C’était la première fois cette année que notre 3 ans passait l’Halloween.
Là, soit vous vous dites :
Soit vous vous dites :
On ne pensait vraiment pas le faire cette année. SURTOUT pas cette année. Mais après l’avoir vu être tour à tour Marcus, Chase, Hulk, Cookie Monster et Spider-Man et s’être découvert une passion pour les bonbons qu’il goûtait pour la première fois (ici, vous avez tout le loisir de vous référer à la question #1 plus haut), on s’est dit heille, why not? On s’est armés de Purell, on a emmitouflé notre petit costumé, pis on est sortis.
Et c’était super. Vraiment.
Les voisins, ingénieux, avaient trouvé comment faire plaisir aux enfants sans se montrer le bout du nez. Et mon 3 ans, surexcité autant par sa marche costumée dans le quartier que par sa dernière pognée de Smarties, a adoré sa soirée.
Mais moi, ce soir-là, j’ai surtout eu envie de pleurer. Moi, ce soir-là, j’ai un peu échoué.
Parce que je me suis souvenue de toutes les soirées à revenir épuisée de mes cueillettes de bonbons. De tous les amis qui se rejoignaient survoltés au coin des rues, suivis de leurs parents frigorifiés et déjà pas pire à boutte. Des stratégies pour éviter les maisons pinottes/raisins secs et prioriser les maisons chips/Caramilk. Des boîtes Unicef remplies de cennes qui nous arrachaient le cou à la fin de la soirée. Du tri que je faisais avec mes grands-parents et des tires Sainte-Catherine volées par ma grand-mère pour mon plus grand bonheur.
Bref.
Je me suis souvenue de toutes ces soirées festives et rassembleuses de mon enfance. Et je me suis dit que mon beau grand garçon manquait tout ça, pogné avec son papa et sa maman, sa bouteille de Purell, ses bonbons en quarantaine pis ses voisins cachés derrière leurs portes closes.
Pas si réjouissant hein? Ben non. Vu d’même, c’est ben clair.
Mais pour lui, oui. Et, encore une fois, c’est lui qui avait raison. Et c’est moi qui ne regardais pas à la bonne place. J’vais finir par apprendre.
Parce que lui, justement, il ne voit pas ce qu’il manque. Il voit ce qu’il a. Je ne suis pas en train de dire qu’il faut s’en réjouir ou s’en contenter ad vitam aeternam. Je suis en train de dire que c’est la meilleure façon de passer à travers tout ce qu’on vit présentement.
Encore une fois, mon 3 ans m’aura fait la leçon. Encore une fois, mon 3 ans aura été plus grand que moi. Et, encore une fois, j’aurai oublié à quel point il est présomptueux de croire que c’est moi qui lui apprendrai ce que c’est ça la vie. Heille hein? C’pas prétentieux à peu près ça?!
Lui, ce soir-là, il a veillé, habillé en Spider-Man, en marchant dans la rue le soir et en mangeant des bonbons. Il est rentré fatigué, survolté et heureux. Et il s’est couché en disant « moi maman, c’était mon soir préféré ».
OK mon beau.
OK.
T’as raison.
La prochaine fois que je verrai tout ce qu’on a mis sur hold, tout ce qui ne se passe pas, tout ce qui ne tourne pas rond, tout ce qui n’est plus comme avant. La prochaine fois que je n’arriverai pas à trouver le sommeil parce que je me demande où tout ça s’en va, quand tout ça reviendra, quand nous pourrons enfin tous nous retrouver. La prochaine fois que j’oublierai l’essentiel, je mettrai tes yeux de Spider-Man.
Et je verrai tout ce que j’ai.
Pis tsé quoi? J’pense que ça va devenir mes yeux préférés.
Par Les Alternatives Éducatives inc. - 30 mars 2018
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