ARTICLE
Mieux se connaître, mieux s’aimer : tirer des enseignements de la lecture du livre « entre nous » de Sophie Grégoire (2e partie)
Consultez la partie 1 juste ici !
Rappelons que Sophie Grégoire Trudeau a écrit un livre « Entre nous » où elle parle d’un trouble alimentaire dont elle a souffert et par rapport auquel elle vit un cheminement pour mieux comprendre le malaise qui l’a habitée. Dans ce cheminement, il devient intéressant pour elle de s’entretenir avec de grands spécialistes en santé mentale. Ces experts livrent des messages importants pour nous aider à mieux se sentir dans notre peau quand on a un malaise qui affecte notre santé mentale. M’intéressant à la quête identitaire et à la prise de conscience de soi comme individu unique, j’ai cherché à tirer des enseignements de ma lecture du livre de Sophie. La partie 1 relate certains enseignements fondamentaux que je tire et qui me font valider une vision du développement de la personne dans le processus d’Individuation (pour devenir un individu à part entière). La partie 2 vient compléter ces enseignements que je tire. Quand on ne se sent pas bien dans notre peau, ces enseignements peuvent devenir des repères pour reprendre pied. En y allant graduellement, à son rythme, on peut choisir certaines actions pour retrouver l’équilibre.
Publicité
Se donner des moyens concrets pour se recentrer et se reconnecter,
Pour Sophie, la méditation et le yoga sont des activités qui l’aident à se recentrer. Elle les pratique souvent et en tire de beaux bénéfices. Passer du temps dans la nature peut aussi apporter ses bienfaits. La contemplation de la nature et les activités auxquelles on peut s’adonner tout en observant la nature sont des activités qui nous ressourcent. Tenir un journal personnel où on écrit son vécu sans filtre, de manière honnête, peut aider aussi à se reconnecter. Garder le silence et se mettre à l’écoute de ce qui surgit spontanément en soi est un autre moyen pour se retrouver. En fait, c’est à chacun d’identifier les moyens concrets qui lui conviennent le mieux et de faire une place dans l’horaire à ces activités.
Faire le choix de ralentir et de savourer.
Dans ce siècle de vitesse, où l’intensité bat son plein, le rythme de vie est souvent effréné. Il y a tant à faire! Faire le choix de ralentir le tempo n’est pas facile. Mais c’est un choix qui apporte ses bénéfices pour mieux se retrouver, surtout si on ressent un malaise. Ralentir pour mieux écouter le vrai ressenti en ne se laissant pas distraire par mille et une choses. S’accorder du temps, s’accorder le l’attention, se traiter en priorité avant tous les « faut qu’on » qui s’imposent dans notre vie.
Se concentrer sur le présent.
Voilà un enseignement que je trouve majeur dans le cheminement pour devenir soi, donc dans la prise de conscience de soi comme individu unique. Se concentrer intentionnellement sur le présent aide à savourer plein de choses qui, autrement, passeraient inaperçues : ce que l’on goûte, ce que l’on sent, ce que l’on voit, ce que l’on entend, ce qui nous touche, bref, ce qui rejoint nos 5 sens. Se garder ouvert à ressentir et à percevoir change complètement la donne. Devant une épreuve ou un malaise quelconque, se concentrer sur le présent peut avoir une portée magique. Ça nous ramène au corps, ça nous ramène à soi. Cela fait en sorte que le problème, s’il y a un problème, prend des proportions beaucoup plus endurables. Des proportions plus réalistes aussi. Consentir à cet effort vaut vraiment la peine! Voilà un enseignement que je retiens de ma lecture.
Développer son estime de soi
En appréciant tous les progrès et les réussites qui surviennent tout au long du processus de prise de conscience, on développe son estime de soi et on s’encourage à poursuivre le cheminement amorcé. Cette attitude face à soi est importante. Elle facilite beaucoup la progression d’une personne. Elle est un trésor où puiser de la force et du courage pour surmonter ses stress. (À cet effet, voir dans viedeparents.ca l’article paru « L’estime de soi : un trésor à transmettre de génération en génération »). Commencer à s’aimer aide à mieux prendre soin de soi pour « Devenir son propre parent » comme il est dit dans la partie 1. Il est bien de choisir des relations qui nous aident à nous percevoir positivement et à développer de l’amour de soi et du respect. Cette belle base nous servira dans nos relations avec les autres.
Apprendre à dire « Non merci, ça ne me convient pas! »
Voilà un gros apprentissage dans le cheminement pour être soi. Quand on veut être parfait, quand on dépend du jugement des autres, quand on refuse les émotions négatives, quand on se confond aux autres dans un rythme effréné, dire « Non! » n’est pas facile. S’écouter assez et se considérer assez avec respect sont des attitudes sous-jacentes au « Non ». Voir ce qui nous convient et nous fait du bien et voir son contraire nous demandent de rester éveillé et vigilant, à l’écoute de notre ressenti. Tous les autres enseignements que je tire de ma lecture rendent cette tâche possible ainsi que les actions à poser pour dire « Non! ».
Cultiver l’humour et le jeu
Sophie consacre un chapitre complet à ce sujet. C’est dire l’importance qu’elle y accorde dans son cheminement. Le cerveau et le système nerveux réagissent très bien à l’humour et à une approche ludique de la vie. Profiter de toutes les occasions pour rire un bon coup, ça donne de l’énergie et du courage pour continuer sa route. Ça recharge les batteries. À chacun de trouver ce qui le réjouit et lui donne de l’énergie positive. S’amuser, rigoler, rire nous font toujours du bien.
Bien prendre soin de sa fondation
Sophie parle d’une solide fondation par le mouvement, la nutrition et le sommeil. Bien prendre soin de son corps est essentiel pour vivre un cheminement et prendre conscience de soi. Se traiter aux petits oignons aide. Faire des choix sains aide à solidifier sa fondation. Se mouvoir et s’émouvoir car tout est relié en nous. Le cerveau se nourrit bien de tous ces apports.
Conclusion
Voilà ce que je retiens de ma lecture de « Entre nous ». Je me sens mieux orientée dans mon propre cheminement en ayant fait ressortir les grands apprentissages à réaliser pour être soi. La quête identitaire que chacun vit, que l’on soit enfant, adolescent ou adulte, trouve là des enseignements précieux pour cheminer et devenir des êtres authentiques, aimants et engagés face à la vie.
Par Jocelyne Petit, Docteure en Sciences de l’Éducation
Référence
Sophie Grégoire Trudeau, Entre nous, Éditions KO, 2024.