En collaboration avec Camps Odyssée
Nous sommes en juillet 2001, j’aurais probablement répondu « non » à cette question. Je suis dans la voiture avec ma mère, ma grand-mère et ma petite sœur. J’ai peur et j’ai seulement envie de pleurer en pensant au fait que j’allais quitter les bras de ma mère pendant une semaine. Ça a été la dernière fois où je ne me suis pas empli de bonheur en pensant que j’allais au camp.
Ma grand-mère, qui connaissait bien Raoul Cloutier, a travaillé au camp Minogami comme animatrice des étés durant pendant que ma mère, son frère jumeau et sa petite sœur étaient campeurs. Mon grand-père, lui, était chauffeur durant le séjour de ses enfants. Chaque fois que ma mère me reparle de ces moments qu’elle a passés au camp à se faire des amis, porter des canots, faire des feux, je peux voir une étincelle dans ses yeux, une flamme de joie. Cette flamme, j’ai eu l’immense honneur de me la voir transmettre.
Mon premier séjour au camp fut une expérience très difficile pour moi environ 30 minutes, les 8610 autres minutes, cela a été des moments de bonheur et d’authenticité. J’ai eu la chance, après ce fameux été 2001, d’avoir été campeur encore 8 autres étés, stagiaire et membre du personnel depuis bientôt 5 ans. En plus de tout cela, ma sœur était à mes côtés tout au long de ces étés, ce qui prouve que ma mère à bien réussit à nous transmettre cette envie du camp.
Le camp pour moi, c’est, comme je l’ai mentionné plus haut, des moments de bonheur bien sûr, mais aussi des moments authentiques. La majorité des campeurs que j’ai eus dans mes groupes avaient ce discours des camps : au camp, tu peux être toi-même ! Au camp, tu peux te déguiser, tu peux chanter à tue-tête durant toute la journée, tu peux aller danser sous la pluie, tu peux te couvrir de peinture et faire des sports farfelus, tu peux inventer des jeux, tu peux faire d’un bout de papier froissé la plus belle des œuvres d’art. Tu peux être magicien, cuisinier, athlète, comédien, chanteur, humoriste, bref, tu peux être la personne que tu es vraiment, sans toute la pression sociale.
Le camp, c’est maintenant une tradition dans ma vie. Il m’a permis d’assumer pleinement la personne que je suis, il m’a permis d’orienter mon choix de carrière vers l’enseignement, il m’a permis de pleurer, de rire, de me faire des amis. Ça va bientôt faire 14 ans que je vais au camp et le nouveau défi d’animateur s’offre à moi. Encore une fois, à l’âge de 20 ans, le camp me permet de me dépasser et en plus, j’ai hâte d’aller au camp ! Et toi, as-tu hâte d’aller au camp ?
L’auteur de cet article est Félix Boulanger. Il est actuellement animateur (chef de section) des campeurs de 13-15 ans et leurs moniteurs, il fait partie d’une famille qui a intégré le camp dès ses débuts. Sa grand-mère a été animatrice (chef de section) au camp Minogami pendant que son grand-père était chauffeur pour le camp. Sa mère a été campeuse et monitrice et il a lui-même été campeur dès l’âge de 5 ans, de 2001 à 2012. Il a fait l’école de formation des moniteurs et monitrices du Québec, puis a travaillé aux cuisines. Il a été moniteur 3 ans, animateur responsable du camp de jour et animateur responsable des enfants de 12 à 15 ans et leurs moniteurs. Il étudie présentement en enseignement au secondaire.
Rédaction :
Camps Odyssée, Félix Boulanger, moniteur au camp Trois-Saumons
Mise à jour : 5 juillet 2017