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Inculquer le sens de l’effort à nos enfants
L’éducation que nous décidons de transmettre à nos enfants est bien souvent teintée de la société dans laquelle nous vivons. À une certaine époque, il fallait travailler d’arrache-pied pour réussir à tirer son épingle du jeu. Plus le temps passe, plus les notions de travail, d’effort et de réussite prennent une tout autre signification. Notre société en est une d’abondance et de (sur) consommation. Ce qui s’offre à nous est diversifié. Les possibilités sont infinies et tout semble facilement accessible. Alors, pour nos petits (et grands) enfants, il est parfois plus ardu de comprendre l’importance de la persévérance.
Avant d’aller plus loin, il faut définir ce qu’est le sens de l’effort. Il s’agit de la capacité à fournir l’énergie, à faire le travail dit « non plaisant » nécessaire pour atteindre ses objectifs. Plusieurs exemples de la vie courante nous viennent à l’esprit. Il suffit de penser à nos petits qui éprouvent des difficultés académiques et qu’il faut souvent motiver, à nos adolescents qui désirent un emploi, mais qui, du haut de leurs 15 ans, aimeraient avoir le job idéal qui comprend un bon salaire, conditions et heures alléchantes… ou encore, les enfants qui croient que les tâches ménagères se feront d’elles-mêmes! Voilà un bon exemple de geste qui ne procure pas de plaisir dans l’immédiat, mais qui, à long terme, cultive le sentiment de bien-être et de fierté. Mais comment inculquer cette valeur aux enfants?
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1) Jouer pour l’effort et la persévérance
Le jeu permet à l’enfant de faire une panoplie d’apprentissages. Pour mettre de l’avant la persévérance, encouragez l’enfant à terminer sa partie de ballon même lorsqu’il entrevoit la défaite. Supportez celui qui doit fournir un effort supplémentaire lors d’une activité physique ou encore réconfortez un coco qui fait une chute à vélo et proposez-lui de remonter en selle une dernière fois. Le plaisir véhiculé par le jeu devient alors un support aux apprentissages.
2) Valoriser les efforts déployés par l’enfant
Cette astuce peut sembler banale, mais souvent, elle passe sous le radar. Il est important de souligner l’effort que déploie l’enfant lorsque vient le temps de faire ses devoirs : « Ouf! Ce devoir était difficile et tu as réussi à te rendre jusqu’au bout ». Le simple fait de reconnaître que la tâche n’est pas plaisante en plus d’être difficile, tout en maintenant qu’elle est nécessaire, peut agir comme un levier motivationnel pour l’enfant.
3) Exprimer votre fierté
Peu importe l’âge, l’enfant recherche l’approbation de son parent : ne tenez pas pour acquis qu’il sait que vous êtes fier de lui. N’hésitez pas à lui démontrer que vous êtes fier de lui lorsqu’il se mobilise pour accomplir une tâche qui nécessite de la persévérance et expliquez-lui en quoi vous êtes fier.
4) Éviter les comparaisons
Comparer les enfants entre eux agit rarement comme motivateur. Mettez plutôt de l’avant les forces de chacun et tentez de leur apprendre à s’en servir à leur avantage.
5) Tirer le meilleur d’un échec
Bien que l’échec ne soit pas un moment agréable, il faut par contre en tirer profit. L’échec est très formateur, il permet de redéfinir ses objectifs et de cibler ce qui doit être travaillé pour arriver à un résultat. N’hésitez pas à prendre le temps avec les enfants pour analyser ce qui a mené à une mauvaise note ou à une tâche bâclée, pour ensuite trouver des moyens d’éviter que la situation ne se produise à nouveau.
6) Le renforcement
Le commun des mortels a besoin de renforcement positif pour continuer à avancer, et l’enfant ne fait pas exception. Qu’il soit question d’un « Bravo » ou d’un « Thumbs up », le renforcement positif encouragera l’enfant à faire l’effort supplémentaire.
Peu importe le sujet, nous revenons toujours à la confiance. Elle fera foi de tout, puisqu’elle est au cœur de plusieurs développements chez l’enfant. Il faut une certaine dose de confiance pour puiser en soi la motivation nécessaire à l’effort supplémentaire. Bien entendu, l’adulte qui gravite autour de l’enfant lui servira de modèle. Pour modeler l’enfant de temps à autre, verbalisez les actions qui vous demandent un effort. Vous pouvez aussi partager une période d’étude et profiter du moment pour travailler devant lui. Il pourra puiser en vous quelqu’un outils qu’il pourra ensuite mettre en pratique.
Malgré ces quelques astuces, il vous arrivera sûrement d’être à bout de souffle, mais il ne faut pas abandonner! Continuez de favoriser les occasions où l’enfant devra faire appel à son sens de l’effort. Plus ce dernier sera sollicité pour il sera naturel pour l’enfant de persévérer.
Bonne persévérance!!
Geneviève Harvey-Miville, T. e. s, Coach familial