BLOGUE
Affronter la rentrée en CPE
J’angoisse. Depuis que nous avons tourné la page du calendrier sur le mois d’août, je suis nerveuse et tourmentée. Ma fille unique fera sa grande rentrée en CPE dans quelques jours et je n’en ai pas envie du tout.
Je savais que ce moment allait arriver, mais j’aurais aimé qu’il soit dans plusieurs mois encore. Je ne me sens pas prête. J’ai peur qu’elle soit triste les premiers jours, je crains qu’elle s’ennuie de sa famille, j’espère qu’elle sera appréciée et comprise. Plein de pensées remplissent ma tête et celle de faire la bonne chose ou non revient sans arrêt.
Je veux le meilleur pour elle et comme tous les parents, je souhaiterais que son parcours soit facile et sans embûche. Pour la première fois, elle devra apprendre à se débrouiller par elle-même, sans l’aide des gens qui l’entourent depuis sa naissance. Dans ma tête de maman, je suis convaincue qu’elle y arrivera, mais dans mon cœur c’est une toute autre histoire. Je voudrais la garder avec moi, la protéger de tout. Je sais pertinemment que je dois la laisser exister loin de moi, qu’elle deviendra plus forte, confiante, mais je trouve cela vraiment très difficile. Je suis une maman couveuse, ma fille est mon trésor et la laisser à son premier matin sera pour moi toute une épreuve.
Publicité
Étant éducatrice à l’enfance moi-même, je tente de me convaincre que tout finira par bien aller. Je sais ce par quoi elle va passer, mais au fond de moi, j’aimerais pouvoir lui éviter la période d’intégration pendant laquelle elle se sentira inconfortable. Je souhaite aussi me tromper. Il est possible que ma fille adore son quotidien en CPE et que la transition se fasse sans tracas. Il reste tout de même une partie de moi qui voit son bébé grandir et ça me chamboule.
Être une mère n’est pas un rôle facile à jouer. Ce matin-là, je devrai contenir mes émotions et insuffler toute la force possible à ma fille pour lui donner des ailes. Pour qu’elle découvre le monde à travers ses propres expériences, pour qu’elle bâtisse son estime d’elle-même, pour qu’elle forge sa personnalité un peu plus chaque jour. Je devrai agir comme j’ai conseillé les parents à travers les années. C’est fou comment le dire est une chose et le faire en est une autre. En ce moment, je ne sais pas comment je vais y arriver, mais je sais que je le ferai pour elle.
Ce matin-là, je confierai ce que j’ai de plus précieux à une collègue, je quitterai vers mon travail en comptant le nombre d’heures avant de retrouver mon bébé et je pleurerai probablement seule dans ma voiture avant de rentrer au bureau. Ce matin-là, j’y arriverai! À tous ceux et celles qui vivront pareille situation, je vous souhaite une rentrée douce et respectueuse de vos besoins et de ceux de vos enfants. Bientôt, ce deviendra une belle histoire à raconter et des souvenirs heureux à se remémorer. En attendant, donnons-nous le droit d’avoir le cœur tout barbouillé.
Bonne rentrée chers parents!
Rédaction :
Petite Marie
Mise à jour : 14 août 2018
Partagez cet article