Ce soir, je ne me suis pas sentie à la hauteur. ENCORE. Depuis quelques mois, je perds souvent (trop souvent) patience. Je ne sais pas comment te dire les choses. Je ne sais plus comment faire pour te répéter dans le calme sans cesse les mêmes consignes.
Dans le peu de temps que j’ai passé avec toi depuis la fin de la journée, j’ai dû me battre pour te sortir de la garderie après 4 tournées de câlins aux amis. Je t’ai demandé plusieurs fois de te laver les mains en rentrant dans la maison. Durant tout le souper, je t’ai répété de manger et de cesser de te lever. J’ai dû user de charme pour te convaincre de monter prendre ton bain. Me fâcher après t’avoir dit 8 fois que c’est dans le bain que l’eau va. J’ai aussi dû te courir après pour te mettre ta crème et ton pyjama. Tout ça en m’occupant aussi de ton frère.
Ça fait que quand papa est arrivé de travailler à 19h, l’heure du dodo, j’étais soulagée qu’il puisse aller te coucher. Je pourrais enfin nous faire à souper avant de faire boire le bébé.
J’avoue que, certains soirs, j’ai hâte que tu te couches pour souffler un peu. Dans mon cœur, j’ai conscience qu’à 3 ans, c’est normal que tu demandes beaucoup d’attention, mais il y a des fois ou j’ai juste pu d’énergie. Pourtant à la seconde où tu dors, je veux juste aller me coller sur toi dans ton grand lit et te regarder être si paisible et calme.
Tu es montée avec papa, sans t’obstiner, tu as brossé tes dents sans rouspéter, vous avez ri, vous aviez du plaisir. Pis j’étais jalouse. Oui, jalouse. Parce que j’en voulais, moi aussi, de ces moments de complicité, sans chicane, sans répéter inlassablement les mêmes consignes.
J’ai préparé le souper pour ton père et moi en repensant à notre soirée. J’étais pas très contente et fatiguée. Alors quand tu m’as crié un « Mamaaaaaan! » du haut de l’escalier, c’est un « QUOI !!!» impatient que tu as entendu! Et tu m’as seulement dit « T’aime plus la vie » de ta voix enjouée.
Alors non, vraiment, ce soir, je sais que je n’ai pas été à la hauteur. Tu veux seulement que je t’aime et m’occupe de toi. Je n’ai pas assuré parce que j’avais ma journée dans le corps et je n’ai pas compris que tu pousses les limites seulement pour avoir mon attention, qui depuis 2 mois, est partagée avec un mini-humain qui demande, lui aussi, pas mal de mon temps.
Ce soir, je n’ai pas été à la hauteur et je m’en excuse. Moi aussi je t’aime plus que la vie ma grande.
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