Dans notre organisme, nous cohabitons avec plus de 100 000 milliards de micro-organismes (bactéries, eucaryotes, archées). On les retrouve essentiellement sur la peau, dans le colon, le nez, le vagin et l’endomètre. La composition de ce microbiote varie d’une personne à une autre… et joue un rôle important dans la fertilité.
La composition du microbiote
La composition du microbiote varie en fonction de notre étape de vie et de notre style de vie. La diversité des micro-organismes est influencée par :
– le type d’accouchement (vaginal ou par césarienne)
– l’alimentation
– le style de vie
Par exemple, un japonais a plus de bactéries capables de dégrader les algues marines alors qu’une personne obèse a plus de gènes bactériens pour dégrader les glucides. Le microbiote joue en effet un rôle clé dans la prise de poids : si l’hôte mange moins de sucre, on s’aperçoit que le foie, les reins et les intestins vont produire du glucose, entraînant alors une diminution de sensation de faim. Ainsi, l’alimentation et le style de vie sont des facteurs essentiels dans la diversité du microbiote.
Cependant, le microbiote est facilement déséquilibré par :
-les antibiotiques, médicaments et pilule contraceptive
-une alimentation pauvre en fibres, riche en produits raffinés et gras trans
-des intolérances alimentaires
-un stress chronique
-le tabac
-l’alcool
-les laxatifs
-une parasitose
-une infection
C’est pourquoi il est important de prendre soin de sa flore après toute prise de médicament (notamment une cure d’antibiotiques). Parlez-en à votre médecin!
Les rôles du microbiote
Chaque individu héberge une composition bactérienne spécifique (qu’on appelle un entérotype). À ce jour, cinq souches de bactéries ont été identifiées : bacteroidetes, firmicutes, actinobacteria, proteobacteria, verrucomicrobia. Il existe de multiples sous-souches, c’est-à-dire des familles de bactéries (par exemple lactobacillus acidophilus, helicobacter pylori, etc.)… qui communiquent entre elles, mais on ne sait pas encore comment.
La recherche évolue constamment sur ce sujet… puisque ces micro-organismes ont 150 fois plus de gènes que notre propre génome et qu’ils ont de multiples rôles au sein de l’organisme.
Le microbiote a des fonctions métaboliques comme :
Mais il a aussi des fonctions immunes précises : produire des facteurs antimicrobiens (bactériocines), induire des peptides antimicrobiens et sécréter des IgA pour protéger les muqueuses.
L’impact du microbiote sur la fertilité
Sans notre microbiote intestinal, on ne pourrait pas synthétiser les vitamines B et K : deux vitamines indispensables à la fertilité et au début de la grossesse.
L’ensemble des vitamines B sont nécessaires pour une bonne santé testiculaire, un meilleur métabolisme des oestrogènes, un fonctionnement optimal du système nerveux… mais elles permettent aussi de diminuer les syndromes prémenstruels et de lutter contre un risque de prééclampsie. À titre informatif, l’acide folique est la forme synthétique de la vitamine B9 (qu’on appelle les folates).
Les vitamines K sont aussi importantes au début de grossesse :
– la vitamine K1 est impliquée dans la coagulation sanguine (de maman & bébé)
– la vitamine K2 permet une meilleure absorption de la vitamine D et de mieux répartir le calcium au sein de notre organisme (pour répondre aux besoins d’un fœtus par exemple).
L’apport alimentaire de ces différentes vitamines est indispensable, mais les micro-organismes viennent renforcer leur absorption.
D’autre part, le microbiote de l’endomètre est une clé importante pour favoriser l’embryogénèse. Majoritairement composé de lactobacillus, la flore utérine permet ainsi un pH optimal et une immuno-modulation pour tolérer la présence de l’embryon. Une endométrite pourrait alors altérer la fertilité. Malheureusement il n’existe pas de test diagnostic aujourd’hui, ni de cure de probiotiques utérins.
Enfin, le microbiote vaginal est aussi intimement impliqué. Sa composition influence le microbiote de l’endomètre (par voie vaginale). Actuellement, la vaginose n’aurait pas d’impact sur la fertilité… mais les études manquent pour le prouver réellement.
Prendre soin de son microbiote
Au quotidien, on a un impact réel sur la composition de notre microbiote et donc sur l’optimisation de son rôle au sein de notre organisme. Que ce soit dans un objectif de fertilité ou non.
L’enjeu majeur est d’ajouter certains aliments dans sa diète. Les aliments probiotiques permettent d’enrichir et diversifier son microbiote, en apportant plus de bonnes bactéries qui jouent un rôle de protection de la muqueuse intestinale et contribuent à la digestion. On considère alors d’ajouter dans son assiette : miso, tempeh, fromage de noix, yaourt de noix, kombucha, kéfir, umeboshi, kimchi, choucroute fermentée, lacto-fermentations.
Les aliments prébiotiques permettent quant à eux de bien nourrir son microbiote, en fournissant des oligosaccharides et polysaccharides (glucides à chaîne courte) non digérés par l’intestin grêle et qui deviennent une nourriture de choix pour les bactéries du côlon. Les légumineuses, les oignons, l’ail, une salade de pissenlit, les artichauts, les asperges, les endives, des salsifis, la banane et la chicorée deviennent alors des alliés.
Si vous désirez prendre des probiotiques en supplément, parlez-en à un professionnel de santé. Les souches diffèrent d’un produit à l’autre, et il est important de vérifier votre digestion avant.
Laurence Sala
Naturopathe & collaboratrice de la clinique ovo
Par Équipe Vie de Parents - 3 novembre 2017
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