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Bisous ou pas de bisous? Là est la question!
Socialement, nous reproduisons certaines habitudes sans trop nous poser de questions, comme celle que nous avons d’embrasser les gens. Embrasser notre entourage est ancré dans nos habitudes, nous pourrions même dire que c’est inscrit dans nos mœurs. De fil en aiguille, nous inculquons cette manie à nos enfants. Il est simplement question d’un acte de politesse ou encore d’une marque de reconnaissance. Mais, à l’ère du consentement, que faire, justement, avec cette habitude?
Peu importe de quel ordre il relève, il est important de définir ce qu’est le consentement. En fait, ce mot signifie qu’il faut donner son accord à une action. Lorsque nous demandons aux enfants d’embrasser parrain, marraine ou tout autre adulte et que ces derniers refusent, il va de soi qu’ils n’ont pas donné leur consentement. Alors, pourquoi insister ou marchander ledit bisou? Lorsque l’enfant se prononce sur son intention, il s’affirme dans ses limites personnelles. Ce type de situation peut sembler banal, mais elle forme la personnalité de l’enfant et tisse peu à peu les liens de sa confiance en lui, puisqu’il faut beaucoup de confiance pour affirmer son désaccord, et ce, peu importe la situation. Comme adulte, nous devons faire preuve de cohérence entre notre discours et les demandes faites aux enfants. Tout parent espère que son enfant ait en lui tout ce qu’il lui faut pour se protéger contre les abus, qu’il soit en mesure de se protéger face à une situation qui le met en danger. Alors apprendre à l’enfant à respecter ses limites offre inévitablement une belle base en matière de prévention. Un enfant à qui on demande d’embrasser contre son gré son parent ou encore un autre adulte de ne deviendra pas automatiquement une victime, mais il a assurément une clé en moins dans son coffre à outils.
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Passer en mode solution
On ne se le cachera pas, lorsque nous endossons une telle demande, nous le faisons pour deux raisons.
- Acheter la paix avec l’autre adulte
- Prouver que notre enfant est bien élevé
Nous oublions tout simplement que nous sommes le parent et l’expert de notre petit. Alors, bien que l’autre adulte peut manifester son agacement face à un refus, ce dernier n’a pas autorité sur notre enfant. Il est par contre de notre ressort d’apprendre à l’enfant à manifester adéquatement son désaccord et de déterminer des alternatives possibles pour exprimer gratitude ou politesse face à l’adulte. Offrir bisous soufflés, un signe de la main ou encore un dessin sont quelques exemples possibles à mettre de l’avant. Puis, si la situation soulève les passions, sachez que vous n’êtes pas tenus de vous justifier, car ce choix relève de votre famille immédiate. Sans donner de pouvoir à la situation, vous n’avez qu’à vous adresser directement à l’enfant : « Mon cœur, tu n’es pas obligé d’embrasser Mamie, mais tu dois par contre la remercier pour le cadeau qu’elle vient de t’offrir » ou encore « Il se peut que tu sois gêné de voir tante Marie, il y a longtemps que nous l’avons vu, prend ton temps et quand tu seras prête, tu viendras t’asseoir près d’elle ». Ainsi, vous offrez votre soutien à votre enfant, et ce dernier sait que vous avez compris son malaise et les raisons de ce dernier. D’ordre général, il sera difficile pour celui qui demande à être embrassé d’argumenter. Advenant le cas contraire, ne sommez pas votre enfant de s’adapter et d’aller contre son gré, sinon il retiendra qu’insister égale obtenir ce qu’on désire.
Qu’elles soient de nature amoureuse ou amicale, les marques d’affection devraient être réservées pour les gens qui ont une grande importance pour nous. À l’ère des relations instantanées, il est important d’inculquer cette valeur à nos enfants.
Geneviève Harvey-Miville, T.E.S, coach familial