J’ai déjà manqué de sommeil. J’ai déjà tellement manqué de sommeil que j’ai pensé secouer mon beau bébé de 3 mois. J’ai déjà tellement été fatiguée que j’aurais vendu mon fils sur Internet. J’ai déjà tellement été épuisée que je ne voulais même plus être maman…
Même si mon Jake était en pleine santé, même si j’avais choisi un papa exceptionnel (nous sommes maintenant séparés, mais hey, je suis capable de reconnaître ses forces!), même si j’avais tout pour être heureuse, le manque de sommeil est venu frapper à ma porte. Probablement que la dépression post-partum aussi, mais ça on ne le saura jamais parce qu’elle n’a jamais été traitée.
J’ai souffert d’isolement dans mon si beau Mexique, j’ai manqué de ressources, ne trouvant que des sites internet contenant des informations incomplètes, fausses (ou même dangereuses) et des livres qui ne donnent aucun feedback.
J’ai été déprimée. J’ai perdu confiance en mes skills de mom. J’ai écouté plein de conseils de plein de monde pour finalement en arriver à rien faire différemment. J’ai pleuré, crié, braillé… Et pourtant, j’avais tout pour être heureuse.
Et puis, deux ans après la naissance de mon adorable garçon, je suis devenue «monoparentale». Une étiquette comme ça, à 25 ans, ça fait mal. On ne peut jamais accepter un si grand échec, (encore aujourd’hui, il m’arrive de me demander pourquoi) mais on apprend à vivre avec, à accepter et à se trouver d’autres repères.
J’ai déjà garroché mon fils chez mes parents parce que je préférais sortir jusqu’à pas d’heure. J’ai déjà plogué mon fils sur un iPad pendant que moi je me tapais une grasse mat’. J’ai même déjà choisi une date Tinder plutôt qu’une soirée avec mon fils.
Malgré tout ça, je n’ai aucun regret mis à part celui du temps qui a passé. De n’avoir pas su profiter de chaque instant avec mon bébé J. Mon Jake est maintenant devenu un petit homme, portant fièrement une cravate pour sa photo d’école. Ça me plaît de penser que, grâce à lui, je suis devenue qui je suis, que j’ai voulu reprendre ma santé physique en main, que j’ai fondé Bedaine Urbaine pour que le moins de mamans possible souffrent du manque de sommeil qui, parfois, arrive sans avertir, et affecte la famille, le couple, mais aussi la confiance et le cœur de maman…
Par Marie Eve M. Themens, Éducatrice Spécialisée - 8 juin 2020
Le sommeil… ce précieux… Celui-là même qui diminue ou disparaît lorsque bébé vient combler notre bonheur. Celui qui est entrecoupé
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