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Mon enfant n’a pas d’amis
Il est bénéfique et nécessaire pour les enfants de développer des relations amicales relativement stables. En effet, les habiletés sociales devraient se développer dès le plus jeune âge afin de garantir des relations saines avec les pairs de son âge. Naturellement, les enfants sont portés à aller vers les autres. Toutefois, ils doivent apprendre comment le faire et comment entretenir des relations positives, ce qui peut être difficile pour certains d’entre eux. Les habiletés sociales sont importantes dans le développement de l’enfant et de l’adolescent, car elles ont un impact important sur leur vie d’adulte. En effet, des habiletés sociales adéquates ou développées de façon optimale durant l’enfance permettront à votre adulte en devenir d’entretenir de meilleures relations amoureuses et amicales et d’avoir meilleures relations de travail.
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi votre enfant n’a pas d’ami. Un déficit au niveau des habiletés sociales peut être l’une d’entre elles.
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Le développement des habiletés sociales
Les habiletés sociales couvrent un large éventail de comportements prosociaux. Certains comportements peuvent nous paraître simples, donc il peut être facile de juger qu’il n’est pas nécessaire de les développer. Pourtant, chaque détail compte, puisque ces comportements finissent par s’imbriquer l’un dans l’autre, et ainsi devenir plus naturels. Les habiletés sociales se développent généralement bien avec la présence d’un modèle positif qui a une bonne influence sur votre enfant, ou par ce que l’on appelle des scénarios sociaux. Ces derniers se présentent sous forme de mises en situation (dessins, pictogrammes, mimes, courtes phrases, etc.) et expliquent que dans telle situation, il est idéal de présenter tel comportement. Voici donc quelques exemples d’habiletés sociales qui peuvent être développées :
- comment entrer en contact avec ses pairs ;
- comment jouer correctement (partage, respect des règlements des jeux, considérer les idées des autres) ;
- entretenir une conversation (rester dans le sujet, démontrer de l’intérêt envers ce que l’autre personne dit, ne pas seulement parler de soi, comment écouter) ;
- la gestion de conflits (l’utilisation de la violence physique ou verbale pour régler les conflits a un impact direct et rapide sur les relations sociales de votre enfant) ;
- comment attirer l’attention de façon positive ;
- la gestion des émotions (pour les enfants qui font des crises de colère ou qui pleurent souvent) ;
- le développement de l’empathie (comment l’autre se sent dans certains contextes) ;
- comment réagir adéquatement à un refus ;
- etc.
Le simple fait d’être en contact avec une fratrie peut aider l’enfant à développer ses habiletés sociales. Sinon, la fréquentation d’un CPE ou d’une garderie est généralement bénéfique pour votre enfant à ce niveau. Il est important de comprendre que plus tôt seront développées les habiletés sociales, mieux il les maîtrisera.
Les habiletés sociales peuvent également être développées par vous, les parents. Quand vous voyez que votre enfant ne réagit pas d’une façon prosociale, montrez-lui comment agir correctement. Travaillez les émotions qui sont en jeu dans la situation. Le but n’est pas de le réprimander à chaque impair, mais de lui apprendre comment agir. Bien sûr, certains gestes se doivent d’avoir des conséquences (ex. : des gestes de violence).
L’anxiété et la timidité
Votre enfant peut présenter des comportements prosociaux positifs, mais présenter des signes d’anxiété ou être timide lorsque vient le temps d’être en contact avec des personnes qu’il connaît moins, ce qui ne lui permet pas de développer des relations amicales stables. Bien sûr, le tempérament de votre enfant est à considérer : si votre enfant est d’un naturel introverti, il est important de faire évoluer la situation à son rythme.
- Vous pouvez vous permettre d’initier les premiers contacts si cela peut rassurer votre enfant, et tranquillement le laisser faire les démarches, étape par étape ;
- Le jeu en parallèle (jouer à côté d’un autre enfant, sans jouer au même jeu) peut permettre à votre enfant de se désensibiliser. Il faut toutefois voir un juste milieu dans cette intervention. Le fait d’être avec un autre enfant pendant quelques minutes peut éventuellement diminuer l’anxiété et la gêne, et attiser la curiosité envers l’autre enfant. Aussi, l’autre enfant peut initier le contact et le vôtre peut devenir plus à l’aise d’interagir de cette façon. Toutefois, si aucun réel contact n’est fait suite à plusieurs périodes de jeu parallèle, votre enfant peut comprendre que c’est correct qu’il « interagisse » de cette façon, et ne sera pas tenté de faire un premier contact ;
- Une estime de soi peu élevée peut aussi amener l’enfant à se retenir d’interagir avec les autres. Une vérification au niveau du développement du langage devrait aussi être faite. En effet, un enfant qui n’arrive pas à se faire comprendre peut décider de se refermer sur lui-même et d’éviter certaines formes de contact afin de diminuer les situations d’incompréhension qui le rendent mal à l’aise.
Si votre enfant n’a pas d’intérêt à avoir des amis
La plupart des enfants vont souffrir de ne pas avoir d’amis, ou d’être souvent en conflits avec ceux-ci. Toutefois, il se peut que votre enfant ne démontre pas d’intérêt à avoir des relations sociales avec ses pairs, ou il n’a que des relations utilitaires avec les autres enfants de son âge (ex. : il va demander à un ami d’avoir son ballon, seulement pour y jouer seul).
Les personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) peuvent démontrer ce manque d’intérêt. Bien sûr, d’autres sphères développementales sont aussi touchées par le TSA, donc il ne faut pas prendre pour acquis que votre enfant présente ce trouble sans consulter les professionnels dans le domaine (psychoéducateurs, travailleurs sociaux, médecins, etc.).
Si votre enfant présente un TSA, il peut être intéressant, selon son niveau de développement et ses capacités, de travailler les habiletés sociales, puisqu’il pourrait certainement en avoir besoin pour un emploi éventuel.