Le développement de l’enfant, c’est fabuleux ! Devant le déploiement progressif des différentes habiletés de l’enfant, l’émerveillement de l’adulte surgit, avec parfois des larmes aux yeux, tellement c’est beau ce qu’on observe dans ce développement continu! Essayons de retracer ici les grandes lignes de ce développement pour être encore plus en mesure de l’apprécier. Bien sûr, nous savons que chaque enfant est unique et qu’il ne s’agit pas ici de comparer les enfants entre eux, encore moins de tenter de précéder l’enfant dans les étapes qu’il franchit naturellement, en manifestant comme adulte de l’empressement ! Non! Nous sommes ici pour observer ce qui se déroule devant nos yeux de manière spontanée et organique, reconnaissant à chaque enfant son rythme propre et son unicité.
*Pour lire l’article sur la période 2-6 ans par la même auteure, c’est ici !
LES 0-2 ANS
Les petits de 0-2 ans se développent beaucoup sur le plan moteur et physique dans cette période. Ils suivent une séquence qui semble innée :
Les petits se développent aussi sur les plans social et affectif. La période de 0-2 ans est cruciale pour le développement de relations d’attachement avec les parents d’abord, ensuite avec les personnes qui prodiguent des soins au jeune enfant. Le bébé donne des signes comme quoi il a besoin de présence rassurante : pleurs, cris, mouvements de succion et ce, dès la naissance. Très tôt, il tend les bras pour se faire prendre. La sensibilité de l’adulte est ici primordiale pour permettre à l’enfant de tisser des liens de confiance avec les personnes qui en prennent soin. Interpréter correctement les besoins du poupon, bien doser le degré de stimulation offerte, offrir une présence chaleureuse sont autant d’ingrédients qui fondent l’attachement sécurisant de l’enfant qui se sent protégé, compris, aimé, réconforté, respecté, accepté inconditionnellement.
Fort de ces relations d’attachement, le petit s’aventurera peu à peu en prenant de la distance pour explorer le monde qui l’entoure et développer ainsi de nouveaux apprentissages. Le fait d’être sécure sur le plan affectif lui permet d’être curieux, de prendre des initiatives et des risques, en allant vers des expériences nouvelles. Il peut se séparer temporairement de ses parents sans pleurer. Son autonomie prend ici son assise solide. L’enfant s’engage dans le jeu avec des objets, des personnes, etc. Il revient à ses figures d’attachement quand il en ressent le besoin pour se rassurer et se consolider.
Très tôt, le petit manifeste des comportements sociaux : sourires, regards dans les yeux soutenus, toucher l’autre, démontrer des signes de tendresse et de satisfaction. L’enfant qui vieillit peut même poser des gestes altruistes en berçant un poupon en pleurs, en cherchant un mouchoir pour un bébé qui en a besoin, en donnant la suce à un enfant qui la réclame. À deux ans, le jeune enfant sait reconnaître les émotions de joie, de colère, de peur sur des visages humains. Il sait aussi exprimer ses propres émotions pour se faire comprendre des adultes qui en prennent soin.
Sur le plan des relations sociales, le petit s’intéresse à la présence d’autres enfants et semble en tirer plaisir. Toutefois, ses habiletés sociales sont encore rudimentaires et il éprouve parfois des difficultés en interagissant avec ses pairs. Partager des jouets, partager un espace, ce n’est pas toujours évident ! Taper, pousser, tirer les cheveux, mordre, peuvent refléter les maladresses de l’enfant qui n’a pas encore le vocabulaire pour se faire complètement comprendre de l’autre. Patience et compréhension aident l’adulte à orienter l’enfant vers des comportements sociaux acceptables. Bien observer les gestes de l’enfant aide aussi à comprendre son désir et son besoin. Car le corps de l’enfant « parle »! Aider l’enfant à utiliser son corps pour se faire comprendre pour dire « Non » avec un doigt, par exemple, dire « À moi » avec les bras tournés vers lui, peut faciliter les relations sociales.
Au début de la vie, le petit d’homme n’a pas conscience de lui-même comme être distinct. Il est en fusion, en symbiose avec les personnes qui en prennent soin. Toutefois, au cours des deux premières années, il en vient à distinguer son image du corps de celle des autres personnes. Quand il se regarde dans le miroir, il peut un moment donné se reconnaître, savoir qu’il touche son nez, ses oreilles, etc. Il commence ainsi à se différencier. Il se reconnaît aussi sur des photos. Le fait de mûrir l’amène vers deux ans à vivre une poussée de conscience de soi quand il s’affirme haut et fort en disant « NON! » à ce qu’on lui propose. Cette période est vraiment importante dans la prise d’autonomie de l’enfant et dans le processus qu’il vit pour devenir un individu à part entière, séparé des autres et distinct, avec sa volonté et son désir propres.
Les petits se développent sur le plan du langage. La première communication est peu verbale. Elle est constituée d’expressions faciales, de gestes, de mimiques, de gémissements, de gazouillis, de grognements, de voyelles, de pleurs, de sourires, de regards, puis de rires, d’expressions de joie, de syllabes formées de consonnes et de voyelles, de babillages. Le petit peut comprendre et utiliser le langage gestuel. Puis des mots simples sont compris et pointés du doigt avant d’être prononcés. Le jeune enfant réagit à l’appel de son nom. Il peut imiter des cris d’animaux et des sons familiers. Et le langage verbal se développe de plus en plus pour entendre des petites phrases de deux mots avant que l’enfant énonce des phrases de plusieurs mots. Quelle merveille !!!
Les petits se développent sur le plan cognitif. Le jeune enfant peut fixer le regard sur des visages connus et réagir. Il peut reconnaître des personnes et des objets familiers, lire les émotions sur le visage des gens. Il peut avoir une compréhension viscérale de ce que les autres ressentent et imaginer ou non leur point de vue. Ces habiletés font partie des habiletés de base de socialisation. Il commence à comprendre graduellement que les objets existent encore, même s’ils sont cachés; ce qu’on appelle « la permanence de l’objet ». Une tendance à se centrer sur son propre point de vue est observable mais l’enfant peut aussi démontrer de fortes capacités à comprendre ce que les autres ressentent. Le jeune enfant est avant tout un être sociable malgré un certain égocentrisme cognitif. En maturant, il s’intéresse aux jeux de « faire semblant » et aux jeux d’imitation. Il imite des sons et des gestes. Le jeu symbolique commence à être expérimenté. Les jeux de cou-cou prennent une place importante durant cette période de la vie du jeune enfant.
Par Jocelyne Petit, Docteure en Sciences de l’Éducation
Références
Kathleen Stassen Berger, adaptation de Marie Luth Des Lierres, Psychologie du développement, Éditions Modulo, 2000
Helen Bee, Denise Boyd, adaptation française de François Gosselin, Les âges de la vie, 3 e édition, Éditions Erpi, 2008
FSSS CSN, Le portrait évolutif de l’enfant, production syndicale, 2020
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