En collaboration avec Camps Odyssée
On a tous eu à répondre à cette question : Ça fait combien de temps que tu viens au camp ? Les réponses sont variées et les façons de les présenter aussi. Quand on me le demande, je réponds souvent : ouf… trop longtemps. Trop longtemps pour ce que mon entourage trouve normal en fait. Tu travailles encore là ? Tu perds ton temps ! Quand est-ce que tu te trouves une job d’adulte !? C’est souvent la réaction des gens qui n’ont pas connu l’expérience des camps.
J’écris ce billet avec un certain malaise. J’ai la chance de poursuivre des études qui me permettent de m’instruire sur le plein air, mais aussi sur le monde des camps et j’adore ça. J’ai aussi la chance de côtoyer beaucoup de gens qui œuvrent dans les mêmes domaines que moi et qui y croient, qui sont passionnés de ce qu’ils font.
Le hic, c’est que travailler dans le domaine des camps, ce n’est pas une vraie job d’adulte il paraît. Parce qu’effectivement, l’horaire est chargé, l’emploi est saisonnier et éloigné et le travail est difficile. Qui voudrait d’un tel emploi ?
À cette question je réponds : moi. Certains diront que c’est parce que je ne suis pas normal. À ce titre, si normal signifie occuper un emploi de 9h à 5h dans un bureau avec 2 semaines de vacances par année, alors je ne suis effectivement pas normal et je ne veux pas l’être.
Je n’ai jamais occupé un emploi qui m’ait permis autant. J’ai visité une bonne partie du Québec en dehors des sentiers battus ; j’ai rencontré des gens de différentes cultures ; j’ai joué à l’acteur, au musicien, au formateur, à l’animateur ; j’ai été un ami, un frère et un mentor pour d’autres, mais plus que tout, j’ai appris et j’apprends encore.
J’ai appris qu’un soulier sur le bord d’un feu ça brûle, qu’une moppe, c’est fait pour frotter, pas pour flatter, que caler un pichet de lait c’est une mauvaise idée (je vous épargne les détails), qu’un campeur qui se tortille a envie, qu’un ami triste a besoin de parler, qu’un employé fatigué a besoin de se reposer, qu’un boss n’est pas là pour te mettre des bâtons dans les roues, mais pour faire avancer tout le monde, que dans la vie on a le droit d’être humain.
J’ai envie de garder ma job d’humain au lieu de me trouver une job d’adulte. J’ai envie d’apprendre à être un meilleur humain, pas d’apprendre à être un adulte. Je crois fermement qu’on a beaucoup à apprendre des enfants et des jeunes, et qu’on peut leur en apprendre beaucoup. Je crois qu’ensemble on devient de meilleurs humains.
En terminant, à la question ça fait combien de temps que tu viens au camp ? j’aimerais avoir le courage de répondre ceci : ouf… pas assez longtemps.
L’auteur de cet article est Vincent Noel. Vincent travaille à Minogami depuis 2004, et est guide Broadback depuis cinq ans. Il est l’auteur du blogue Dedans par dehors qui traite des impacts du plein air dans le développement de la personne. Après avoir effectué une technique en tourisme d’aventure à Gaspé et un baccalauréat en éducation physique à l’Université de Sherbrooke, il amorce une maîtrise en psychopédagogie sur le développement identitaire des jeunes adultes en contexte d’expédition à l’Université Laval.
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