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La négativité toxique dans le couple et dans la famille

Nous transmettons à nos enfants notre position existentielle. Ils nous observent et voient les choix que l’on privilégie. Cela les influence grandement dans la construction de leur identité propre. Bien sûr, ils auront envie, un jour, de remettre en question le bagage qui a été transmis. Et ce sera un long cheminement pour s’affranchir de certaines positions existentielles. La négativité toxique ne reflète pas la réalité telle qu’elle est, avec ses limites et ses possibilités, avec son positif et son négatif. Elle met l’emphase sur le négatif au détriment du positif. Les perceptions de la personne sont biaisées. Il n’y a souvent qu’un côté de la médaille qui est pris en compte. Cela a des conséquences pour les enfants et pour la relation de couple.

Dans cet article, nous allons observer des comportements et attitudes de la négativité toxique pour ensuite décrire certains effets chez les enfants et dans le couple. En dernier lieu, nous tenterons d’emprunter une voie de sortie pour retrouver un équilibre qui se communique dans les relations avec nos semblables.

Observer des comportements et des attitudes qui peuvent être présents dans la négativité toxique

Énoncer des insatisfactions constantes à propos de tout et de rien
Commenter négativement une performance quelconque en ne faisant apparaître que le négatif
Critiquer les performances des uns et des autres
Juger les évènements négativement
Comparer avec un idéal « sans limites »
Rechercher la perfection, vouloir « Tout, sans limites »
Se culpabiliser ou rendre l’autre coupable de démontrer des limites
Contrôler de manière excessive
Ne pas se donner droit à l’erreur
Exprimer des exigences élevées envers soi-même et les autres
S’impatienter devant une limite perçue
Se mettre en colère devant une limite perçue
Valoriser la performance coûte que coûte
Se décourager devant les limites perçues
Rechercher le plaisir de manière effrénée sans jamais être satisfait à long terme
Se centrer sur le négatif de toute situation, ne pas savourer ni apprécier
S’engager dans une quête d’absolu
Refuser d’accepter les limites de la vie, y compris la mort comme l’ultime limite
Refuser le processus de « deuil » auquel chacun est confronté tôt ou tard
Accuser la vie d’avoir des limites
Exacerber la perception du négatif de manière aigue
Refuser d’aller chercher de l’aide pour développer un meilleur équilibre
Tourner contre soi son énergie négative et s’invalider
Refuser la solitude inhérente à tout être humain
Sombrer dans une vision sombre de la vie où le positif n’est pas perçu

Décrire certains effets de la négativité toxique chez l’enfant et dans le couple

Quand une vision noire de la vie est transmise aux enfants ou dans le couple, l’insécurité peut se pointer. Comment satisfaire cet être parfois colérique et impatient dans sa demande « totale »? Si on s’y essaie, on risque de se heurter à un mur car les limites ne sont pas intégrées ni admises. On peut se lancer, au-delà de nos limites, à la recherche d’une performance « totale ». Mais on sent bien que ça ne suffit jamais pour être pleinement reconnu. Lorsqu’on fait part de nos activités quelconques, le doigt est mis sur ce qui ne marche pas. C’est décourageant! Le jugement sévère et la critique constante viennent s’imposer dans la conversation. La communication est difficile! On n’est pas reçue comme personne avec ses limites et ses possibilités. Il y a toujours mieux à faire! Construire son identité propre avec confiance et estime de soi devient impossible. Pour toute personne, côtoyer la négativité toxique est lourd! Comme les attentes et les exigences sont grandes, la communication en souffre que l’on soit enfant ou adulte.

Emprunter une voie de sortie

Pour se sortir de la négativité toxique qui affecte les relations, la personne a besoin de changer de perspective en acceptant de vivre un revirement intérieur assez profond.

Renoncer à un idéal « sans limites » et accepter les limites que la vie nous impose
Lâcher-prise face aux attentes et aux exigences face à soi, face à autrui et face à l’environnement
Reconnaître ses propres limites et sa vulnérabilité
Chercher de l’aide pour se repositionner
Devenir son propre père et sa propre mère (Denis Pelletier, L’Arc-en-soi), Développer l’auto maternage et l’auto paternage (Françoise Dolto)
Développer une présence à soi continue
Cesser de juger et d’accuser
Écouter ses sensations et ses émotions positives et négatives en développant une distance émotive
S’abandonner à la vie telle qu’elle est, avec ses limites et ses possibilités, son positif et son négatif. Accepter la musique de la vie (Hermann Hesse)
Suivre le mouvement de la vie en soi. Laisser émerger une nouvelle compréhension qui engendre une meilleure connaissance de soi, de l’autre, de l’environnement
Accepter la solitude inhérente à chaque être humain
Considérer la mort comme faisant partie du cycle de la vie
Percevoir le positif et le négatif de toute situation
Bien observer la réalité concrète avec son positif et son négatif

Conclusion

Le cheminement pour se libérer de la négativité toxique en vaut la peine, même s’il demande des efforts pour changer de perspective. Prendre conscience que ses comportements et ses attitudes ont des impacts négatifs pour les autres et même pour soi est salutaire. Prendre le temps qu’il faut et se traiter en douceur sont gages de succès!

Par Jocelyne Petit Docteure en Sciences de l’Éducation