La vie fait bien les choses…
Lorsque j’ai appris que j’étais enceinte, plusieurs émotions différentes m’ont envahie. J’étais contente, bien sûr, puisque cette première grossesse était désirée. Par contre, immédiatement les doutes se sont installés. Je me demandais si j’avais fait la bonne chose, si j’allais être capable de m’occuper de mon bébé, s’il allait me rester du temps libre, si les sorties en amoureux étaient maintenant choses du passé, etc. Une grande peur s’est également installée. En tout début de grossesse, je redoutais l’accouchement. De nature très pudique, j’avais peur d’être inconfortable devant les médecins et infirmières et comme toutes les femmes qui vivent une première grossesse, j’avais peur d’avoir mal.
Somme toute, ma grossesse s’est bien déroulée mis à part quelques brûlements d’estomac. La grossesse parfaite quoi! La seule déception pour moi a été de ne pas sentir ma fille bouger. J’avais le placenta placé à l’avant, ce qui m’empêchait de sentir ses mouvements. Chaque visite chez le médecin me confirmait tout de même qu’elle évoluait bien et était en santé!
Moralement, j’avais des bonnes et des moins bonnes journées. Parfois je me sentais belle et épanouie et à d’autres moments, je n’étais plus sûre de vouloir un enfant et je redoutais le moment de la naissance. Dans ces moments-là, je me sentais extrêmement coupable d’avoir de telles pensées et je craignais que mon bébé ressente ce que je vivais intérieurement. Heureusement, mon conjoint était présent et me rassurait chaque fois que j’en avais besoin!
J’ai terminé le travail un mois avant ma date prévue d’accouchement. Je voulais préparer tranquillement de la nourriture en vue des premiers jours avec bébé à la maison. Je voulais faire le ménage de mon petit nid pour que ce soit douillet en revenant de l’hôpital. Ah oui, et le plus important, je devais finir ma valise pour l’hôpital. Rien ne se passe réellement comme on le prévoit!
Le matin du 28 septembre 2012, à 37 semaines de grossesse exactement, je me lève avec un petit mal de ventre. En début d’après-midi, ce mal étant toujours présent, je décide d’appeler à la maternité. Ils me conseillent de prendre un bain et me coucher sur le côté gauche. Si ça ne fonctionne pas, je dois me rendre à l’hôpital. Finalement, bébé décide que c’est l’heure!
Une fois à l’hôpital, on m’installe pour m’examiner et prendre les signes vitaux du bébé. Constat affolant: le cœur n’est pas régulier et ralentit par moments! La panique s’installe dans la chambre! Je vois des gens qui courent partout, on regarde à combien je suis dilatée, on m’installe un soluté de peine et de misère, on me met le masque à oxygène et j’entends quelqu’un dire au téléphone: «Préparez la salle d’opération!» On me dit qu’ils n’ont pas le temps de me donner l’épidurale, le bébé ne va pas bien, on doit aller en césarienne d’urgence et m’endormir. Je signe donc le consentement en pleurant à chaudes larmes. Je n’aurais jamais imaginé que mon accouchement se déroulerait ainsi. Je suis entrée dans la salle d’opération et, le noir total. Ma belle Emma est née à 17h48. Je me suis réveillée vers 19h00 avec une douleur atroce. J’ai dû attendre une heure avant de monter à ma chambre. Vers 20h00, mon conjoint a déposé MA fille dans mes bras. Cette vague d’amour ressentie à cet instant précis, ça ne se décrit pas!
En définitive, toutes les peurs vécues durant ma grossesse se sont envolées dès la seconde où j’ai vu ma fille! Et concernant l’accouchement dont j’avais tellement peur, eh bien, je dormais!
Comme quoi la vie fait bien les choses!
Par Jennifer Galigrasseuil - 28 juin 2017
La plupart des hôpitaux et maisons de naissance proposent aujourd’hui la possibilité aux parents d’accueillir leur enfant de la manière
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