Ce proverbe vous dit quelque chose ?
Comme maman de petites jujus, j’ai réalisé que très tôt, on compare nos enfants aux autres. En avoir deux, ça veut aussi dire les comparer entre elles, évaluer si l’une va plus vite que l’autre, se développe mieux, etc. Viennent ensuite les comparaisons de l’extérieur, avec les bébés de tes amies ou de connaissances, qui ont fait ceci ou cela avant les tiennes. De plus, il y a ceux qui n’ont plus de bébé, mais qui se souviennent de l’époque où les leurs étaient petits et faisaient ceci ou cela… plus ou moins vite que les tiennes. Finalement, il y a ceux qui n’ont tout simplement pas d’enfant, mais qui sont de véritables dictionnaires du moment où ton bébé devrait ramper, marcher, parler, etc. (#nouvellemaman #bebe)
Ensuite, nos petits entrent à la garderie, au CPE pour mes puces, et ça recommence… X 10 ! On voit les autres enfants qu’on ne connaît pas, et on essaie d’évaluer s’ils parlent plus ou moins, s’ils marchent plus solidement ou pas, s’ils sont plus grands, plus petits, plus beaux. (#developpementdelenfant)
Je vous avoue que j’en ai marre de toutes ces comparaisons. Bien entendu, on doit rester à l’écoute et à l’affût de problèmes ou de retards potentiels chez notre enfant, et aviser au besoin. Je désire plus que tout que mes deux poulettes soient bonnes, intelligentes, parfaites ! Mais, pourquoi on arrêterait pas de comparer nos enfants? De vouloir à tout prix qu’ils soient des surdoués, plus avancés que tous ceux de notre entourage ?
Pour ma part, j’ai réalisé rapidement que je ne pouvais pas comparer mes filles. Ce sont deux petites filles, avec chacune son tempérament, son caractère et son développement bien à elle, même si ce sont des jumelles. Je crois qu’il est temps de comprendre que le développement de l’enfant, c’est bien relatif. Entre tel et tel âge, un enfant devrait normalement avoir acquis telle compétence, mais peut-être en développe-t-il une autre plus tôt et finalement, celle-là viendra juste un peu plus tard ? Est-ce que cela veut nécessairement dire qu’il est moins avancé ?
Est-ce que le fait que votre enfant ait marché à 14 mois au lieu de 11 fait en sorte qu’une réalité est moins bonne que l’autre ? Je me pose des questions, car j’ai vu, entendu et subi toutes sortes de ces comparaisons comme jeune maman ; j’en discutais justement hier avec l’éducatrice de mes filles. Dans tout ça, l’important, c’est le bien-être de notre enfant ! Je pense que, collectivement, on devrait arrêter de se comparer à ce point ; je crois qu’on crée de l’anxiété chez plusieurs parents qui se disent : « Oh non ! mon bébé ne marche pas à 13 mois ou ne fait pas ceci comme celui de ma voisine. » 🙁 Je me demande parfois quel impact cette attitude aura sur nos enfants…
Personnellement, j’ai passé ma vie à me comparer. Je me trouvais moins bonne, moins belle, moins bien habillée, moins intelligente… même si ce n’étais pas le cas! J’ai travaillé très fort depuis que je suis toute petite pour développer ma confiance en moi et arrêter de me comparer, pour cesser d’avoir peur du regard des autres et de me sentir jugée. J’ai aussi trimé dur pour vaincre mes complexes et ma gêne d’être moi-même. La preuve de ma réussite est que je suis maintenant en train d’écrire sur le web, sachant pertinemment qu’on me fera de bons et mauvais commentaires. Je n’aurais jamais osé il y a 15 ans!
Mais voilà, comment avez-vous envie d’élever vos enfants ? Moi, j’ai envie que mes filles grandissent sans complexes. Qu’elles se trouvent belles, bonnes, intelligentes et formidables. Mais j’ai aussi envie qu’elles apprennent à s’occuper d’elles-mêmes, qu’elles ne se comparent qu’à elles-mêmes et qu’elles retiennent qu’on doit accepter les différences chez soi et chez les autres. Se comparer peut certes être bon dans certains cas et certaines situations, mais le principe de se comparer à soi-même m’interpelle davantage. Comment étais-je hier versus aujourd’hui ? Me suis-je améliorée ? J’ai su développer cette compétence que je n’avais pas avant, je suis rendue ici versus là-bas ! C’est beaucoup plus positif et formateur pour mieux avancer dans la vie. (#vivresanscomplexes #confianceensoi)
Et peut-être que oui, tel enfant ne fait pas encore ce que le tien fait, mais peut-être fait-il autre chose que le tien ne réussit pas à faire ! Aidons-nous à élever une nouvelle génération dans laquelle les enfants auront confiance en eux tout en se montrant respectueux des autres et sauront applaudir les succès des autres au lieu de souligner leurs échecs. En nous comparant à nous-mêmes, on apprend que nos épreuves nous font grandir, qu’on doit se relever dans la vie et recommencer si on a échoué, et on savoure plus pleinement nos victoires quand on sait d’où on part et ce que ça nous a pris pour y arriver.
Par Les Alternatives Éducatives inc. - 30 mars 2018
Avant même l’arrivée de notre premier enfant, nous nous projetons dans l’avenir avec des images bien précises de notre vie
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