C’est en interagissant avec les adultes et leurs pairs au quotidien que les enfants apprennent à parler. Dans leurs interactions quotidiennes avec les enfants, les adultes peuvent adopter des comportements qui favoriseront le développement du langage et de la communication. Il est souhaitable d’adopter ces comportements avec tous les enfants que nous côtoyons, mais il devient essentiel de le faire avec les enfants chez qui nous soupçonnons des difficultés de langage.
Voici certaines attitudes et comportements favorisant le développement de la communication verbale:
Les enfants apprennent par imitation. C’est en entendant des mots et des phrases qu’ils pourront en produire à leur tour. Au quotidien, même avec les nourrissons, il est recommandé de décrire vos actions, vos observations ou les actions de l’enfant.
Il aura ainsi envie de vous imiter en retour, ce qui le portera à communiquer.
Son attention à notre message sera meilleure et il aura plus d’indices sur la façon de produire les différents sons de la parole.
Lorsque vous voulez intéresser un enfant à communiquer avec vous, vous risquez d’avoir plus de succès si vous amorcez la conversation en lui parlant de ce qui l’intéresse ou de ce qu’il fait que si vous lui imposez un sujet.
Ne comblez pas tous les silences. Ne bombardez pas l’enfant de productions. Laissez-lui la chance d’initier les échanges. Par ailleurs, créez des besoins de communiquer (ex.: donnez à votre enfant son repas, mais pas d’ustensile; placez un objet d’intérêt dans son champ de vision, mais hors de sa portée et attendez qu’il vous le demande, mettez-lui son chandail à l’envers, etc.).
À chaque fois que l’enfant est interrompu, la communication est brisée et il peut devenir frustrant pour l’enfant qui veut transmettre un message de se faire interrompre, ce qui peut le porter à moins communiquer ou à ne pas le faire. Il est préférable de le laisser terminer et de reformuler correctement en accentuant le passage où vous corrigez son erreur. Laissez-lui le temps de répéter s’il le souhaite, mais ne l’exigez pas.
Par ailleurs, faites-le même si vous n’êtes pas certain de ce qu’il a dit. En fonction des indices que vous avez, mettez des mots sur ce que vous croyez qu’il a essayé de communiquer afin de lui donner un bon modèle. Au besoin, il vous fera savoir que vous n’avez pas compris adéquatement et vous pourrez faire d’autres essais. Enfin, donnez vos modèles de façon naturelle sans dire à l’enfant qu’il a commis une erreur.
Par exemple, faites exprès de vous tromper.
Même s’il ne réussit pas à atteindre la cible, félicitez-le d’avoir essayé.
Quand se référer à un spécialiste?
Parfois, il arrive que, malgré toute la stimulation reçue et les efforts fournis par l’enfant, ce dernier présente tout de même des difficultés à comprendre, à s’exprimer, à apprendre à lire et à écrire. Ainsi, lorsque l’on est préoccupé par l’évolution plus lente de notre enfant, il est souhaitable de demander l’avis de l’éducateur ou de l’enseignant et d’un professionnel sans tarder. En ce qui concerne le langage (oral et écrit), l’orthophoniste est le professionnel à consulter.
Une intervention, le plus précocement possible, et ce, peu importe l’âge, est cruciale chez les enfants ayant des troubles du langage (oral et/ou écrit). Plus les difficultés d’un enfant sont dépistées, évaluées et rééduquées tôt, moins les risques sont élevés pour l’enfant de développer des difficultés de communication, d’apprentissage, de comportement et/ou affectives.
Les orthophonistes ont des rôles de prévention, d’identification et d’intervention au niveau des troubles de la parole, du langage (oral et écrit) et de la communication. Parents, éducateurs, enseignants, orthopédagogues, médecins, psychologues, etc. sont des partenaires qui aident les orthophonistes à accomplir leur mandat.
Par Clinique Expression, Anne-Isabelle Lévesque - 29 mars 2018
Bien qu'angoissant, à tout bon parent est arrivé de comparer son enfant à un autre enfant du même âge sur...
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