Je me souviens encore de ce mélange de joie et de peur. Enfin, notre rêve se réalisait. Nous avions tellement d’espoir en toi, tellement d’émotions en nous, j’aurais tant aimé que tu restes, que tu fasses ton petit bout de chemin avec nous. J’aurais aimé que tu sois là plus que quelques semaines. J’aurais aimé que tu ne me détruises pas le cœur lors de ton départ. Je me souviens de toute cette gamme d’émotions que j’ai ressentie quand j’ai vu les deux lignes sur ce petit bâton. J’étais si heureuse, mais quelque chose au fond de moi sonnait l’alarme. Peut-être un pressentiment, peut-être une crainte enfouie, car je savais que c’était possible. Je ne voulais pas y croire, je ne voulais pas me l’avouer, mais je savais que c’était le début de la fin.
Il y avait quelque chose au fond de moi qui me retenait d’en parler et d’avoir cette joie et cette tranquillité d’esprit que j’aurais dû avoir. Je ne pourrais dire pourquoi, mais je savais que je ne te porterais pas jusqu’à la fin, que tu quitterais nos vies beaucoup trop tôt. J’ai eu beau me convaincre de toutes les façons possibles, de me dire que tu n’aurais pas survécu, que tu aurais été malade, que quelque chose de grave te serait arrivé. Que finalement nous n’étions pas prêts. Mais la vérité, c’est que ça va toujours me faire mal, j’aurai toujours de la peine de penser que je ne te verrai jamais grandir, de me demander si mon feeling était le bon et que tu aurais été notre petite fille. Parfois je me demande si j’aurais pu faire quelque chose différemment. Est-ce que j’aurais pu te garder, te sauver ? Chaque jour, tu me manques. Je ne t’oublierai jamais. J’aurai toujours une place pour toi dans mon cœur, tu as laissé ta trace dans ma vie, tu as mis mes espoirs, mes doutes et mes convictions à l’épreuve. Tu m’as donné le goût de vivre cette expérience-là pour de vrai, tu m’as permis de croire que c’était possible, qu’un jour j’arriverais à être maman. Je suis sûre que tu aurais été une petite fille formidable. Une grande sœur parfaite. Mais, en ce moment, mon cœur a mal, mal de me dire que tu aurais un an et demi maintenant, que tu aurais été notre premier enfant officiel et que tu nous as glissé entre les doigts. J’ai mal, mon cœur de maman a mal. Parce que j’y ai cru moi. Parce que je te voulais, je te désirais tellement.
Pardonne-moi mon bébé-ange, les larmes coulent encore quand je pense à toi, j’ai encore le cœur gros de me dire qu’on ne te connaîtra jamais, qu’on ne saura jamais quel genre d’enfant tu aurais été. Je ne te verrai jamais grandir, j’ai dû te dire adieux avant même de te rencontrer. Tu seras toujours mon premier bébé. Je t’aime et jamais je ne pourrai t’oublier. Ça me ronge encore par en dedans, je me demande souvent ce que j’aurais pu changer. Je n’étais pas prête à te dire au revoir, comme tu n’étais pas prête à nous rencontrer. Je ne t’en veux pas d’être partie si tôt, j’espère qu’un jour nos chemins se croiseront à nouveau.
Par Équipe Vie de Parents - 21 juillet 2017
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