ARTICLE
De l’importance de l’expérience intra-utérine et du ressenti maternel
D’un point de vue purement anatomique, le stade fœtal suit le stade embryonnaire et débute donc aux environs de la 8ème semaine de grossesse. C’est lors du stade fœtal que le foie et les reins entrent en activité. C’est à ce moment là également que les mouvements du fœtus deviennent bien perceptibles par la mère ou par contact avec son ventre. Les poumons se développent et deviendront fonctionnels peu de temps avant la naissance. Les organes des sens se développent. Le fœtus devient capable d’avoir des réactions auditives et tactiles.
Lors du stade fœtal, l’enfant entend les bruits environnants : il entend particulièrement les battements du cœur de sa mère, ainsi que d’autres bruits viscéraux ; il entend la voix de sa mère, mais aussi celle de son père (il entend en général mieux les sons graves), il est sensible à la musique.
« Il [l’enfant, NDLE] a déjà connu tant de bruits dans le corps de sa mère ! Les os qui craquent, les intestins qui borborygment, et ce tambour grave, envoutant qu’est le cœur. Plus noble, plus grandiose, rythmant encore ce rythme, le ressac incessant, lancinant, la grande houle, et parfois la tempête : « sa » respiration. Et puis, le verbe, « sa » voix, cette voix unique de par son timbre, ses inflexions, ses humeurs, ses accents dans lesquels est comme tissé l’enfant. Et puis, les bruits du monde. L’enfant connait la voix de son père bien avant de l’avoir rencontré. Quel concert ! »
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LEBOYER F., Pour une naissance sans violence
Le bébé est aussi étroitement connecté à sa mère par le biais du placenta : il en reçoit bien évidement de l’oxygène et des nutriments, mais également des sensations, des sentiments. On peut donc en toute légitimité penser que le bébé perçoit les joies, les peines, les frustrations et le stress que ressent la mère lors de sa grossesse. Il est d’ailleurs prouvé qu’une mère avec un taux élevé de stress aura plus de risque d’avoir un accouchement prématuré1.
On sait également que l’anxiété passe la barrière placentaire et que l’exposition au stress de manière répétée s’inscrit dans l’ADN de l’enfant à naître pour se réactiver par la suite selon la théorie de l’épigénétique2.
« L’état émotionnel de la femme enceinte a plus d’effets à long terme sur l’enfant que l’état émotionnel de la mère au cours de l’année qui suit la naissance. »
ODENT M., L’amour scientifié, Les fondements biologiques de l’amour
On pourra proposer par exemple aux femmes en période de deuil ou ayant vécu une séparation ou toute autre source de stress notable durant leur grossesse, de travailler sur la gestion de ce stress, notamment avec des méthodes alternatives. La pratique de la préparation à l’accouchement par l’hypnose par exemple avec la méthode de l’HypnoNatal®3 permettra aux parents d’aborder certains évènements survenus lors de leur grossesse, ou stress lié à l’accouchement de façon beaucoup plus zen.
Pourquoi également ne pas en profiter pour faire une pause bien-être et s’offrir une séance de massage ou encore une séance de bain flottant4 ? Une séance de flottaison de 1h équivaut à 3h de sommeil !
Il est par ailleurs très important de maintenir un bon niveau de communication entre parents et bébé. Certaines études menées sur les soft marqueurs indiquent une relation directe entre le ‘babytalk’ durant la grossesse et l’impact sur le comportement social de l’enfant et la vitesse d’apprentissage notamment celle du langage5,6.
Un bon moyen pour cela par exemple sera pour les parents d’entreprendre des séances d’haptonomie (ou toucher affectif7) : cette technique qui peut se pratiquer dès la fin du premier trimestre de grossesse permet de voir à quel point le bébé est capable de réagir au toucher. Le bébé peut en effet interagir avec ses parents, en se déplaçant, jouant et réagissant aux caresses, appels et autres stimuli du toucher que les parents pratiquent.
« L’équipe médical déclare que les enfants qui sont nés de parents qui ont ainsi joué avec eux au stade fœtal ont un meilleur équilibre corporel. »
DOLTO F., La cause des enfants
Sources
- VENDITTELLI F., LACHCAR P., Menace d’accouchement prématuré, stress, soutien psychosocial et psychothérapie : revue de la littérature – Développement affectif et environnement, Gynécologie Obstétrique & Fertilité, Volume 30, Issue 6, June 2002
- Stress in the womb can last a lifetime – Vivette Glover – Imperial College London News Release – 30 Juin 2009 also on http://www.healthcareconferencesuk.co.uk/news/newsfiles/vivette-glover_1274.pdf
- https://www.lisebartoli.com/hypnonatal/
- lebathroom.com/
- Prenatal exposure to antidepressants and depressed maternal mood alter trajectory of infant speech perception – Weikum WM1, Oberlander TF, Hensch TK, Werker JF – Proc Natl Acad Sci U S A. 2012 Oct 16;109 Suppl 2:17221-. doi: 10.1073/pnas.1121263109. Epub 2012 Oct 8.
- Compétences parentales et attachement dans la petite enfance : diminution des risques liés aux troubles de santé mentale et promotion de la résilience (CAPEDP) : une étude longitudinale de prévention précoce des troubles de la relation mère–enfant – A. GUEDENEY – Neuropsychiatrie de l’Enfance et de l’Adolescence – Volume 57, Issue 6, September 2009, Pages 482–486 – Liens et liaisons en pédopsychiatrie — Congrès de Nantes, 23-24 mai 2008