ARTICLE
Mieux se connaître, mieux s’aimer : Tirer des enseignements de la lecture du livre « Entre nous » de Sophie Grégoire
Partie 1
Sophie Grégoire Trudeau a écrit un volume « Entre nous » (2024). Elle parle d’un trouble alimentaire dont elle a souffert dans son parcours. Elle a voulu cheminer pour comprendre le malaise qui l’habitait. Aujourd’hui, elle fait la promotion de la santé mentale et physique. Tout au long du livre, elle s’entretient avec des sommités internationales en santé mentale et physique. M’intéressant à la quête identitaire et au cheminement pour prendre conscience de soi et se réaliser, j’ai trouvé dans cette lecture des enseignements importants qui viennent consolider ma vision. Voici en 2 parties le fruit de ma réflexion.
« Se recevoir » dans son énergie positive et négative, dans ses émotions, ses pensées, ses actions.
Quand j’étais à l’université, en counseling-orientation, il était question d’une attitude particulière favorisant le cheminement pour être soi. Certains nommaient cette attitude « se recevoir ».
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« Se recevoir » engendre une position existentielle où on cesse de juger le ressenti, où on l’observe plutôt en laissant couler le flot de la vie en soi, en accueillant avec ouverture et compassion le ressenti. C’est une position d’abandon. On sait tous que l’énergie négative est difficile à ressentir. (À cet effet, lire l’article paru dans viedeparents.ca « L’énergie négative est difficile à ressentir pour les enfants et les adultes »). Devenir curieux face à soi plutôt que de se juger, devenir gentil et doux face à son ressenti, développer de l’amitié face à ses émotions nous aident à développer du respect. Dans cette position, on se donne le droit de pleurer. (Voir l’article paru dans viedeparents.ca « Les pleurs de l’enfant et de l’adulte sont libérateurs!).
Cette attitude de non-résistance permet de mieux ressentir les émotions. Ce qui a pour effet de nous reconnecter à nous-mêmes. Pour surmonter nos stress, on fait la démarche de se mettre à l’aise avec nos stress. Paradoxalement, en acceptant notre malaise, on développe plus d’aisance.
Dans le livre de Sophie, je trouve un écho important pour décrire cette attitude si importante dans la quête identitaire.
Aller chercher de l’aide professionnelle au besoin pour cheminer et y voir plus clair.
Il est plus que certain que partager son expérience avec une autre personne qui est à l’écoute et qui nous aide à « se recevoir » en adoptant des attitudes d’accueil et de non-jugement est bénéfique pour vivre une démarche de prise de conscience de soi. Avec ce soutien affectif, on peut cheminer pour identifier nos malaises, en mettant des mots sur les maux (Françoise Dolto). Le flot de la vie peut mieux circuler en nous et on devient capable d’intégrer et de digérer des éléments plus difficiles de notre expérience. On apprend à prendre soin de soi, à s’auto materner et à s’auto paterner (Françoise Dolto). Dans le livre de Sophie, les spécialistes avec qui elle s’entretient sont tous des intervenants en santé mentale. Ils offrent du soutien aux personnes qui en ont besoin.
Devenir son propre parent
Dans le même sens, le cheminement pour « se recevoir » nous amène à devenir responsable de notre expérience. On cesse graduellement de blâmer et d’accuser les autres d’avoir causé notre malaise. On se prend en mains et on se donne de meilleurs soins. C’est ce que signifie « Devenir son propre parent ». On ne demande plus aux autres de combler notre manque. De manière plus autonome, on assume plus notre expérience et on se met en route vers plus de bien-être par des choix qui nous font du bien. On prend ainsi graduellement du pouvoir sur sa vie en évitant le rôle de victime impuissante. Dans le livre de Sophie, cette étape du cheminement ressort comme étant essentielle.
Se détacher du jugement des autres.
Voilà un autre enseignement que je tire de ma lecture. En cessant de se juger soi-même et de juger les autres, un certain détachement s’opère. On n’est plus dépendant du regard des autres sur nous, ni de ce qu’ils pensent. On ose s’affirmer de manière plus authentique. En prenant mieux soin de soi, un regard interne curieux et compatissant se développe et nous solidifie. Les experts rencontrés par Sophie insistent beaucoup sur la curiosité et la compassion.
En se détachant du jugement des autres, on peut mieux résister aux pressions externes insidieuses présentes dans l’environnement. Que ce soient les modes, les critères sociaux de corps parfaits, que ce soit la pression exercée par les médias sociaux. Nous ne sommes plus autant touchés en quittant progressivement l’obsession des apparences.
Quitter le perfectionnisme. Quitter le stress de performance.
Le perfectionnisme n’accepte pas facilement les limites. Au contraire, cette attitude exige que l’on se dépasse toujours, que l’on fasse mieux, comme si ce n’était jamais assez ce que l’on fait. Une petite voix intérieure invalidante peut nous dire « Tu n’es pas bon! », « Tu ne réussiras pas! ». Le perfectionnisme entretient le jugement sur soi et sur les autres. Ainsi, devient-il plus difficile de « se recevoir ». (Voir l’article paru dans viedeparents.ca « Le perfectionnisme : qualité ou défaut? ». Dans le livre de Sophie, il est question de cet apprentissage important dans le cheminement.
Conclusion
Pour « se recevoir », certaines attitudes sont à développer : la curiosité, le non-jugement, l’observation, la compassion, le respect pour n’en nommer que quelques-unes qui ressortent de la lecture du livre de Sophie. Je trouve là de beaux enseignements qui viennent consolider ma vision du cheminement humain pour se réaliser comme personne.
La partie 2 traitera d’autres enseignements importants que je retire de ma lecture. Consultez la partie 2 juste ici !
Jocelyne Petit, Docteure en Sciences de l’Éducation
Référence
Sophie Grégoire Trudeau, Entre nous, Éditions KO. 2024.