Retour à la maison après une césarienne

Au Québec, les césariennes représentent en moyenne 24,9 % des accouchements en 2015-2016 et ce chiffre est en progression depuis 5 ans¹. Il est donc particulièrement important pour les parents qui vivent cette opération de savoir comment se déroulent les suites.

A l’hôpital

Après une césarienne, les parents vont rester en moyenne pendant 72h à l’hôpital. Cela peut varier selon l’établissement, certains offrant même la possibilité de sortir au bout de 48h si l’état de la maman et du bébé le permet. Quelques heures après l’opération, la mère pourra effectuer un premier lever et quelques pas, accompagnée d’une infirmière. Pendant les 24h premières heures, il est indispensable que la maman soit accompagnée de quelqu’un qui l’aidera à s’occuper de bébé.

Dans le cadre de l’hôpital, les parents peuvent se sentir rassurés par le fait d’être entourés des équipes médicales qui peuvent répondre à leurs questions, vérifier les suites médicales de l’opération et les aider de façon pratique dans leur quotidien.

A la maison, les premiers jours

Une fois de retour à la maison, l’équipe médical n’est plus présente pour répondre aux besoins ou aux questions des parents. Il est donc important que la maman soit entourée d’une ou de plusieurs personnes pour l’aider dans son quotidien et la soutenir psychologiquement.

Dépendamment de la durée du séjour à l’hôpital, la maman aura encore des agrafes ou un pansement de rapprochement, lesquels peuvent être retirés par la maman elle-même au bout de quelques jours. Il est primordial de bien se laver et sécher les mains avant tout contact avec la cicatrice afin d’éviter les risques d’infection. Sous la douche, ne pas frotter la cicatrice et après la douche, bien sécher la plaie en tapotant doucement à l’aide d’une serviette.

Les sensations liées à la cicatrice peuvent durer plusieurs jours voire semaines. À ce moment-là, la maman continue d’avoir des saignements et il se peut qu’elle doive être supplémentée en fer afin d’éviter les carences. Il convient donc de bien surveiller les signes de fatigue et de prendre soin de son alimentation. Il est important d’utiliser des serviettes hygiéniques pour absorber les saignements et non des tampons ou des coupes menstruelles pendant les semaines qui suivent l’accouchement.

Par la suite

Les saignements et les sensations de tiraillement peuvent subsister. Les saignements habituellement disparaissent en 4 à 6 semaines. S’ils s’accompagnent de fièvre, de couleur ou d’odeur inhabituelle ou d’abondance plus importante, il ne faut pas hésiter à se rendre à l’hôpital.

Après quelques semaines, il est recommandé à la maman de masser sa cicatrice avec une huile de préférence végétale comme l’huile de tournesol, d’amande douce ou de canola afin de favoriser la cicatrisation et d’assouplir les tissus en effectuant de petits cercles².

On attendra préférentiellement ces 4 à 6 semaines avant de recommencer à prendre des bains, aller à la piscine, avoir des rapports sexuels ou faire du sport. C’est à ce moment là qu’il sera aussi intéressant de considérer faire une rééducation du périnée. En effet, la rééducation périnéale vise à rétablir une tonicité du périnée qui a été endommagée notamment par le poids du bébé durant les 9 mois de   celui-ci passé dans l’utérus³. Par conséquent même les mères n’ayant pas accouché vaginalement peuvent en retirer des bénéfices. La rééducation abdominale peut également être envisager^4,5. Attention cependant à rester à l’écoute de son corps et ne pas entamer ce processus trop tôt. Le corps a besoin de temps pour reprendre se remettre d’un accouchement qu’il soit vaginal ou par césarienne.

Et le bien être psychologique ?

Dépendamment des conditions dans lesquelles la césarienne a été effectuée (programmée, urgence plus ou moins grande) et des désirs des parents de pouvoir vivre un accouchement vaginal, certains parents peuvent se sentir déstabilisés à la suite de la césarienne. Il est important de pouvoir parler librement de cette expérience avec les amis, la famille et bien sûr le partenaire, mais aussi ne pas hésiter à en reparler avec des professionnels : le personnel de l’hôpital peut aider à récupérer, à relire et interpréter le dossier médical ou encore une accompagnante à la naissance pourra soutenir et donner un éclairage différent sur les évènements.

Sources :

1. http://www.journaldemontreal.com/2016/11/19/six-hopitaux-enregistrent-des-taux-de-plus-de-30
2. http://www.chumontreal.qc.ca/sites/default/files/documents/Votre_sante/PDF/33_4005064prendresoindesoilespremiersjoursapresunecesarienne_27_fin_2012-10-12.pdf
3. https://www.perineeshop.com/blog/index/billet/5185_accouchement-cesarienne
4. http://www.chumontreal.qc.ca/sites/default/files//documents/Votre_sante/PDF/136-1-comment-renforcer-ses-abdominaux-apres-laccouchement.pdf
5. http://www.chumontreal.qc.ca/sites/default/files//documents/CDN/Doc/physiotherapiepostnatale.pdf

Rédaction : Audrey Chemin - Accompagnante périnatale
Mise à jour : 16 juin 2017

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