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S’entraîner durant la grossesse? Absolument, mais pas n’importe comment!
La journée où l’on décide que l’on est prête à tomber enceinte est vraiment spéciale! On sent une fébrilité dans l’air, ça y est, on y va, on se lance, on est prêts à être parents! Parfois ça va vite, d’autres fois, c’est plus long, ce qui entraîne toutes sortes d’émotions. C’est aussi une période de bonnes résolutions: ça y est, je veux mieux manger, mieux dormir, arrêter de fumer, arrêter de boire, etc.
Par contre, quand la 7e semaine arrive… Pouf! Nos beaux projets prennent le bord. Pour certaines chanceuses, les changements seront minimes, mais pour d’autres (allo) le premier trimestre est vraiment pénible. Fatigue excessive, nausées, vomissements, chutes de pression, juste l’idée de marcher vers le dépanneur nous donne envie de rester couchée. Jusqu’à environ 16 semaines, la vie est pénible, et malgré notre joie de porter un enfant, on changerait pas mal toutes de places avec notre conjoint.
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Viens ensuite le deuxième trimestre et vraiment, tout change. Un regain d’énergie immense revient. La pression se stabilise, les nausées disparaissent et notre petit hamster se réveille. Là ça y est, nos résolutions reviennent!
C’est une bonne nouvelle, sachant que près de 80 % des femmes enceintes canadiennes ne fait pas le minimum d’activité physique recommandée.
Une chance, la science s’intéresse de plus en plus à la condition des femmes enceintes et les guide pour qu’elles puissent éviter les problématiques durant leur grossesse. Des recommandations très simples, comme faire 30 minutes d’activité physique par jour à intensité modérée, comme la marche, sont proposées. Par contre, de nos jours, la marche n’est pas l’activité physique la plus populaire chez les trentenaires! Ainsi plusieurs sports tentent d’adapter leur méthode pour que la femme enceinte puisse continuer de bouger. On s’entend, l’intention est bonne, mais malheureusement… ça ne veut pas dire que c’est toujours sécuritaire.
Chez Bougeotte et Placotine, on constate souvent que la différence entre une activité pouvant être dangereuse pour le développement du foetus, et une activité pouvant nuire à la santé musculo-squelettique de la maman, ce n’est pas clair pour tout le monde. Ce n’est pas compliqué, on cherche à éviter les deux.
Vous connaissez l’entraînement fonctionnel? C’est un entraînement qui vise à améliorer sa capacité à exécuter les tâches de la vie quotidienne. Par exemple, dans le cas de la femme enceinte, un entraînement fonctionnel misera sur le maintien de ses capacités cardio-respiratoires, de sa force musculaire pour qu’elle soit capable de continuer ses activités quotidiennes et limiter sa prise de poids, mais surtout pour préparer le corps à l’accouchement et à une rééducation postnatale optimale, tout en évitant les maux durant la grossesse.
Malheureusement, ce ne sont pas tous les sports qui vont respecter ces objectifs et la maman finira parfois sa grossesse avec une entorse lombaire, un plancher pelvien affaibli ou encore des abdominaux superficiels très rigides qui favoriseront la diastase. Oui, ses bras seront bien découpés. Mais l’essentiel, dans ce cas, est invisible pour les yeux!
En résumé, les contre-indications à respecter durant la grossesse sont:
-La pratique des sports de contact ou tout sport qui pourrait causer des chutes ou des collisions. On parle autant du ultimate frisbee que du ski alpin. Il y a un risque de décollement placentaire.
-Les activités durant lesquelles le corps ne peut pas facilement évacuer sa chaleur, comme le hot yoga. Cela peut causer de l’hyperthermie et nuire au développement du foetus.
-Les sports de très très haute intensité durant lesquels la fréquence cardiaque peut atteindre 90 % de la fréquence cardiaque maximale pourraient aussi nuire à l’influx sanguin se rendant au foetus.
Ce que l’on cherche, ce sont des activités qui favoriseront l’harmonie des changements physiologiques réels que vit la femme enceinte. On évitera donc de lever de trop grosses charges, surtout au-dessus de la tête. On tentera d’équilibrer la musculature du corps, par exemple en cessant de solliciter les abdominaux superficiels, pour faire travailler les muscles profonds du tronc, essentiels pour le maintien d’une bonne posture. On cherchera aussi à éviter des mouvements balistiques qui mettent beaucoup de tension au niveau des articulations, qui sont «plus lousses» à cause des hormones de grossesse. On évitera de rester la tête en bas pour éviter les chutes de pression. On travaillera la mobilité afin d’éviter les courbatures. On travaillera aussi la respiration afin de diminuer le stress lié à l’accouchement et pour maintenir une bonne mobilité thoracique et un diaphragme heureux 🙂
Bref, l’entraînement chez la femme enceinte se doit d’être réfléchi, calculé et d’écouter les études scientifiques. Peut-être ce sera différent dans quelques années parce que la science est en constante évolution, mais soyons humbles pour le moment 😉 Oui à l’entraînement durant la grossesse, mais un l’entraînement intelligent donné par des entraîneurs réellement qualifiés….comme chez Bougeotte et Placotine 😉
Bon entraînement à toutes!!