Je vous raconte ici, un peu, la façon dont j’ai vécu mes accouchements. Ces deux événements personnels et très distincts l’un de l’autre sont expliqués de façon comparative dans ce blogue qui se veut une narration de mon propre vécu.
Dans la société actuelle, l’accouchement revêt un caractère médical. On va à l’hôpital pour donner naissance, pas pour se faire opérer…on y va pour donner la vie!
Bien avant de devenir enceinte, j’avais déjà fait mon choix concernant la péridurale : je voulais accoucher sans cette intervention, naturellement, comme des milliers de femmes le font depuis des millénaires. La science a fait progresser la médecine pour maintenant permettre aux femmes de donner naissance (quasiment) sans risque.
Est-ce que la péridurale enlève un risque? Non, c’est pour soulager et même masquer les douleurs de l’accouchement. Mais ce que je voudrais exposer est que ces douleurs sont naturelles, elles permettent à la femme de se préparer à la venue d’un enfant. Ce n’est pas une douleur que le cerveau sécrète pour nous prévenir d’une maladie ou d’une fracture. Ces douleurs proviennent des contractions de l’utérus, qui préparent la venue du bébé.
Je ne vous mentirai pas en disant que ce n’est pas douloureux, oui ça l’est, tout dépendamment de la maman. Moi, je suis plutôt du genre douillet, et pourtant, j’ai accepté ces douleurs et je pense que la clé est de faire «un» avec son corps. Tout au long de ma grossesse, je l’ai écouté, et il a été mon meilleur allié aux moments de mettre au monde mes enfants.
Au jour J, mon mental était en acier, j’ai eu mal, j’ai presque pleuré de douleur (surtout quand on m’a injecté de l’ocytocine pour accélérer les contractions), mais je suis allée au bout de moi-même : ce n’est pas une situation si terrible car, pour mes deux accouchements, je n’ai pas demandé la péridurale. Si c’était à refaire, je referais ce choix.
Quand je vois toutes les mamans de ma famille ou des amies, je regrette encore moins d’avoir choisi cette voie. La plupart d’entre elles ont eu des effets secondaires de la péridurale : plusieurs paralysies d’un côté du corps, certaines des déchirements et d’autres des accouchements interminables…et moi? Rien de tout cela.
Depuis quelques temps je vois apparaître des maisons de naissance et je trouve ça génial. Enfin, un endroit non médicalisé dédié aux accouchements!
J’ai eu aussi l’opportunité d’accoucher dans deux pays différents : la France et le Québec. Je peux de ce fait faire des comparaisons.
En France | Au Québec | |
Lieu de l’accouchement | Clinique | Hôpital |
Salle d’accouchement | 1 salle d’attente et 1 salle d’accouchement | 1 salle (attente et accouchement) |
Soins bébé | Tous les jours dans une salle dédiée avec d’autres mamans (génial) | 1 fois dans le séjour (trop peu à mon goût surtout pour un premier) |
Durée d’hospitalisation | 5 jours | 2 jours |
Chambre du séjour (partagée) | Aucun respect de la part de l’autre maman qui partage la chambre (au téléphone jour et nuit) | Aucun respect de la part de l’autre maman qui partage la chambre (au téléphone jour et nuit) |
Stationnement | Gratuit pour tous | Payant pour tous |
Gynéco | Parfait | Mauvais |
Que ce soit en France ou au Québec, j’ai senti que le personnel médical n’est plus habitué aux accouchements naturels.
Quand je suis allée à mon rendez-vous avec l’anesthésiste en France, celui-ci prenait des notes directement sur sa feuille de péridurale. Je lui ai dit que je ne prendrais pas cette option et il a semblé très surpris par ma déclaration. On dirait que les mamans d’aujourd’hui croient que la péridurale existe pour leur bien et qu’elle leur est inévitable, mais on pourrait se poser la question si c’est effectivement le cas.
Au Québec, j’avais bien fait inscrire PAS DE PÉRIDURALE à mon dossier médical. Je l’avais aussi inscrit sur mon plan de naissance mais le personnel médical n’arrêtait pas de me demander : «Quand fait-on la péridurale?» Je me suis sentie très agacée, voire irritée de devoir répéter sans cesse que je refusais l’intervention.
À chacun de mes deux accouchements, quand je sentais et disais que c’était le moment de pousser, on remettait en cause mon jugement par rapport à cette péridurale ; il fallait que j’insiste.
J’écoutais mon corps, il me parlait, m’envoyait des signaux pour me dire que c’était le temps! J’ai eu l’impression que l’équipe médicale était prise au dépourvu. Avec une péridurale, c’est eux qui disent quand pousser mais dans mon cas, le maître à bord, c’était moi, ils ne contrôlaient rien! Quel capharnaüm! Les quelques secondes durant lesquelles ils ont semblé perdus me semblaient durer une éternité. Finalement, ils m’ont fait confiance et m’ont laissée pousser quand je voulais (pouvais !), et ça a très bien été.
J’essaie de conseiller aux futures mamans d’accoucher sans péridurale, que c’est plus sain pour elles, qu’à ce moment-là ,on est le plus près de son corps qu’on ne le sera jamais.
J’ai trouvé les envies de pousser magiques. Cet appel, l’appel de la vie, le moment où l’on donne la vie est un sentiment tellement fort, euphorisant, répondre à l’appel de son corps est grisant!
Beaucoup de futures mamans ont peur de la douleur ; je leur dis de passer outre, de penser à la venue future de ce bébé tant attendu. Si c’est trop dur, la péridurale est toujours envisageable, mais c’est possible d’accoucher sans ça. Le but de mon intervention est d’amener chez elles un questionnement et qu’elles comprennent que peu importe la finalité, elles auront pu prendre en compte tous les aspects, positifs et négatifs.
Le plus important, dans tout ce processus, est, selon moi, de rester sereine et à l’écoute de son corps! Il saura vous guider dans cet événement naturel.
Par Équipe Vie de Parents - 12 juin 2017
Accoucher, c’est mettre au monde un ou des enfants. C’est l’aboutissement, le dénouement de la grossesse.
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