Réussir. Réussir sa vie. Sa vie professionnelle. Sa vie amoureuse. Sa vie de famille. Et surtout, réussir sa maternité. Car s’il est bien un échec ultime, c’est celui d’échouer en tant que mère. Arriver à la conclusion pathétique que, comme maman, tu es passée à côté. Tu as loupé quelque chose. Tu n’as pas été là quand il le fallait, avec les bons mots. Le cauchemar récurrent d’avoir échappé le ballon.
Donc, on s’attelle, on y va à fond, on met toute la sauce, pour ne pas que cela arrive, pour n’avoir rien à se reprocher, pour être la mère de l’année. On s’accroche aux critères véhiculés par la société actuelle pour évaluer notre valeur maternelle, pour être une cheffe de famille performante, pour avoir une étoile dans son cahier. Mais quels sont donc ces critères sur lesquels on se base pour évaluer notre qualité maternelle? Voici ceux que j’ai scientifiquement identifiés au cours de mes neuf années de maman…
Critère de réussite de maternité #1 : accoucher de façon naturelle
Oui, accoucher à la maison avec une sage-femme, comme dans le temps, est essentiel pour bien débuter sa vie de maman. Non mais, sérieusement, qui souhaite extirper son être de la chair d’une maman bourrée de produits chimiques? Aussi bien signer son arrêt de mort tout de suite. Qu’on donne la chance à nos enfants de naître exempts de toute toxicité! Accoucher naturellement, pour une expérience plus humaine de la délivrance. Laisser venir la douleur à soi, l’accueillir comme une vieille amie, l’aimer, ne faire qu’un avec elle. Surtout, se détendre. Dire oui à la vie. Au pays des merveilles. Loin des hôpitaux, des médecins et des méchantes épidurales. « Ça s’est bien passé, la maman et le bébé vont bien. Un garçon de 7 ½ livres. Pas d’épidurale. » QUOI?!?!!!! Mais depuis quand au juste est-ce une information pertinente à transmettre? Pas d’épidurale égale réussir son accouchement, avec épidurale égale rater son accouchement… une épidurale égale ne plus avoir le contrôle sur soi et s’abandonner à la médecine moderne? Ça part bien mal un petit dans la vie ça. Juste rappeler qu’à l’époque à laquelle toutes les femmes accouchaient de façon naturelle, c’est-à-dire jusqu’au début des années 1900, le taux de mortalité des femmes en couche et des bébés était beaucoup plus élevé.
Critère de réussite de maternité #2 : faire des purées (et tout le reste ensuite…) maison
Aïe! Aïe! Aïe! On ne va pas empoisonner nos petits trésors avec de la bouillie commerciale. Allez! Go! Go! Go! On épluche des carottes et on sort le malaxeur! Pas dormi de la nuit? Pas encore dîné à 2h de l’après-midi? Tututut, pas d’excuse, allez, on malaxe, on malaxe, on malaxe! Il en va de la santé et du bien-être d’un tout petit bébé fragile et vulnérable. Après tout, qui sait, peut-être que dans quelques années on va découvrir que la purée de pois commerciale est à l’origine des principaux types de cancer du cerveau.
Critère de réussite de maternité #3 : ne pas arrêter de vivre parce qu’on a un bébé
Il faut faire comme si rien n’avait changé, même si tout est tellement différent. Continuer l’entraînement. Continuer les sorties. Traîner bébé partout, allez hop, au restaurant, dans les festivals, en voyage. Continuer d’avoir une maison propre. Au diable les cernes et la petite paupière qui ferme toute seule, on dormira dans la prochaine décennie!
Critère de réussite de maternité #4 : avoir des enfants performants
Car une des façons d’évaluer un parent, c’est en comptabilisant les accomplissements de ses enfants. Il va donc de soi que pour réussir sa maternité, il faut avoir des enfants qui réussissent. Une réussite sportive et/ou artistique en plus d’une réussite académique. Il faut également avoir des enfants performants côté discipline et savoir-vivre. Ça prend un enfant qui n’hésite pas à embrasser matante chose qui ne sent pas bon, qui dit toujours merci et s’il vous plaît et qui demande la permission avant de sortir de table.
Critère de réussite de maternité #5 : être à la mode
Cododo (pas pour tout de suite la chambre de bébé peinturée en trois couleurs), portage (pas question de laisser bébé seul dans une poussette pleine de plastique dépourvue de chaleur humaine), langage signé (pour que bébé parle encore plus vite), couches lavables (ce n’est pas parce qu’on a un bébé qu’on a le droit de polluer). Oui, il faut être de son temps.
Ouf!
Et si on laissait chaque maman trouver ce qui convient à elle et à ses enfants? Et si on laissait nos jugements nous glisser tout doucement des mains?
Par Marie-Claude Petit, Privé : En avant les Filles! - 23 octobre 2017
… je vous offre, ici, avec une pointe d’humour, mon top 10 des meilleurs conseils de maman quand bébé est
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