Ça y est. On y est. Dans quelques heures on décolle pour Orlando, en famille. Le merveilleux monde de Disney nous attend! Ça fait des mois que c’est prévu et que chacun en rêve. Notre grande de 16 ans, notre garçon de 14 ans et la petite de 6 ans comptent les jours sur le calendrier depuis longtemps. Et, avouons-le, mon homme et moi aussi.
Voyez-vous, on n’a pas eu l’occasion de se retrouver juste en famille depuis un bon bout de temps. Aucune raison en particulier, juste la vie qui va vite, toujours plus vite : école, boulot, cours de trampoline, de danse, de gym, de guitare, de japonais (c’est même pas une blague), pratiques et matchs de hockey, réunions qui finissent tard, travaux d’équipe, fêtes d’amis, etc. Pas beaucoup de temps en famille donc. Ce qui fait qu’on met plein d’espoir dans ces 6 jours de vacances en Floride, où il devrait, en plus, comble du bonheur, faire un peu plus chaud qu’ici en plein mois de décembre.
Le vol se passe bien. On décolle un peu tard, mais on est excités, heureux, bavards. La plus petite ne tape pas trop sur les nerfs de son frère et la grande a le cœur léger. Je dévore le guide Ulysse sur Disney World – pas eu le temps avant – et mon chum réussit à récupérer un peu. Ça augure bien! On arrive à l’hôtel passé minuit, mais tout le monde s’endort vite, heureusement.
On décide de passer la première journée à Epcot. Petite déception, la température est bien en dessous des moyennes saisonnières annoncées. Mais tout le monde est de bonne humeur. Sauf que la petite a mal aux jambes. Et que notre garçon n’a pas assez dormi. Et que la grande trouve qu’il y a trop de monde dans les files d’attente. Et mon chum et moi on est agressés par la quantité effarante de quadriporteurs qui monopolisent les chemins et klaxonnent pour nous dépasser. La fatigue se fait sentir. Et on a beau être chez Walt, qui dit enfants fatigués dit aussi impatience et attitudes désagréables… menant éventuellement à un air bête de parents exaspérés. Allons, soyons honnêtes, cette première journée n’est pas tout à fait comme je l’avais espérée. C’est vrai que ça fait longtemps qu’on n’a pas été tous ensemble plus que 24 heures. C’est normal.
Le deuxième jour, il fait encore plus froid. Et plus gris. Et on est tous plus fatigués que la veille. Mais on a espoir que Magic Kingdom saura nous redonner de l’énergie! La petite a encore mal aux jambes après 10 minutes de marche. Je cours louer une poussette. C’est pas vrai qu’elle va chigner toute la journée pour qu’on la prenne. Miracle, elle retrouve son sourire en apercevant sa première princesse, Belle. Pour prendre une photo avec elle, le temps d’attente est estimé à 35 minutes. Mon garçon n’y voit aucun intérêt. Ma grande lui demande plus ou moins poliment de changer d’air, ce qui aboutit en engueulade d’ados. L’avantage de cette prise de bec c’est que ça occupe. Avant qu’on ait le temps de crier « Mickey Mouse », on a droit à une photo de famille avec Belle sur laquelle tout le monde sourit sincèrement, même mon garçon. La magie de Disney fait un peu effet, mais pas autant que je le souhaite. Le reste de la journée se résume ainsi : « Ça me tente pas », « J’ai envie de pipi », « On en a déjà vu, une princesse », « Reste poli », « Coudonc, les quadriporteurs », « J’ai faim », « Je veux pas faire ce manège-là », « J’ai envie de pipi », « C’est plate », « Prends-moi », « J’ai envie de pipi », « Respire par le nez », « J’ai soif », « Change d’air », « Y’a trop de monde ».
À la fermeture du parc, vers 23 h, on s’entasse dans la navette qui nous ramène à l’hôtel, chacun dans sa bulle, tous exténués. Tout à coup, je remarque que ma grande s’essuie les joues. Mon cœur se serre. Je l’observe discrètement du coin de l’œil. Non, j’hallucine pas : elle pleure. Je me penche vers elle et je lui demande ce qui ne va pas. Et là, c’est comme une gifle que je reçois : « Je suis déçue, maman. Ça fait des mois qu’on parle de venir ici, qu’on en rêve. Pis là, on est là, et on dirait que personne est content. On est à Disney en famille et personne est content ». Oh! Vous dire mon désarroi devant les mots si justes, si matures de ma grande. Et j’entends tout à coup toutes ces petites phrases gentilles qu’elle nous a glissées durant la journée pour essayer de nous faire sourire. Et je la vois, là, désemparée devant notre incapacité à saisir la chance qu’on a d’être ici ensemble. Je la serre dans mes bras en lui donnant totalement raison et en m’excusant comme une débutante.
Arrivés à la chambre, on fait une rencontre familiale au sommet pendant laquelle notre belle grande exprime ce qu’elle ressent. Un peu ébranlé, mon chum s’excuse à son tour, mon grand garçon aussi. La petite s’endort avant de le faire (mais on la laisse dormir pour éviter un incident diplomatique). On se promet de mieux profiter de notre séjour et de faire plus attention aux autres.
Le lendemain, il pleut. Un vrai de vrai déluge qui dure toute la journée. On met nos imperméables et on se force même pas pour s’accrocher un sourire. On a les pieds mouillés et on a froid. On s’obstine et on est parfois impatients. Mais malgré nos différences de caractères et de rythmes, d’opinions et de goûts, on réussit à passer du bon temps et à se faire rire. Parce que tout le monde fait des compromis pour que ce vivre-ensemble existe; tout le monde saisit tout à coup la chance qu’on a de partager ces moments précieux.
On est loin de passer les vacances parfaites que j’avais imaginées. Et c’est tant mieux. Parce qu’on est au cœur de l’essentiel : on est ensemble contre vents et marées. C’est ça une famille, non?
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