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Les troubles alimentaires à l’adolescence
Tout le monde le sait, l’adolescence est un passage houleux ! Une quête identitaire qui plonge l’enfant au cœur de nombreux questionnements. Il voit son corps se transformer et toutes sortes de sensations nouvelles émerger. Si certains vivent bien cette période, d’autres se livrent une bataille sans pitié.
Quand le corps et l’esprit ne fusionnent pas
Parfois, la puberté est vécue comme un choc. Le corps se développe plus vite que l’enfant qui l’habite ou inversement. Quand il se regarde dans le miroir, il ne se reconnaît pas. Il se sent étranger à lui-même. Il ne peut ni arrêter le temps, ni le devancer. Il est écartelé entre deux mondes.
Il peut arriver qu’une sensation de perte de contrôle l’envahisse…
Les premiers signes du trouble alimentaire
Pour reprendre le pouvoir sur son corps et calmer l’anxiété, il est possible que l’adolescent cherche à tout contrôler. Le nombre de calories qu’il mange, l’heure des repas, la nature des aliments, le temps d’entraînement qu’il fera ensuite, ses résultats scolaires…
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L’autodiscipline est assurément une bonne chose. Mais lorsque ça devient anxiogène, que le besoin de tout contrôler devient alarmant, que la fixation sur la nourriture implique le comptage de calories et une rigidité inhabituelle, il est important de garder l’œil ouvert.
Quand ça dérape…
Une variation de l’appétit est normale à l’adolescence. Mais si le comportement alimentaire de votre adolescent semble suspect et vous inquiète, agissez !
Un trouble alimentaire est insidieux. Si le sentiment de contrôle est apaisant au départ, il va vite se transformer. C’est comme une petite voix qui entre dans la tête, qui incite à toujours plus de contrôle, plus d’effort. Cette voix est dépréciative, elle critique sans cesse, elle vise des objectifs irréalistes et dangereux. Elle soumet littéralement l’adolescent à son régime de terreur.
Reconnaître les différents troubles alimentaires
Il existe plusieurs types de troubles alimentaires. Ça peut aller de l’anorexie mentale ou physique, à la boulimie ou l’hyperphagie. Certains troubles sont non spécifiques et ne cadrent pas entièrement dans une définition. Parfois, un trouble anxieux avec TOC peut évoluer en trouble alimentaire. C’est ce qui s’est passé avec ma fille.
Que faire ?
Agir, oui ! Mais comment ? Dans la nature du trouble alimentaire, il y a une part de secrets, de cachotteries. Il arrive rarement que la personne atteinte dévoile son trouble. Pourquoi ? Parce que la voix intérieure ne le permet pas. Parce qu’elle ne veut pas perdre le contrôle.
Il faut prendre les devants et consulter. Personnellement, je suis passée par le médecin de famille, qui a fait une demande de consultation en pédopsychiatrie. Puis s’en est suivi des consultations avec une nutritionniste spécialisée et un psychologue. Un trouble alimentaire cache souvent autre chose. Un mal-être profond, par exemple.
L’épreuve
Accompagner un trouble alimentaire est exigeant. Il faut trouver l’équilibre entre le respect, la relation avec l’enfant et l’encadrement adéquat pour éviter la chute. Il faut reconnaître la “voix de la maladie”, ses réflexions, ses propos distortionnés. On sait que la volonté de notre enfant est quelque part derrière, qu’il crie à l’aide, qu’il est prisonnier. Mais ce n’est pas ce qui sort de sa bouche.
Parfois, on doit agir à l’encontre de sa volonté. Il faut surveiller, déjouer ses nombreuses tactiques, aimer, comprendre, consoler. Et en dernier recours, hospitaliser.
Vaincre la maladie
L’hospitalisation peut être salutaire. Ce n’est pas un passage facile, loin de là. Mais quand c’est la seule solution, il faut l’accepter.
Le trouble alimentaire à l’adolescence peut se surpasser. Avec beaucoup d’amour, de compassion, de courage et de persévérance. C’est une maladie déchirante. Souffrante. Éprouvante. Mais rappelez-vous qu’il y a de l’espoir. Et qu’en accompagnant votre enfant au coeur de la tempête, vous lui démontrez sa valeur inestimable et la force de votre amour inconditionnel 🌱