BLOGUE
Le premier cri
Le premier cri, du premier réveil, du premier de mes enfants, est resté gravé dans ma mémoire (émotionnelle et acoustique) comme un séisme.
Ma référence, mon point zéro, mon méridien de Greenwich.
Le prélude à d’interminables valses nocturnes et d’innombrables nuits bancales.
Ce premier éclat de voix (qui m’a marquée bien plus que celui de leur naissance) m’a secouée comme aucune autre réplique par la suite.
Je ne l’ai pas entendu arriver.
Il a pris de court mon sommeil réparateur (post-accouchement marathonien).
[Depuis, je pense mieux comprendre la notion de sommeil paradoxal]
Il m’a fallu quelques dizaines de secondes avant de faire le lien entre cette onde de choc sonore, et le berceau à ma gauche.
Quelques dizaines de secondes de plus pour intégrer que j’avais un rôle à jouer.
Quelques laborieuses minutes pour (essayer de) le mettre en pratique.
Panique, panique !
Ce premier cri est entré par effraction dans ma première nuit (de maman).
S’en sont ensuivis de nombreux autres cambriolages en série.
Aucun vol sérieux à déplorer, sinon quelques rêves avortés, quelques décibels perdus, de multiples nuits écourtées.
Aucune plainte déposée, aucun recours, aucun repos compensateur.
Publicité
L’alarme se déclenche de manière aléatoire: parfois plusieurs fois par nuit, parfois pour rien.
Il arrive que je ne sache pas l’arrêter. Ou qu’elle s’arrête spontanément avant que j’arrive.
Avec les années, elle se fait plus rare.
Mais à chaque rappel, j’ai une pensée pour ce qui restera
Le Premier Cri