le monde des neurotypiques. Chaque jour, il surmonte des obstacles sensoriels, ennemis abstraits, mais bien présents dans sa vie. C’est pour cela que dans sa classe, il reçoit quelques précieuses heures d’aide par semaine. Mon fils n’est pas un «trouble», et sa singularité n’est pas non plus synonyme d’un fonctionnement mésadapté, sachez-le!
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Dans le monde dont je rêve, les enfants neurodivergeants (qui possèdent d’autres formes d’intelligence, et pas moindres que celle de leurs pairs) auront la possibilité de fréquenter des classes régulières avec un soutien «adéquat». Il y règnera un équilibre, afin que chaque élève, typique ou non, apprenne à son plein potentiel. L’entraide y sera présente au quotidien. Après tout, les différentes intelligences ont chacune leurs forces. Parce que, dans mon idéal, les déficits, déficiences et incapacités ne seront plus des qualificatifs utilisés pour juger des aptitudes d’une population grandissante qui fait si peu partie des tables de discussions actuelles.
Plusieurs croiront que ma vision est utopique. J’entends les questions : « Avec quel argent peut-on davantage inclure les enfants atypiques dans les classes régulières? », « On manque déjà de ressources dans les écoles! Où les trouvera-t-on? ». Lentement, mais sûrement, posons de petits gestes concrets en tant que parents. Questionnons les directions d’écoles, les commissions scolaires, les députés, afin de faire bouger les choses.
Intéressons-nous aux familles vivant avec des enfants différents. Créons des liens durables avec elles. Nos jeunes ne pensent qu’à jouer, alors pourquoi ne pas inviter un petit ami de classe atypique à une fête d’anniversaire, ou simplement lors d’un après-midi de week-end? Selon ce que j’ai vécu avec mon garçon jusqu’à présent, je sais que les enfants ne voient pas la différence comme nous, les adultes, la détectons.
J’ai foi en nos futurs décideurs. C’est eux qui créeront l’avenir main dans la main avec des penseurs inclassables aux idées et méthodes de travail révolutionnaires. Ouvrons les discussions avec la communauté neurodivergeante, car nous avons tant à apprendre d’eux. Moi je vois un monde où il y aura de la place pour les neurones de toutes les formes!
© Mamatypique, 2018
Rédaction :
Mamatypique
Mise à jour : 21 décembre 2018
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