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Comment aider un enfant éprouvant des difficultés comportementales?
Les difficultés comportementales peuvent être passagères, c’est-à-dire définies dans une période de temps limitée, ou plus régulières. Dans ce dernier cas, on peut parfois parler d’un trouble de comportement. Les difficultés comportementales peuvent avoir une origine précise (TDA/H, trouble d’opposition, impulsivité, anxiété, etc.), mais peuvent aussi résulter d’une phase de développement normale chez votre enfant.
Que votre enfant soit en âge de fréquenter la garderie, l’école primaire ou l’école secondaire, il y a des bases d’intervention qui s’appliquent à toutes les périodes. Avoir une routine établie le matin (lever/préparation pour aller à l’école ou la garderie), durant la journée (à l’école ou à la garderie) et le soir (retour à la maison/souper/coucher) permettra à votre enfant de diminuer son anxiété, d’augmenter ses capacités à s’organiser et de diminuer son opposition. Pour les enfants, une routine imagée (avec des pictogrammes) peut être affichée dans une aire commune de la maison (la salle à manger ou l’entrée, par exemple).
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Le tableau d’émulation peut aussi être un outil efficace pour aider votre enfant à présenter des comportements désirés. Toutefois, il doit être utilisé de la bonne manière afin qu’il soit réellement efficace, et il faut y investir du temps et présenter une certaine rigueur dans son utilisation. Un tableau d’émulation est un outil permettant de développer des comportements attendus à un moment précis.
- Le tableau doit comprendre de deux à trois objectifs formulés à la positive (pas d’objectifs qui commencent par ‘’ne pas’’). Les objectifs peuvent être des comportements prosociaux (jouer avec son petit frère 15 minutes tous les soirs) ou des tâches dans la routine (je fais mon lit tous les matins). Les objectifs doivent être précis dans le temps (je dois me brosser les dents avant d’aller à l’école et avant de me coucher).
- Les objectifs doivent être changés aux semaines ou aux deux semaines, même s’ils ne sont pas atteints. Ils peuvent revenir sur le tableau d’émulation dans quelques semaines afin de les retravailler.
- Un privilège doit être donné rapidement suite au comportement présenté (un autocollant, un sourire apposés sur la tableau). Il y en a aussi un autre qui doit être donné un peu plus tard (dans la soirée pour les enfants, et peut-être même à la fin de la semaine pour les adolescents) ; par exemple, 30 minutes de temps de jeu, un dessert spécial, etc.
- Les privilèges devraient être choisis par les enfants et convenir à leur développement et leur âge. Il est préférable que les privilèges ne soient pas quelque chose de tangible (une surprise au magasin à 1$) puisqu’à long terme, ce privilège perdra de son efficacité.
- Axer les interventions sur le renforcement positif
- Le livre du neuropsychologue Benoît Hammarenger, L’opposition : ces enfants qui vous en font voir de toutes les couleurs est un excellent outil pour les parents. Il permet de voir en détails des interventions concrètes à privilégier auprès des enfants présentant des difficultés comportementales.
Dans certains cas, la médication peut être une partie de la solution. Toutefois, il est fortement conseillé que vous et votre enfant soyez soutenus par des professionnels des services psychosociaux (CISSS, au privé), car la médication à elle seule ne réglera pas tous les problèmes.
Les enfants qui présentent des difficultés comportementales vivent généralement des difficultés relationnelles avec leurs pairs et la fratrie. En ce qui concerne l’école ou la garderie, il est primordial que des services soient mis en place afin que votre enfant puisse développer ses habiletés sociales, sa gestion des émotions, ses capacités de communication, etc. Plus tôt dans le développement de votre enfant les interventions seront faites, plus elles seront efficaces et payantes pour lui.
À l’adolescence, il est parfois difficile de mettre un encadrement efficace alors que votre ado cherche à développer son autonomie. Dans ce cas, vous devez vous asseoir avec lui et trouver des compromis quant à son autonomie. Par exemple, laissez-lui la chance de gérer son lavage seul, à condition qu’il accepte que vous l’accompagniez en ce qui concerne les travaux scolaires. Bien sûr, votre rôle sera de recadrer si vous voyez qu’il y a un laisser-aller dans son autonomie.