Après quarante et une semaines de grossesse, un accouchement qui a duré deux jours, un peu plus de trente-cinq nouvelles livres dans mon corps et un petit coco à aimer, j’ai entamé ma remise en forme post-bébé.
La première fois où je suis allée marcher, mes jambes étaient tellement lourdes que je devais m’asseoir sur chaque banc de parc que je croisais, en espérant trouver un petit peu d’énergie pour poursuivre et retourner à la maison. Puis j’y suis retournée le lendemain, et sur le sentier, j’ai croisé le regard empathique d’une autre maman, un regard d’encouragement, comme si elle me disait qu’elle me comprenait et que tout allait bien aller. Les jours suivants, j’ai récidivé, et d’autres mamans ont croisé mon chemin, les regards brillants se sont multipliés et mêmes transformés en un échange de sourire, de bonjour ou de quelques doux compliments sur nos bébés. J’y ai croisé la maman relax qui profitait de chaque rayon de soleil, la maman drôle qui faisait des folies au parc pour faire rire son bébé, la maman douce qui me souriait de loin. Et pendant ce temps, les kilomètres passaient.
Chaque maman me rappelait que je n’étais pas seule à devoir faire un si grand effort pour retrouver la forme, et surtout que je n’étais pas seule à apprendre à être maman à la maison. C’était un petit baume sur un quotidien rempli de moments de bonheur, mais aussi parfois de fatigue et de remises en question. Je n’avais pas besoin de plus pour m’encourager à sortir de la maison et aller me dégourdir les jambes, je n’avais pas besoin de m’asseoir avec elles des heures, juste de ressentir cette douce fratrie entre mamans était suffisant.
Puis, j’ai retrouvé ma vitesse de marche, et je me suis inscrite à des entraînements de groupe avec bébé et poussette en plein-air. Si j’appréciais les entraînements sous le soleil, je vouais une grande reconnaissance à ceux sous la pluie ou au froid, qui me faisaient sortir de chez moi alors que j’aurais pu y rester à regarder par la fenêtre.
De nouvelles mamans…la maman en forme avec son bébé de 9 mois qui me motivait et me redonnait confiance, la maman gentille qui me rassurait quand mon bébé pleurait pendant les exercices et que ça me gênait, la maman de bon conseil à qui je posais des questions sur son organisation pour bouger avec bébé, la maman qui revenait de voyage et qui me permettait de rêver à une escapade en famille sans chichis avec mon coco. Les fentes, les biceps, les étirements passaient et ma forme revenait, et les mamans passaient.
Si chaque jour je me sentais plus en forme, j’avais aussi cette envie d’aller à l’entraînement parce que je réalisais qu’au lieu de se comparer et se juger, comme on peut parfois le craindre, les mamans s’entraident, s’encouragent et se comprennent. Les mamans nous demandent comment a été la nuit, nous offrent une place dans leur poussette double quand on a oublié la nôtre à la maison, nous tendent la main quand on échappe le biberon en essayant de retenir bébé, et sa doudou, et sa suce, et son chapeau.
Vingt-neuf livres en moins et trois saisons plus tard, je suis capable de courir plusieurs kilomètres et de monter une montagne avec bébé sur le dos, et le petit plus qui donne toute la valeur à ces saines habitudes, c’est que j’ai appris, j’ai ri, j’ai pleuré, j’ai encouragé, j’ai posé des questions à ces mamans, devenues amies ou de passage et qui, sans le savoir, m’ont aidée à retrouver la forme. Parce que bouger c’est aussi aller à la rencontre de mamans merveilleuses et donner une petite fleur à sa santé mentale en même temps!
Par Vie de Parents - 26 juin 2018
En période postnatale, la fatigue est tout à fait normale.
Lire l'article