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Nos bons coups comme parents d’enfants devenus adolescents (Partie 2 de 4)
J’écris cet article « Nos bons coups comme parents d’enfants devenus adolescents » parce que je prends conscience de tout le bonheur que nous avons eu à éduquer nos enfants et à constater aujourd’hui comment ils sont devenus des citoyens engagés dans leur vie, responsables, autonomes et créatifs, chacun dans leur domaine respectif. J’aimerais inviter des parents qui considèrent aussi leurs bons coups à les communiquer pour s’entraider entre parents et s’encourager dans une époque où ce n’est pas toujours facile d’éduquer des enfants. En effet, plusieurs modes et tendances sociales sont déstabilisantes quand les enfants y adhèrent. Certains parents sont désemparés! Il n’y a pas de formation pour devenir parent et pourtant, la tâche est lourde et les impacts de nos interventions quotidiennes se fait sentir des années durant. Ne serait-ce que la tendance que l’on a nommée « Tanguy », qui entretient une dépendance du jeune envers ses parents et ce, même lorsqu’il est devenu adulte. On en a fait un film ironique pour illustrer cette tendance. Une autre tendance reliée, elle aussi, à la dépendance est celle où le jeune ne fait pas sa part à la maison et s’attend à être pris en charge complètement par les parents pour les repas, le lavage de ses vêtements, l’entretien de son milieu de vie, etc. Bref, la tendance à se déresponsabiliser.
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Je voudrais ici témoigner de la contribution de nos enfants à la vie familiale et les remercier pour leur attitude positive qu’ils ont démontrée face aux défis différents qu’on leur proposait, selon leur âge. Les défis ont été gradués pour se terminer par la prise en charge complète de leur vie personnelle et professionnelle, tous les trois, dans la même année. Le moment était venu pour eux de voler de leurs propres ailes!
Je vous souhaite une bonne lecture et vous invite à communiquer vous aussi vos bons coups!
DORMIR AILLEURS
Un bon coup que nous avons réalisé comme parents est de visiter des amis et la famille en compagnie de nos enfants et de les faire dormir ailleurs, en respectant leur horaire habituel de sommeil. Nous les avons habitués très jeunes à dormir ailleurs. Nous apportions un lit pliant dans lequel ils retrouvaient les odeurs connues, leurs couvertures confortables. Ainsi, nous pouvions à la fois sortir avec eux et aussi bénéficier de moments d’intimité avec les gens qui nous recevaient. Les enfants étaient habitués de se faire réveiller à la fin de la soirée et se rendormaient assez facilement dans l’auto, puis, à la maison.
Au tout début, ce bon coup a demandé de l’accompagnement quand le bébé est tout-petit. Il faut le rassurer, le bercer un peu, mais, avec le temps, il commence à reconnaître les repères et le rituel et peut bien dormir ailleurs.
LE TEMPS TRANQUILLE
Nous avions 3 enfants d’âge préscolaire, comme je vous le mentionnais. Deux d’entre eux faisaient une sieste d’environ 2 heures après le dîner. Comme nous disposions d’une salle de jeux remplie de beau matériel, nous avons instauré « Le temps tranquille » qui s’est d’abord appliqué à notre plus vieux.
Je faisais alors une maîtrise en Sciences de l’Éducation préscolaire-primaire et j’avais une thèse à rédiger. Alors pendant la sieste des filles, j’ai demandé à mon fils de jouer tranquillement dans la salle de jeux et de ne venir me voir qu’en cas de besoin, puisque je devais écrire et demeurer concentrée. L’aménagement des pièces de la maison faisait en sorte que nous n’étions pas loin l’un de l’autre et que nous pouvions nous parler. Mais, pour ces 2 heures de sieste, la consigne était « Le temps tranquille ». Certaines activités ne pouvaient pas avoir lieu (ex. : jouer du xylophone). Mon fils se concentrait sur ses réalisations personnelles : dessins, modelage, peintures, constructions en lego, lecture, etc. Il semblait apprécier le fait de ne pas être dérangé du tout par ses sœurs (et sa mère) et il se lançait dans de grands projets pendant ce temps. Au réveil des filles, il nous montrait ses œuvres avec fierté.
De mon côté, j’ai pu effectivement écrire ma thèse de maîtrise. Quand je l’ai présentée à mon directeur, après une première lecture, il m’a dit : « Cette thèse a été écrite en petits morceaux! Il va rester à intégrer les morceaux dans un tout! ». J’ai dû m’astreindre à des séances d’écriture en soirée, dans des moments où tout mon petit monde dormait. Mais, j’ai réussi!
LA VISITE PARENTALE
Alors que nos enfants grandissaient, la communication verbale et émotionnelle devenait de plus en plus importante. L’autonomie de même. Nos enfants allaient et venaient de la maison vers l’extérieur, avec des amitiés, des projets et des activités diverses. Nous passions moins de temps physique ensemble, côte-à-côte et vivions chacun nos expériences. Pour garder un contact, nous avions instauré « La visite parentale » que nous avons considérée, après expérience, être un bon coup.
À l’heure du coucher, après le bain, les devoirs et tout le reste, quand l’enfant allait au lit et qu’il désirait « une visite parentale », il le demandait. À ce moment, comme parent, je me rendais disponible pour jaser en tête-à-tête avec mon enfant, en le questionnant sur sa journée, ses bons coups, ses fiertés, ses réussites, ses obstacles, ses défis, ses difficultés. Nous jasions ainsi de manière informelle, faisant le point sur la journée et discutant des projets du lendemain. C’étaient de merveilleux moments d’intimité, de compréhension, de disponibilité, de présence agréable… avant le baiser de bonne nuit. Que de beaux souvenirs je garde de ces visites parentales et de la relation privilégiée que nous vivions lors de ces moments. Cinq minutes par jour, dix minutes tout au plus, et le lien se nourrit et se renforce.
Je me souviens d’un soir où, mon fils de 10 ans, répond à la question que je lui pose « Que s’est-il passé de bon dans ta journée? ». Il dit; « Pas grand-chose! À part ma visite parentale! »
Ce soir-là, j’ai compris que cette présence ainsi offerte avait du sens pour lui. Je sentais la sincérité dans ses paroles. Je perçois maintenant ces périodes comme des moments d’ouverture où l’amour pouvait circuler entre nous, permettant de se lier quelques instants, malgré les nombreuses occupations de nos vies.
Voilà! Comme parents, nous voulions partager nos bons coups avec vous et vous inviter à partager les vôtres pour que l’on puisse s’entraider dans une époque où des messages et des modes qui découragent la prise de responsabilités et l’autonomie de nos jeunes circulent.
Nos bons coups comme parents d’enfants devenus adolescents
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