ARTICLE
Être un modèle de bienveillance pour nos enfants
La bienveillance, comme disposition positive envers quelqu’un, comporte plusieurs dimensions, lorsqu’on cherche à la vivre avec nos enfants.
- Priorité numéro 1, donner le bon exemple, c’est-à-dire qu’il faut être bienveillant envers soi-même d’abord, pour être en mesure de communiquer cette attitude à l’enfant en enseignant ce qu’est la réciprocité et la considération des besoins et désirs des uns et des autres. Pour démontrer une attitude d’accueil envers l’enfant, l’adulte a besoin d’accueillir en lui ce qui se passe et communiquer lui aussi dans la relation ses besoins et ses désirs. La bienveillance ne se vit pas à sens unique. Elle ne représente pas un oubli de soi au profit de l’enfant. Elle teint la relation et invite chacun des partenaires de cette relation à manifester certaines qualités. Même si l’enfant est en apprentissage, le bon exemple de l’adulte le guidera certainement vers la bienveillance.
- Développer un regard humain positif, descriptif et non accusateur. Manifester de la douceur dans le toucher et dans le ton, communiquer de la confiance dans le contact physique et psychique. Développer un regard humain positif porté sur soi-même et sur l’enfant. Respecter les besoins et désirs des uns et des autres, respecter les habiletés de chacun, respecter le rythme de chacun, respecter les intérêts et les choix de chacun des partenaires de la relation. Les interventions posées sont sensibles et chaleureuses. L’écoute, l’attention, le soutien émotionnel sont présents et observables concrètement. L’amour inconditionnel se communique avec des signes d’affection perceptibles.
- Mettre des mots sur le vécu. Communiquer verbalement ce qui se passe et ce qui va se passer dans la vie de l’enfant et de l’adulte. Mettre des mots, expliquer, commenter. Expliquer le pourquoi des limites et des consignes et tenir les limites claires, constantes et conséquentes.
- Reconsidérer, comme adulte, la manière de voir les conflits, les défis et les difficultés. Prendre conscience que ce sont là des expériences qui donnent des occasions d’apprentissage et de développement, en particulier sur les plans social et affectif.
- Aider l’enfant à gérer ses frustrations, lui donner des moyens de reprendre son calme sans lui parler , pour éviter de mettre de l’huile sur le feu (Ex. : 2 minutes de tranquillité), lui enseigner la contenance de ses émotions en gardant soi-même une distance émotionnelle face à l’énergie négative qui se dégage quand les choses ne tournent pas rondement et que la tension monte d’un cran. Cette attitude de l’adulte est cruciale pour demeurer dans la bienveillance et inviter l’enfant à se calmer pour retrouver le plaisir. Ici aussi, le ton doit être calme, posé, doux, respectueux et démontrer que l’adulte est dégagé émotivement de l’émotion de l’enfant .Sa vision de l’enfant demeure positive, en communiquant l’espoir de trouver des solutions satisfaisantes aux problèmes qui se présentent à ce moment. Il faut dire que lorsque l’énergie négative s’infiltre dans l’atmosphère, c’est là que ça devient difficile de demeurer dans la bienveillance. Le piège est là ! Pour l’éviter, il s’agit de ressentir l’énergie négative sans y adhérer, tout en l’accueillant comme faisant partie du vécu humain de tous et chacun. Tout en sachant que se présentent alors des occasions d’apprendre et d’élargir sa vision et ses habiletés tant du côté de l’enfant que de l’adulte. L’émotion négative a besoin d’être reçue consciemment par l’adulte pour que ce dernier puisse enseigner à l’enfant à faire de même : recevoir et ensuite contenir pour ne pas déborder et être envahi. Demeurer ferme, constant, consistant, stable et solide. L’adulte bienveillant donne donc du soutien émotionnel à l’enfant en recevant ses émotions positives et négatives, les siennes et celles de l’enfant. Pour éviter la dramatisation de l’émotion négative et sa répétition dans des scénarios négatifs, l’adulte a intérêt à intégrer cette dimension dans sa vision large de l’enfant, de la vie et du développement normal de tous et chacun. La bienveillance comporte de la mansuétude, soit cette disposition de l’esprit qui incline à une bonté indulgente, à de la clémence, en faisant en sorte que l’attachement à l’enfant demeure indéfectible avec une acceptation inconditionnelle. L’erreur fait partie du processus humain. L’enfant est accompagné à partir de là où il est et non pas à partir d’un modèle idéal auquel on le comparerait. Le développement est un processus à long terme qui dure toute la vie durant. L’erreur peut être réparée.
- Verbaliser les bons coups et les progrès. C’est ce que La bienveillance de l’adulte permet. Elle valorise, préserve et rehausse l’estime de soi de chacun des partenaires de la relation. La capacité de raisonnement de l’enfant est sollicitée pour l’aider à réfléchir sur ses actions et leurs conséquences : « Que va-t-il arriver si tu agis ainsi…? » L’enfant peut exprimer sa vision des choses. L’adulte en tient compte en aidant l’enfant à élargir sa perspective et ses habiletés de communication.
- Vivre une discipline positive. La bienveillance engendre donc une discipline positive où l’adulte évite les menaces et les commentaires négatifs du genre : « Si tu ne fais pas ceci, tu n’auras pas cela ! » ou encore « Si tu n’écoutes pas la consigne, je te l’enlève ! ». L’adulte bienveillant se place du côté de l’enfant, du côté de son besoin ou de son désir pour dire plutôt « Pour obtenir ce que tu désires, de quoi avons-nous besoin ? », ou encore « Pour garder ceci, nous avons besoin de quoi ? ». « Pour garder » résonne bien différent de « Je te l’enlève! ». L’intervention de l’adulte n’est pas autoritaire avec le gros bout du bâton! Elle est démocratique et implique l’enfant dans la recherche de solutions pour résoudre des problèmes. Elle aide l’enfant à réfléchir.
- Conserver une vision globale de l’enfant et de son développement. La bienveillance démontre la générosité de l’adulte dans une vision globale de l’enfant et de son développement qui intègre les émotions positives et négatives en manifestant de la compréhension humaine qui se communiquera à l’enfant graduellement et amènera un raisonnement qui s’enrichit de ces expériences, en les intégrant de manière constructive. Car, ne l’oublions pas, l’adulte est un modèle pour l’enfant.