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Grande, mais toute petite!
Il était une fois une petite fille qui vivait avec sa famille dans une belle maison au Lac Beauport, en banlieue de Québec. Tous y vivaient heureux.
Cette petite fille, c’était moi. J’étais l’enfant sandwich de la famille. J’ai été longtemps une toute petite fille dans mon cœur. Le problème, c’est que j’étais très grande pour mon âge. Cette grande taille, que je vois aujourd’hui comme un cadeau, j’ai eu beaucoup de misère à l’accepter, plus jeune. Comme j’aurais aimé être toute petite comme ma sœur aînée, toute petite comme mes amies d’école ! Mais non, j’étais une grande échalote qui tentait de se plier pour avoir l’air plus petite.
Cette grandeur a aussi été pour moi une épreuve à surmonter dans mon développement et mon évolution. Pendant bien longtemps, on m’a traitée comme une personne plus âgée, juste à cause de ma taille.
Très jeune, au primaire, je me souviens que ma mère disait à mon professeur « Elle n’est pas niaiseuse, elle est juste grande. Elle est même parmi les plus jeunes de votre classe » !
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Un peu plus vieille, on me traitait comme une adulte, alors que je n’étais encore qu’une fillette de 10-12 ans qui n’avait absolument pas la maturité d’agir comme une adulte! Combien de fois j’ai entendu : « À la grandeur que tu as, tu devrais savoir comment agir ou comment ça marche ? », comme si la grandeur avait à voir avec notre comportement.
Je me souviens encore de ma dernière fête d’Halloween. J’étais encore heureuse d’aller chercher des bonbons, j’étais très bien déguisée et je passais à une heure normale pour mon âge. Je me suis fait invectiver par ce monsieur qui m’a dit que je n’avais plus d’affaire à passer l’Halloween, que je volais les bonbons aux plus petits, etc. Quelle tristesse, quand j’y repense !
Cet aspect de mon physique a été longtemps difficile à accepter et c’est un de mes plus grands complexes. Aujourd’hui, je repense à tout ça parce que mes filles, elles sont grandes! Eh oui, comme moi, elles seront parmi les plus grandes de leur classe. Les dernières dans le rang. Déjà Liana, ma belle cocotte, dépasse des enfants de 4-5 ans alors qu’elle n’a que 3 ans à peine. Les gens vont-ils agir avec elles comme ils l’ont fait avec moi ?
Une amie me racontait la même chose sur son garçon, un grand et fort gaillard, qui a toujours été beaucoup plus grand que ses amis d’école. Vous dire le nombre de fois où on l’a presque traité d’imbécile, car il est grand et les gens ont l’impression qu’il a un retard ou quelque chose comme ça ! Alors qu’il est juste grand pour son âge.
Je souhaite que les choses aient changé. Les gens sont de plus en plus grands, la preuve est que je suis enfin capable de m’habiller sans problèmes. Pendant longtemps, trouver des chaussures assez grandes ou des pantalons assez longs a été un calvaire. Maintenant, c’est plus facile.
Mes filles, elles sont belles, fines et grandes. Je veux qu’elles s’acceptent, qu’elles se trouvent belles et je ne veux surtout pas qu’elles développent un complexe par rapport à leur taille.
Être grand est une chose merveilleuse, mais pas plus qu’être petit. Chacun doit apprendre à s’assumer comme il est. C’est ça, le plus important. Mais quand les gens te traitent différemment parce que tu es plus grand, plus petit, plus gros ou autre, ne nuisent-ils pas à ton estime de soi ? Comment s’accepter soi-même si les autres te jugent pour un trait physique ?
À mes croquettes que j’aime tant, vous serez grandes comme votre maman et j’espère que vous serez toujours heureuses de l’être et bien dans votre peau !
Grand, gros, petit, maigre ou poilu, quelle importance ! L’essentiel, c’est de ne laisser personne porter un jugement sur un trait de votre physique et, en retour, de ne pas vous autoriser à embarquer dans ce jeu. Vous êtes comme vous êtes et l’autre est comme il est !
C’était mon éditorial du jour!
Patricia Roy
Maman de Dahlia et Liana et fondatrice de Dahliana et cie.
Rédaction :
Patricia Roy
Mise à jour : 17 mai 2019
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