Quand je suis devenue enceinte de mon premier, plusieurs filles m’ont dit: « ahhhh! Chanceuse! Tu vas voir, tu vas tellement te sentir bien» ou « Moi je serais une bonne mère porteuse». Je me suis dit cool! Ça va être le fun! NOT.
J’ai attendu pendant des semaines le moment où je commencerais à aimer ça. Ben ce moment-là n’est jamais venu. Et détrompez-vous, je l’ai eu vraiment facile. À peine deux semaines de nausées facilement gérables avec des tranches de citron dans ma bouteille d’eau. Oui, j’avais une belle peau et des beaux cheveux. Mais j’ai détesté ne pas être maître de mon propre corps. Prends pas ci, va pas là et mange surtout pas ça. Avoir de la misère à dormir parce que ta tête spinne ou parce que le pelvis te fait mourir de douleur, moi j’ai trouvé zéro fun là. Pis oui c’est super cool (et un peu étrange) de le sentir bouger et c’est probablement la seule chose que j’ai aimée d’être enceinte.
J’ai toujours été consciente que pour plusieurs, la grossesse est difficile à atteindre, que c’est un combat et que je me plaignais le ventre plein (littéralement). Je me sentais coupable face à celles qui voulaient être dans ma position. Mais j’ai quand même compté les semaines parce que j’avais dont hâte que ça finisse. Quand les gens me questionnaient à savoir comment je trouvais ça, un moment donné j’ai arrêté de répondre. Parce que c’est arrivé que j’ai senti des jugements. Au point où me demander si j’étais normale, si ça ne voulait peut-être pas dire que je n’étais pas faite pour être mère. Que peut-être ça voulait dire que je n’aimerais pas mon bébé. Bien sûr ce n’était pas le cas. À la fin j’avais si hâte qu’il sorte de là et on me disait des choses comme «sois pas pressée, profites-en!» À celles qui en sont là, ben je vais vous dire: vous avez le droit de vous dire «J’en peux pu», «J’suis tanné pis j’haïs ça» même si vous ne rushez pas comme d’autres peuvent rusher. Ça ne fera pas de vous des mauvaises mères. Et vous allez peut-être faire comme moi, oublier et devenir inconfortable un autre neuf mois pour la joie d’avoir un petit deuxième.
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