L’été et les vacances nous permettent de passer de beaux moments en famille ou entre amis, tels que des soirées au parc, un souper entre amis ou une fin semaine de camping en groupe. Cependant, lorsque survient un conflit entre enfants, on se demande souvent comment on doit agit en tant que parents.
Voici un petit scénario qui vous dit sans doute quelque chose… un enfant fait mal à un autre, les parents demandent à leur enfant de s’excuser. L’enfant crie « Excuse-moi! », tout en continuant de jouer. Pendant ce temps l’autre enfant pleure. Je vous propose ici des méthodes éducatives très simples afin d’être aidant pour votre enfant dans de telles situations.
Puisqu’on doit évidemment considérer les enfants comme de petits apprentis et éviter les étiquettes, je nommerai l’enfant qui subit « A » et l’enfant qui pose le geste « B ».
Tout d’abord, je vous conseille d’intervenir seulement si votre enfant est impliqué, à moins, évidemment, que la sécurité d’un enfant soit en jeu. Dans ce cas, on aide l’enfant qui risque d’être blessé, mais les interventions, dites éducatives, appartiennent aux parents de l’enfant.
Voici des trucs pratico-pratiques pour aider les enfants de 2 ans à 5 ans.
Je vous expose ici quatre situations assez fréquentes et le type d’intervention approprié :
On demande l’objet de désir et promet de le rendre après avoir parlé.
Peu importe le conflit, lors que deux enfants se chamaillent, on se dirige vers eux en douceur et on se place à leur hauteur. On s’adresse aux enfants avec une voix basse et calme, afin d’aider à adoucir la situation. « Je vois que vous avez besoin d’aide. Racontez-moi ce qui se passe ». Prenez le temps d’écouter les deux versions.
On encourage B à dire « Est-ce que tu peux me prêter le jouet svp ? »
On encourage A à répondre ce qu’il ressent « Tu veux lui prêter tout de suite ou quand tu auras fini de jouer? »
S’il vous est impossible de savoir qui avait le jeu, alors je vous propose un truc infaillible! Vous connaissez sans doute la comptine « ma petite vache a mal aux pattes ». Vous expliquez que votre doigt devient la queue de la vache et désignera qui aura le jouet.
On invite l’enfant qui n’a pas eu le jeu à faire la demande à l’autre « Est-ce que tu peux me le prêter quand tu auras fini? » Dites à celui qui a été désigné comme propriétaire temporaire « Quand tu auras fini donne-lui dans ses mains svp ».
Voici ici une technique qui remplace le fameux « dis : excuse-moi! »
On console A et on demande à B de dire à son ami les phrases qui suivantes, dans l’ordre :
Cette technique peut être utilisée dans beaucoup de situations, même quand de gros mots auraient été dits :
La très grande majorité du temps, après ce type d’intervention, les enfants retournent jouer ensemble. Cela permet à B de montrer son côté empathique et sensible. Il ne repart pas jouer pendant que A reste en plan avec son petit malheur. Prenez tout de même le temps d’expliquer à B ce qu’il peut faire au lieu de taper ou pousser.
On encourage A à dire « Ne me pousse pas », et on peut l’inviter à venir nous voir dans une telle situation. On explique aussi à A que certains amis ont besoin de plus d’espace, qu’il est important d’écouter lorsqu’un ami lui parle, etc. Évidemment, ajustez votre intervention selon le contexte.
On explique à A que c’est un accident. Puis on demande à B de réparer le geste afin d’aider A. Il peut enlever le sable sur ses vêtements ou bien lui donner une serviette pour s’essuyer.
On en profite pour leur apprendre le partage équitable, car ce que possède un est souvent convoitise pour l’autre. On réunit toutes les petites voitures en un gros butin, puis on nomme les enfants à tour de rôle afin qu’ils choisissent chacun une voiture et vous répétez « un à A, un à B »…
Au besoin, on montre concrètement ce qu’est un échange puis on insiste sur le mot échange, pour leur apprendre cette notion.
À noter : les enfants de 12-18 mois enlèvent les jeux des mains sans mauvaise intention, mais par convoitise. On peut alors aider un enfant plus vieux en l’invitant à aller chercher un autre jouet semblable et le donner en échange au bébé. On peut aussi lui expliquer que s’il observe le bébé patiemment, ce dernier laissera tomber le jouet, car les petits ne jouent pas longtemps avec un jouet.
Il est prouvé que les méthodes de réparation sont plus éducatives pour nos jeunes apprentis, que celles dites punitives, alors n’hésitez surtout pas à les utiliser.
Idées de réparation, en vrac :
Avec le temps et la répétition, votre enfant utilisera ces trucs tout simples par lui-même pour régler seul certaines situations. De plus, vous risquez d’entendre les autres parents dire à leur enfant que ces règles sont applicables aussi à eux.
Je vous souhaite un été rempli de beaux souvenirs!
Rédaction :
Isabelle Leclair - Éducatrice à l'enfance
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