Il y a de ces jours où j’ai l’impression que ça se passe ainsi seulement chez nous. Interminables jérémiades des enfants, cris, chicanes et j’en passe… Pourquoi mes enfants n’arrivent-ils jamais (ou presque) à passer une journée sans se plaindre, à en vouloir à la Terre entière pour ce qu’il leur arrive, trouver qu’ils ont trop de « ci » et pas assez de « ça »? Se pourrait-il que je ne leur aie pas transmis les bonnes valeurs? Je me sens « à côté de la track ». Je dois dire que j’écoute souvent les conversations des autres parents et j’avoue bien humblement que je suis tentée de tous les croire lorsqu’ils affirment haut et fort que leur fils a fait ceci, que leur fille a fait cela. Ils parlent de leurs succès, des efforts que leurs chérubins font, des objectifs qu’ils se fixent pour sans cesse se dépasser. Pendant ce temps, les miens font leur petite affaire sans trop se soucier des résultats. Si ça fonctionne, tant mieux. Si ça ne fonctionne pas, tant pis. Je trouve qu’ils ont l’idée d’abandon facile quand ça ne se passe pas comme ils le souhaitent.
La persévérance existe encore à ce que je sache. Cette qualité n’a pas disparu avec l’avènement du numérique! Mais parlons-en du numérique! Tout passe par là de nos jours. Nous sommes inondés de messages de toutes sortes ; nous apprenons même parfois une nouvelle avant que les personnes concernées sachent que leur histoire sera diffusée. C’est la vitesse qui l’emporte, à qui aura été le plus rapide pour annoncer la nouvelle et qui l’aura vue en premier. Une vraie compétition! C’est peut-être pour ça que mes enfants décrochent finalement, qu’ils n’ont pas envie de donner le petit « plus » nécessaire pour être « meilleur que ». Pourquoi être en compétition « avec »? Pourquoi vouloir arriver le premier? S’ils abandonnent, c’est peut-être parce qu’ils ont l’impression que tout est une compétition, qu’ils ne peuvent plus être eux-mêmes puisque seule la performance sera récompensée. A-t-on déjà vu quelqu’un recevoir une médaille pour sa dernière place?
Mais au fait, qui a décidé que cette personne ne méritait pas de recevoir les honneurs? Qui sait par où elle est passée pour réussir à terminer cet examen, ce travail ou ce concours sportif? Je ne dis pas que les premiers n’ont aucun mérite, loin de là. Ils ont sûrement travaillé fort, mais certains « derniers » aussi. Ma fille (en pleine adolescence, je dois le préciser) déteste la course. En fait, elle n’aime aucun sport (et croyez-moi, elle le dit à qui veut bien l’entendre). J’essaie, par tous les moyens possibles, de l’aider à prendre conscience de l’importance de faire de l’activité physique, de ses nombreux bienfaits pour la santé. À cet âge-là, on s’entend que ce n’est pas son sujet préféré. Elle critique chaque fois qu’elle doit courir dans ses cours d’éducation physique à l’école et que dire quand arrive le moment d’une évaluation!
Moi qui croyais qu’il n’y avait plus aucun espoir ai eu l’immense surprise d’apprendre qu’elle avait obtenu une très bonne note parce qu’elle avait réussi à courir sans s’arrêter. Elle a même décidé de s’inscrire à des ateliers d’activités physiques durant l’heure du dîner à l’école. Mes petits discours commencent peut-être à porter fruit. Elle n’aura pas de médaille pour cet exploit (qui en est vraiment un pour elle), mais au moins, elle a la satisfaction de ne pas avoir abandonné. Avec du recul, n’est-ce pas cela persévérer? Et entre vous et moi, on n’en a rien à faire dans ces moments-là des exploits du p’tit voisin ou de la p’tite voisine…
Par Clément ltée, Équipe Vie de Parents - 10 mai 2018
Ah le printemps, on vient qu’on ne sait plus comment s’habiller nous-mêmes, alors les minis… c’est pas évident.
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