BLOGUE
La complicité fraternelle, ça s’encourage?
Peut-on vraiment faciliter l’arrivée d’un nouveau bébé dans la famille, lorsqu’un premier enfant y a déjà bien construit son nid? Je vous raconte brièvement mon histoire et mes constats.
Bien que nous n’ayons que très peu de contrôle sur le moment de la naissance de nos enfants, mon conjoint et moi savions que, si la vie nous le permettait, au moins deux enfants feraient partie de la constitution de notre famille. Nous désirions également les avoir «rapprochés». Nous avons gagné à cette loterie.
Notre plus vieux (ci-après désigné «N») avait 11 mois lorsque son petit frère (ci-après désigné «J») a débuté sa croissance, il avait donc 20 mois lorsque J est né. De personnalité énigmatique, unique et émotive, nous savions que l’arrivée d’un autre être vivant dans le noyau familial ébranlerait quelque peu ses repères. Évidemment, 100 % de notre attention lui était accordée, quatre bras et deux têtes lui étaient dédiés et deux vies tournaient autour de lui jusqu’alors.
Publicité
Bien qu’il fut très jeune, nous avons tout de même commencé très tôt à annoncer l’arrivée d’un petit frère, de bébé J qui allait demander beaucoup d’attention. Nous avons impliqué N dans tous les préparatifs, que ce soit l’aménagement de la chambre, l’ajout des jouets et des accessoires et les achats visant J.
Malgré tout, N a tout de même eu une «forte» réaction à l’arrivée de J, sans compter que cette arrivée s’est produite dans une période empreinte de grandes émotions nommée «première adolescence» ou, pour certains, le «terrible two» (je préfère la première adolescence!). Puisque j’accordais beaucoup d’attention à J (allaitement, portage, etc…) N s’est retourné vers son père, à qui il ne permettait pas de s’approcher de J! Pauvre enfant, peut-être pensait-il qu’il avait perdu sa maman et ne voulait pas perdre aussi son papa? Qui sait?! Toutefois, jamais N n’a dévolu sa peine ou sa colère sur J, et dès le départ, il s’est montré très protecteur envers lui.
J’avais l’intention d’envoyer N à la garderie durant mon congé de maternité afin d’accorder mon attention à J, comme N en avait reçu à sa naissance. Toutefois, les circonstances ont fait en sorte que N est resté majoritairement à la maison. Cette période n’a pas été facile/reposante/calme/sereine…mais je crois qu’elle a favorisé la création et la solidification de nos liens. Nous faisions tout ensemble, que ce soit le changement de couche, les histoires, les sorties, le parc, etc… Bien que près de 6 mois ont été nécessaires à l’adaptation, aux changements et à l’instauration de nouvelles routines, dans l’ensemble, N s’y est habitué et a bien apprivoisé sa nouvelle réalité.
L’achat d’un chariot double a également aidé à l’unification des enfants. Tous deux placés dans des sièges adjacents lors des promenades, ils formaient un beau duo! Oh combien de siestes d’après-midi se sont réalisées en promenade les deux têtes collées…ça favorise les rapprochements! Sinon, je profitais de tous les moments où J dormait pour accorder du temps de qualité à N.
Souvent j’ai dit et je dis encore à N que : «Ce n’est pas toujours drôle un petit frère, hein? Ça pleure beaucoup, ça nous réveille la nuit et ça prend nos jouets.» Je crois que ça le rassure de savoir que je comprends ses ennuis. Je lui assure ensuite que son petit frère va grandir lui aussi. (**Ma mère faisait cela avec moi!) L’empathie fonctionne beaucoup avec N.
Mais par-dessus tout, j’ai la conviction que la réelle clé du succès repose sur l’union, pure et simple. Nous avons pris la décision de tout faire en famille. Les sorties, les sports, les activités, les jeux, les voyages, tout chez nous se fait à 4. Si un membre de notre famille ne peut y aller, personne n’y va (sauf exceptions!). Nous favorisons le partage et, à défaut, la négociation et les échanges. On collabore à ramasser les jouets et au bon ordre général de la maison. Je ne suis pas en train de dire que cela est parfait et que nous ne sommes pas confrontés à la gestion de chicanes et de mésententes, loin de là! Je crois par contre que cette façon de faire favorise la confrérie, le respect et le développement d’une réelle complicité entre N et J.
Cette union implique nécessairement le concept de l’égalité. Chacun des enfants a droit au même type de célébration des fêtes, obtient le même nombre de cadeaux (souvent les mêmes ou un complément de l’autre!), reçoit les mêmes traitements, se couche à la même heure, a le droit, chacun son tour, de choisir un dessin animé, vous voyez le contexte! Bien sûr ils peuvent jouer chacun de leur côté à la maison, la solitude est également de mise, mais majoritairement, ils sont ensemble.
Un jour viendra où ils développeront leurs préférences, leurs passions et tant mieux! Mais à 4 et 2 ans nous pouvons encore orienter le choix des activités!
Chez nous ça fonctionne la plupart du temps! Je suis convaincue que les garçons ne se sentent pas en compétition et comprennent qu’ils ont une importance égale à l’autre, aux yeux de leurs parents.
Rédaction :
VMom
Mise à jour : 10 janvier 2018
Partagez cet article