Lorsque l’enfant atteint l’âge de 2 ans, son cerveau est encore en plein développement. Il possède moins de myéline, ce qui permet au cerveau de gérer les informations rapidement et efficacement. Comme le cerveau de l’enfant en possède moins à cet âge, celui-ci gère moins efficacement les informations qu’il reçoit. De plus, à cet âge, les connexions du cerveau n’ont pas encore toutes été finalisées. L’enfant possède des milliards de neurones, mais le cerveau, à force d’être utilisé, va «sélectionner» quelles connections développer, quelles connections conserver et quelles connections ne pas garder (car pas suffisamment utilisées). Le cerveau de l’enfant est donc encore en train de faire «le ménage», c’est pourquoi la plupart des attitudes de l’enfant de 2 ans peuvent s’expliquer par l’immaturité de son cerveau. Par exemple, faisant face à de nombreux stimuli, le cerveau de l’enfant ne peut pas gérer toutes les informations / émotions : c’est alors que pour affronter une situation particulière, l’enfant a besoin de relâcher la pression, en criant ou en courant par exemple, pour maintenir son cerveau occupé vers une seule (et donc simple) action, vous penserez alors que c’est ÇA, le terrible two. Il est donc souhaitable de proposer une tâche spécifique à l’enfant afin de maintenir son cerveau focalisé et occupé vers cette seule tâche (par exemple, lui demander de repérer tous les objets d’une certaine couleur lorsque vous faites votre épicerie, ou vous aider à mettre les objets dans le panier.
Il est important d’anticiper et de décomposer les demandes que l’on fait à notre enfant : «Il est l’heure de partir» devient donc «Dans 5 minutes, il faudra arrêter de jouer, mettre ton manteau tes souliers et partir». Pensez également à créer un contact visuel lors de vos requêtes. Le cerveau de votre enfant peut littéralement ne pas vous entendre si celui-ci ne vous regarde pas. Pour vous assurer que votre enfant vous a entendu, n’hésitez pas à lui poser une question fermée : «Que fait-on dans 5 minutes?» ou à lui demander de répéter la consigne.
Puisque l’enfant de 2 ans n’a pas encore atteint son plein potentiel de vocabulaire, cela peut être très frustrant pour lui de ne pas parvenir à exprimer ce qu’il souhaite dire ou ce qu’il ressent. Aidez-le à mettre des mots sur ce qu’il fait, sur ses émotions, son ressenti, pour l’aider à construire son vocabulaire non seulement pour les objets mais aussi pour les ressentis. Par exemple s’il fait une crise alors qu’il n’arrive pas à attraper quelque chose ou à exécuter un jeu, vous pouvez lui dire : «Tu es en colère car tu ne parviens pas à faire ce que tu souhaites?». Il peut arriver que l’enfant tape ou morde pour exprimer sa colère ou sa frustration, là encore il sera important que vous l’aidiez à exprimer et nommer ses émotions.
Lors de cette période plus que jamais, l’enfant a besoin de structure et de limites, mais il faut «choisir ses batailles». Le choix de ces batailles est personnel. Par exemple, on ne négocie peut-être pas sur l’heure du coucher, mais on peut le laisser choisir son pyjama ou son toutou pour la nuit. Dans tous les cas, il est plus facile de lui laisser le choix entre deux options, plutôt qu’une question ouverte. Par exemple, plutôt que de lui dire : «Mets tes souliers» (on risque de se faire répondre «non»), proposez-lui plutôt : «Veux-tu mettre les souliers bleus ou les souliers rouges?». Cela permet à l’enfant d’affirmer ses choix et son identité.
Pour éviter le «NON» constant, pensez à la façon dont vous vous exprimez avec lui. Est-ce que vous lui dites «non» dès qu’il s’approche de quelque chose de fragile? Puisqu’on souhaite aider notre enfant dans son autonomie mais pas le mettre en danger, peut-être voudrez-vous retirer de sa portée ce à quoi vous tenez ou qui pourrait être dangereux pour lui permettre d’explorer et ainsi limiter votre «non»? De même, soyez attentif à la façon dont vous formulez les choses. Comme le cerveau ne retient pas la négation, plutôt que de lui demander de «ne pas faire», pensez à une façon de reformuler en positif (par exemple : «N’ouvre pas ce tiroir» devient «Laisse ce tiroir fermé»).
La position de Montessori sur le «Terrible 2»
Maria Montessori ne propose pas d’emblée la phase du «Terrible 2» différemment des autres phases. Il est donc possible de garder en vue les grands principes de sa pédagogie qui vont dans le sens décrit ci-dessous :
Maria Montessori recommande aussi d’«arrêter le petit diable», ou de mettre fin à toute attitude qui ne conduit pas à un développement positif (par exemple jeter des objets de façon répétitive pour manifester une frustration. PAS pour tester la gravité).
Dans ce cas il convient plutôt de :
Le rediriger vers une autre activité qui captera son attention et l’aidera à se développer dans le positif. Là encore on peut lui laisser le choix entre deux activités pour soutenir sa quête d’indépendance : une qui soutient le besoin exprimé par le comportement que l’on souhaite canaliser (jeter un ballon dans un panier de basketball) ou au contraire une activité posée pour favoriser le retour au calme.
Par Mélissa Robitaille - 13 août 2020
Lorsque les enfants entrent dans la période du Terrible 2, beaucoup de parents se remettent en question.
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