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Parfaits dans leurs imperfections
Nos jeunes vivent dans un monde où les exigences sont de plus en plus nombreuses, que ce soit de manière directe (notes de passage) ou indirecte (standards de beauté). Anxiété de performance, troubles alimentaires, phobie sociale, intimidation… Comment se fait-il qu’un être aussi imparfait que l’humain puisse exiger autant de perfection? Aurions-nous oublié que notre nature : sensible, émotionnelle, affective, fait de nous des êtres imparfaits? Mana, clinique d’intervention jeunesse, vous donne ici quelques pistes de réflexions pour éviter certains pièges.
Pression sociale et compagnie
Nous vivons maintenant dans un monde en quête de perfection. Nous utilisons des correcteurs automatiques pour bien écrire, nous retouchons nos photos à l’aide de filtres et nous refusons d’acheter des aliments qui ne reluisent pas comme un sou neuf. Et quand ça ne vient pas de nous, la pression vient de l’extérieur : les lunchs considérés comme non nutritifs entraînent des mots aux parents et les règles du camp de jour t’obligent à acheter des crèmes solaires à 30$ la bouteille!
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Nos exigences envers les autres ont augmenté en même temps que nos exigences envers nous-mêmes. Ainsi, nous n’acceptons plus d’être le parent qui envoie son enfant avec des mitaines dépareillées et jugeons le parent qui n’offre pas de cadeau au prof. On se soucie plus que jamais de l’opinion des autres et en retour, on est de plus en plus sévère envers les autres.
L’effet miroir
Même si nos intentions sont des plus légitimes, nos enfants, apprenant par l’exemple, reproduisent ces standards… envers les autres et envers eux-mêmes! Ils exigent donc de leurs amis qu’ils soient drôles, bons à l’école, bien habillés et toujours présents à leur fête. Ils ne s’en demandent pas moins et font de l’urticaire à l’idée que le cadeau qu’ils offrent à leur bff ne soit pas apprécié. Mais lorsque l’on se met autant de pression pour des petites choses de la vie, qu’arrive-t-il lorsque l’on doit faire face à de « vraies » exigences? Comment faire pour accepter de passer des auditions et être critiqué sans perdre toute notre estime de soi? Qu’en est-il de la compétition de natation pour laquelle on se prépare depuis des mois?
L’apparition des difficultés
Incapable de gérer tout cela, ce petit être en développement va tenter de s’adapter à son environnement. Toutes ses amies portent du 0 alors qu’elle porte du 3? Elle tentera d’y remédier en calculant les calories. Il n’arrive pas à parler devant la classe? Il s’arrangera pour manquer son exposé oral à tout prix. Elle s’attend à devenir médecin comme ses parents? Elle étudiera toute la nuit au détriment de son sommeil.
Bien que ces stratégies soient toutes inadaptées, elles ont les effets escomptés! Elle aura maigri, il n’aura pas eu à affronter les autres et elle aura 95% à son examen. Alors, sur le coup, tout semble beau et même, dans certains cas, ces jeunes se feront féliciter. Ces comportements seront donc reproduits (après tout, ça fonctionne!) et au bout d’un certain temps, la souffrance va s’installer. En effet, la jeune fille risque de s’enfoncer dans les troubles alimentaires, le jeune homme enchaînera les échecs et refusera de poursuivre ses études et la dernière croulera sous le stress.
Parfaitement imparfaits
Et si nous leur apprenions à être imparfaits? Si nous leur demandions d’être eux-mêmes au lieu de rentrer dans des cases? Si nous leur montrions à accueillir les mauvaises journées autant que les bonnes? Puisque nous sommes l’exemple, démontrons-leur qu’être un humain est une belle et grande chose. Soyons fiers de nos cicatrices et rions ensemble de nos faux pas. Normalisons les choses au lieu de les idéaliser. La caissière à l’épicerie avait bien peu de manières? Et bien, expliquez à votre jeune qu’il est possible qu’elle vive une mauvaise journée, que ça arrive à tout le monde. Ayez de l’empathie plus souvent devant eux. Rappelez-leur constamment que nous ne sommes que des humains, et non des machines.
Aidez-les à trouver ce qui les rend uniques au lieu de les emmener à se comparer. Apprenez-leur à être contents pour le succès des autres au lieu de les envier. Rappelez-leur que le chemin est plus important que la finalité. À force de démontrer de l’amour pour toutes les facettes de l’être humain, ses bonnes comme ses mauvaises, vous les inspirerez à s’aimer un peu plus. À remarquer plus souvent le beau dans le caractère unique de chacun. Puis, de fil en aiguille, vous les aiderez à s’accepter tel qu’ils sont.
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