On le sait, l’allaitement est très important et bon pour la santé des enfants. Toutefois, quand une maman n’y arrive pas, peut-on s’il vous plaît éviter de la juger ?
Je parlais à une maman dernièrement et lui racontais mon histoire. Après mon accouchement, j’ai subi une très sévère hémorragie post-partum, j’étais sur le bord de la transfusion sanguine, et ç’a pris en tout six heures avant de réussir à me stabiliser.
Je vous épargne les détails, mais imaginez-vous que, très tôt, mes filles ont donc été nourries au biberon, car j’étais dans la plus totale incapacité de les allaiter.
Par la suite, j’ai essayé très fort. Malgré ma faiblesse et le soluté, j’ai extrait le plus de colostrum possible pour réussir à le donner à mes bébés. L’allaitement ne fonctionnait pas encore, j’étais vraiment faible et, par conséquent, pendant les quarante-huit premières heures de leur vie, nous les avons nourries au biberon.
Rendue à la maison, je me suis remise à la tâche, j’ai tout essayé, mais je n’y parvenais pas. Mes jumelles ne voulaient pas prendre le sein et je finissais chaque fois par leur donner un biberon. À la quatrième ou cinquième journée, j’ai eu une montée de lait ! Super !! Je pensais que c’était la bonne ! Vous auriez dû voir ça, j’avais les seins carrés et les ganglions enflés jusqu’en dessous des bras.Ça faisait tellement mal !
L’infirmière était à la maison pour nous aider et peser les filles ce jour-là. Elle a tenté de me seconder et j’ai alors presque réussi à allaiter les jumelles en simultané, pendant quelques minutes. Mais elles ne semblaient pas satisfaites. Elles ne prenaient pas bien le sein, c’était presque de l’acharnement.
Après cet essai infructueux, j’ai décidé que nous allions continuer avec seulement des biberons. Je m’étais alors procuré un tire-lait pour pouvoir quand même nourrir mes filles au lait maternel. Comme on peut se sentir ridicule, assise à la table de cuisine avec une machine branchée qui nous tire le lait des seins…
Vraiment, j’ai essayé du plus fort que je le pouvais, mais plus ça allait et moins je produisais. Le problème était que je ne me tirais pas de lait toutes les deux ou trois heures comme en boivent les enfants au début, ce qui a fait que ma production a diminué très rapidement.
J’en obtenais de moins en moins chaque jour. C’était déprimant de voir le nombre de millilitres diminuer aussi drastiquement. Comme j’aurais voulu allaiter mes poulettes !
Après trois semaines de supplice, nous avons pris la décision d’arrêter tout ça. J’étais en train de me vider de toutes mes forces. Toute l’énergie que je mettais à tenter d’allaiter mes bébés, je ne la consacrais pas à essayer de récupérer. Car, disons-le, se relever d’une hémorragie post-partum, ce n’est pas facile.
Je vous décris tout ceci pour préciser ce que j’ai vécu et vous donner le pourquoi du comment. Je sais que l’allaitement est bon pour les enfants, et elles ont quand même reçu tout le lait maternel que j’ai pu tirer pendant trois semaines ! Trois semaines, c’est le maximum que j’ai pu faire.
Dans le fond, je m’en suis voulu pendant longtemps, car j’aurais tellement aimé ça les nourrir tout naturellement. Toutefois, je sais aujourd’hui que j’ai agi pour le mieux, pour le bien-être des filles et pour le mien !
Par contre, constater un regard de dédain face à une autre maman cette semaine, ça m’a mise en colère ! Comment peut-on juger quelqu’un à propos de quelque chose de si personnel ? Si toi, tu as le goût d’allaiter ton enfant jusqu’à ses quatre ans, c’est ton choix, mais ne viens pas évaluer l’autre sur ce qu’elle fait ou pas. Pourquoi et de quel droit mépriser une situation que tu ne connais pas réellement ? Pour ma part, cela a été pénible, j’ai vécu un accouchement différent de ce j’aurai souhaité, et mon corps n’a pas répondu de la façon dont je l’espérais !
Alors voici, peut-on de grâce cesser de juger les gens ?
L’important dans la vie, c’est de donner son maximum et le meilleur de soi. Et ce n’est pas à quiconque de juger de si tu as bien fait ou non.
C’était ma montée de lait du jour 😉
Sachez, chères mamans, que la décision vous revient. Oui, l’allaitement est bénéfique pour l’enfant, mais si, pour une raison ou une autre, c’est impossible pour vous ou que vous prenez la décision de ne pas le faire, ça vous regarde, vous et personne d’autre !
Patricia Roy
Maman de Dahlia et Liana et fondatrice de Dahliana et cie.
Par Marie-Josée Rainville - 5 juillet 2017
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