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Pourquoi vouloir comprendre?!
Dans le coin droit : les parents épuisés qui prétendent que seulement ceux qui ont des enfants nés après l’année 2000 peuvent comprendre!
Dans le coin gauche : les « sans-enfants », les frais et dispos, qui revendiquent le droit de comprendre!
Mais comprendre quoi au juste?!
Comprendre ce que c’est que d’être fatigué par manque de sommeil?
Peut-être, mais probablement pas la fatigue qui s’accumule depuis plusieurs années, causée par les nuits blanches, les tétées et les biberons, les réveils en pleurs, les réveils en sursaut causés par la peur de la mort subite, les maladies, les cauchemars, les pipis, les somnambules, les « j’suis pu fatigué », et bien souvent plus qu’un de ces éléments dans la même nuit… quand c’est rendu que tu « shot gun » le lit du sous-sol pour pouvoir survivre, qu’un cerne noir permanent s’installe sous chacun de tes yeux et que pour toi, te coucher à 22h00, c’est veiller tard, là on peut parler de fatigue généralisée, et crois-moi, tu ne veux pas comprendre ça!
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Comprendre c’est quoi une routine?
Peut-être, mais probablement pas celle-là :
- Réveil par un enfant vers 5h00, à noter que cet enfant prétend qu’il n’est plus fatigué ;
- Préparation d’un biberon chaud, ce qui implique de fermer la porte du micro-ondes (vacarme) ;
- Réveil du deuxième enfant (5h07), la journée commence ;
- Ouverture de Netflix ;
- Préparation des déjeuners, des sacs de garderies, des lunchs, des cafés, des sacs de sports, vidage et remplissage du lave-vaisselle, ramassage de la vaisselle de la veille, partir un lavage, douches, habillages, coiffure, brosser les dents de tout le monde, pompes et mouche-bébé (en continu chez nous), mettre le lavage dans la sécheuse, ramasser la maison, bottes et manteau, mettre tout le monde dans l’auto (7h10) ;
- Courir à la garderie (7h30) ;
- Courir au travail (7h50) ;
- Travailler, s’entraîner, manger en travaillant, penser au souper, penser à ce que tu as peut-être oublié, toujours penser ;
- Courir à la garderie, habiller la marmaille et tenter de la rentrer dans l’auto ;
- Courir à la maison, jouer dehors, tenter de rentrer tout le monde dans la maison, préparer le souper, manger le souper, ramasser la cuisine, cuisiner d’autres repas, jeux libres, préparer les vêtements du lendemain, bains et soins, histoires, berceuses et dodo, allers-retours dans les chambres (hypothétiquement vers 19h30) ;
- Ramasser la maison et puis finalement s’asseoir (vers 20h00) en pliant les vêtements secs du lavage du matin…
En continu 5/7, sans mentionner les imprévus, les rendez-vous, les maladies, l’épicerie, les commissions, les sorties, les cours, les visites, payer les comptes et gérer toutes les autres paperasses… crois-moi, tu n’as pas si hâte de comprendre ça!
Comprendre les crises et les pleurs d’enfants?
C’est sûr, les premières fois ça peut sembler cute un pleur d’enfant… « Oh il n’est pas content le coco! Oh il est fâché le petit minou! Oh la grosse voix, il a du caractère! » Oui oui moi aussi je trouvais ça cute au début… mais après 5 ans (parce que tu as voulu des enfants rapprochés) à vivre back à back les pleurs des besoins fondamentaux, les pleurs d’expression, les pleurs et les crises pendant plusieurs mois vers l’âge de deux ans et encore peu vers l’âge de 4 ans… tout cela dans un état de fatigue chronique si vous avez lu les précédentes lignes, ce n’est plus si cute. Car en plus de devenir parent, tu te transformes en docteur en psychologie, en malin stratège de l’évitement de la crise, en magnat de l’industrie de l’enfance, le tout afin d’apprendre à minimiser ces crises, à les contrôler et à les gérer. C’est au quotidien et en plus c’est normal! Majoritairement ça arrive à la maison, dans l’auto, en vase clos, sans la présence de témoins, pour être bien sûr que personne ne te croit lorsque tu affirmes que tes enfants peuvent parfois être de vrais petits monstres! Jamais tu ne pourrais supporter ces comportements de quiconque, sauf de tes enfants, évidemment. Les « sans-enfants », croyez-moi ça ne se comprend même pas par des parents!
Mais comprendre ou ne pas comprendre, ce que nous voulons vraiment et simplement que vous compreniez, vous les « sans-enfants », est que, malgré cette énumération (parfois sans fin) d’irritants et de désagréments liés à la réalité d’être parents, cette aventure reste malgré tout un voyage inoubliable et magique, ponctué de beaucoup plus de bons moments que de plus ardus.
Devenir parent est la plus belle expérience de partage, d’écoute et d’empathie et, par-dessus tout, la chance de donner la vie et de multiplier l’amour… voilà l’essentiel « à comprendre ».
Rédaction :
VMom
Mise à jour : 15 mars 2018
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