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Les relations fraternelles chez les 0-5 ans
Lorsque vous avez décidé d’avoir un deuxième (troisième, quatrième, etc…) enfant, vous aviez probablement qu’une chose en tête, soit de partager tout l’amour que vous avez à offrir. Mais saviez-vous à ce moment-là que vous étiez en train d’offrir à votre premier enfant des occasions de développement différentes? Voici donc quelques informations sur la relation entre les enfants d’âge préscolaire d’une même famille.
Plusieurs facteurs influencent le type de relation qui se développera entre les membres de la fratrie. Le sexe des enfants, la position de chacun (aîné, cadet), l’écart d’âge entre eux ainsi que les caractéristiques individuelles de chacun des enfants (tempérament) vont moduler le type d’interactions qui a cours entre les enfants. À l’âge préscolaire, on remarque peu de variations en fonction du sexe de l’enfant puisque, pour eux, cela importe peu. Ce sont surtout l’écart d’âge et les caractéristiques individuelles qui sont prédominantes.
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L’arrivée d’un enfant dans une famille a un impact considérable sur les autres enfants déjà présents. Lorsque l’écart d’âge est petit, l’aîné peut facilement se sentir rejeté par ses parents et peut développer un sentiment de jalousie envers le bébé. Cette situation est plus à risque de survenir lorsque l’enfant est très jeune et qu’il ne peut pas comprendre le contexte dans lequel il se trouve. La situation peut devenir problématique si l’aîné doit modifier son comportement pour attirer l’attention de ses parents, ce qui confirme pour lui la nécessité d’être en compétition avec sa fratrie.
Pour le bien-être de l’aîné et pour le développement d’une bonne relation entre les membres de la fratrie, il est important de préparer l’arrivée du nouveau bébé.
- Inclure l’aîné lorsque vous devez prendre soin du bébé (apporter la couche, apporter un vêtement, jeter la couche, donner le biberon, etc.
- Prévoyez des moments à passer seuls avec votre aîné, en alternance, ou encore demandez aux visiteurs des premières semaines de porter une attention particulière à l’aîné lorsqu’ils viendront vous voir.
- Conservez pour l’aîné une certaine routine pour éviter de trop modifier ses habitudes et ainsi augmenter son sentiment d’insécurité.
Lorsque la transition est complétée et que tous les membres de la famille ont pris leurs aises, on peut assister au développement graduel d’une relation de fratrie. Le contexte de la fratrie est particulier, même s’il est considéré comme «normal». Les enfants qui ont des frères ou sœurs sont exposés plus rapidement à certaines situations qui leur permettent de pratiquer des habiletés, notamment au niveau social et affectif. Ils tendent donc à se développer plus rapidement. Voici quelques éléments qui peuvent être favorisés par l’interaction fraternelle:
- Attendre son tour, partager, interagir avec d’autres enfants de manière délicate.
- Apprendre à gérer ses émotions, par exemple la colère lorsque maman n’est pas disponible, la jalousie lorsque le bébé obtient quelque chose en premier, etc.
- Développer certaines habiletés motrices ou langagière pour imiter l’aîné et devenir autonome plus rapidement. On voit souvent des enfants qui marchent plus jeunes ou qui parlent plus tôt que leur aîné.
Dans l’optique où les relations frères/sœurs permettent des occasions d’apprentissage importants, ils créent également des sources de conflits non-négligeables. Ainsi, il est suggéré d’utiliser les contextes naturels de la relation de fratrie pour bonifier les apprentissages des enfants.
- Travailler la gestion des émotions en nommant l’émotion ressentie et en expliquant la situation. Même chez les plus jeunes, il n’est jamais trop tôt pour dire les choses simplement. Par exemple : «Je comprend que tu es fâché, mais c’est ton frère qui jouet avec la voiture. Tu dois attendre».
- Travailler la notion de partage et de tour de rôle lorsque les enfants veulent le même jouet. Utilisez un outil visuel (minuteur, sablier) pour faciliter la compréhension de la notion du temps.
- Mettre l’accent sur l’entraide et le sentiment d’empathie, par exemple lorsqu’un des enfants se fait mal ou qu’il a besoin d’aide pour prendre quelque chose.
Les relations harmonieuses entre les membres d’une fratrie ne sont pas garanties. Il existe tellement de facteurs qui agissent sur l’établissement de ces relations. Ayez confiance en votre jugement et sachez tirer le meilleur de chacune des interactions qui se produisent entre vos enfants. Après tout, il s’agit là de la base sur laquelle ils développeront leur identité personnelle et le reste de leur habiletés sociales!